ᴋɪɴᴋ ᴍᴇ ᴅᴇᴜx, ygjm

fin.

—épilogue

C'était dans les moments les plus indignes de moi que j'ai eu besoin de toi, que j'ai besoin de toi.

C'est ce que j'ai appris à force de courir après notre âge d'or. Quand je te regarde dormir le soir, peu de temps apres que la lune atteigne le point le plus haut dans le ciel, je comprend à  quel point c'est si compliqué de ne pas avoir peur de te perdre.
Je reste encore les yeux ouverts quelques temps avant de rejoindre le balcon. En plein hiver, c'est vrai, mais j'y reste quelque temps depuis que nous sommes réunis.
Cela me permet de réfléchir sur la personne que je suis devenu à cause de toi, ou sûrement grâce à toi. C'est compliqué de faire le tri entre tout ça, je suis à la fois départagé entre le fait que j'ai toujours été comme ça, ou alors le fait que nous nous sommes rendu comme ça. Nos définitives retrouvailles ont été longues, attendues apres l'avoir été inattendues mais néanmoins, je garde en mémoire le passé qui surgis en m'étranglant de temps en temps.
Et alors je vois ce que nous étions sans réellement comprendre ce que nous serrons. 

Le temps change les gens, il les transforme. C'est de ça dont j'ai peur. Je me dis qu'un jour nous atteindrons un point qui repoussera nos limites. Autant les tiennes que les miennes. Enfaite j'ai plutôt l'impression de tout observer au travers d'un écran de télévision, qui passe en boucle les images les plus impressionnantes de cette vie avec des images grisonnantes. Je me demande si, en restant proche l'un de l'autre, cela ne nous rendra pas plus étourdi dans cette folie que nous embrassions à chaque fois que l'on termine. Sûrement que j'ai peur pour rien. Parfois, le temps passe et aide les figurants de la Destinée — alors pourquoi penser de manière aussi pessimiste. Il peut les améliorer c'est vrai, ou dans ton cas, les rendre beaucoup plus infâme et néfaste. C'est l'une des choses que j'ai appris en enlaçant ma main à la tienne sur l'oreiller, peu importe combien les minutes se suivent, elles te donnent cette ombre qui tue ton charisme et qui le remplace par une autorité. Nous nous sommes toujours enivrés des plus beaux poisons, en les savourants dans la coupe de l'autre, observateur d'en haut de ceux qui se noient dans notre bonheur.

Justement, ce sentiment étrange. Le bonheur. Je ne pensais pas que cela faisait mal lorsque l'on ressentait une telle chose. C'est comme un choc électrique à chaque fois que je ressens cette dose dans mon corps. Et cette même dose vient et s'entoure autour de mon sang pour s'y allier. Ce venin que tu possèdes aussi et que tu reprends dans nos baisers. Ça brûle de tant en tant mais ça me donne tellement plus de besoin et d'envie. C'est une dépendance à ce bonheur qui n'en est pas simplement à cause de ce que l'on a enduré. Des fois je nous regarde et je me dis qu'il n'y a pas plus beau que nos deux corps l'un face à l'autre ; et puis quand tu hausses le ton sans aucune raison, agacé pendant que tu tournes en rond ta clope au bout de la bouche, j'ai le cœur qui se déchire en se disant que nous sommes à l'extrême opposé.

C'était peut être ça, tomber amoureux.
C'était peut être ça, l'amour.

Un mélange entre deux émotions extrêmes et opposées et qui pourtant, ne ramène toujours vers l'autre. Quand toi et moi nous réglons tout ça au lit le soir, j'ai l'impression que nous avons régressé et que tout ça n'était pas une bonne idée. Sûrement que nos actions passées épicent nos moindres faits et gestes. Ou alors nous avons définitivement écarté d'un peu plus loin la fin.
Cette fin en question, l'aboutissement d'une relation honteuse et viscéral. Rien n'a changé.
Tout est comme avant.
J'aime ça, sentir tes mains et tes lèvres contre mes oreilles avant que tu me chuchotes la mélodie que je veux entendre. 

Mais d'un autre côté c'est si cruel chéri.
Cruel.
C'est cruel de nous laisser subir un tel sort. Nous avons couru mains dans la mains pour ne pas nous laisser avoir par nos demons, et nous voilà nu l'un avec l'autre entrain de les attendre prendre possession de nos corps.