23 - deuxieme fin

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Je devais patienter dans la grande pièce aux murs recouvert d'une peinture proche de celle de la chaire des pêches. La fenêtre et ce qui se déroule au travers d'elle ne m'intéresse pas vraiment, comparé à l'envergure que prend cette histoire. Je ne peux que garder mes mains l'une contre l'autre en laissant le temps défiler, regardant les aiguilles de mon cadrant tourner en rond.
Elle est gardée à l'hôpital depuis deux soirs : les médecins attentent l'accord pour l'admission dans un centre d'isolement. C'est une réussite que je ne peux pas hurler, tout simplement parce que d'une certaine manière je commence à etre effrayé par ce côté inhumain dont je fais preuve. Je finis seulement par comprendre que c'était soit elle soit moi ; je n'avais pas le choix.
Les dix sept autres fauteuils vides autour de moi me rendent honteux jusqu'à qu'un infirmer finisse par briser le silence de la salle d'attente. On me pose des questions sans queues ni têtes, je fais cependant attention à répondre précautionneusement. On finit par m'avouer à la fin de la semaine que les divers testes effectués sur Minji révèlent chez elle, une défaillance qui serait dû à une commotion cérébrale qui s'est empiré. C'était prévisible. Je ne pensais que la rendre folle au point qu'elle en vienne à devenir dangereuse, et non au point qu'elle soit excusée par son accident.
Elle pouvait paraître totalement ailleurs durant tout ce temps, je ne peux balayer de ma tete l'idée qu'elle en restait cependant pas moins consciente.

Quand sa faible voix avait attiré mon attention sous l'ampoule de la cuisine, alors au sol entrain de ramasser les débris de ma colère, l'entendre supplier de l'aide alors qu'elle s'était volontairement scarifiée les poignets ; ne faisait que me faire prendre conscience du point auquel nous étions arrivés. Je devais alors la laisser prendre son envol.  Cela a été très dur d'en discuter avec ses parents, ils ne comprenaient pas comment leur fille était passé d'une jeune épouse capable de tenir sur ses deux jambes, à un minable torchon essuyant les tâches que son mari lui faisait subir. Pour le corps médical, ses anti douleurs et son pauvre corps ne supportant que très peu le choc de l'accident, commençaient à le faire se dissoudre : pendant que du haut d'un pont, je la regardai se noyer.

La drogue, de simple médicaments portant les mêmes molécules et qui nous rendent accros à une certaine réalité agréable. Ce n'est pas grand chose. Le sucre en est une. Nous avons tous notre addiction assigné, je n'avais que forcé la main pour lui donner une réalité dans laquelle elle s'échappait.
J'ai plutôt ... Bien fait les choses. Je n'ai pas vraiment utilisé de violence, j'ai juste distordu quelques éléments de la vie quotidienne pour aboutir au fait que ses peurs prennent le dessus sur elle même.
C'est comme ça que je le vois.

Avertir mes beaux parents de mon départ ne peut que me rendre coupable de quelque chose. En vidant doucement la maison pour restituer à l'hôpital psychiatrique des éléments qui les aideraient à traiter son problèmes le plus rapidement, j'étais tombé sur nos vieux albums photos. Nous ne les avons feuilleter que très peu. Finir par voir qu'elle avait probablement découpée d'elle même sa tete sur chacune des photographies était comme un au secoure que je n'ai jamais pu entendre. Le reste, tout était de ma main. Il m'arrivait en pleine nuit de l'éveiller et apres lui avoir dilué une faible dose de *Cendres des Cieux, la mettait à un chevet et lui dictait des paroles qu'elle se devait d'écrire. Il y a des phrases censées, des phrases d'amour et d'haine, des phrases qui en disent long sur son instabilité.

Étant donné que mes beaux parents étaient furieux contre mon départ si vite annoncé ; j'ai du dealer avec la police durant deux jours supplémentaires, afin de prouver mon innocence. À ce moment précis, JooHyuk était de retour au quartier général et a prouvé que rien dont j'étais accusé n'était possible : ce n'était que de plate broutilles en même temps. Ils voulaient juste une tete contre qui repentir leur colère, et j'étais forcément le bouquet émissaire. Ils n'avaient pas tord, j'ai seulement ete plus malin. A l'heure d'aujourd'hui, Yoongi à été déclaré mort. Il n'a juste récupéré un numéro d'identification — ce qui permet de nos jours, d'identifier les civils — aléatoire qui lui donne toujours accès à ses comptes ainsi qu'à ses droits. Comme une remise à zéro, et avec JooHyuk derrière pour surveiller : il est sûr qu'il sera sans crainte jusqu'à —probablement— la fin de ses jours. 

ᴋɪɴᴋ ᴍᴇ ᴅᴇᴜx, ygjmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant