J'avançai, sacoche à la main, mon gobelet de caféine vide dans l'autre, mes clefs dans la poche arrière ; deja prêt à conclure ma semaine et a me reposer ce week-end. La plus part de mes collègues restaient encore pour tamponner leurs dossiers, moi, je me fis interpeler à ce moment là. La tete sortant de son bureau, ses doigts harponnant mon bras pour attirer mon attention, mon patron me demandait quelques secondes en tete à tete. Je souris totalement bêta pour lui accorder ce dont il avait envie, prenais place sur le fauteuil rouge aux pieds ronds et chromes qui à eux seuls, dégageaient des faisceaux de lumières une fois celle ci en contacte avec eux. Je croisai les jambes immédiatement. Mes affaires toutes au sol, les mains sur mes genoux, mon visage bien haut placé sur mon cou, les épaules droites. Il fit un rapide tour de pièce en attrapant à son tour un dossier qu'il lâcha sur le verre de son poste de travail, puis s'assit en aplatissant sa cravate contre son ventre devenu flasque. Il parcourut les feuilles avec une mine satisfaite, puis revenu à moi.
"–Si j'ai bien compris, vous voulez boucler l'affaire en donnant un renfort de la protection ? –C'est cela. –Et pourquoi donc ? Il n'y a pas moins de quelques jours, vous étiez pour plus de liberté à son égard. Désormais vous voulez le mettre entre des barreaux fictifs ? –Suis je obligé de tout expliquer maintenant ? Ma femme m'attend à la maison, et vous connaissez son cas... –Le plus vite vous finirez, le plus vite vous retrouverez votre femme chez vous monsieur Park. il exécute ses mots en se balançant sur son dossier, les jambes croisés devant moi. –Très bien. Min Yoongi souffre d'une sérieuse névrose. Vous savez, Freud et les conflits des trois dimensions. son air stupide me força à poursuivre. Le «ça» qui sont ses pulsions, le «moi» qualifié par sa personnalité et sa partie consciente ainsi que le «surmoi» qui représente l'intériorisation de ses interdits. Aujourd'hui, nous utilisons le terme plus pour définir un trouble durable d'expression physique : mais dans son cas, je parlerai plutôt de problème psychique. C'est psychologique tout ça. Min Yoongi est conscient de ce qui le rend comme il est ; puis son anxiété chronique ne l'aide pas. Il exprime seulement une profonde peur, une obsession. En discutant avec lui, je me suis rendu compte qu'il fallait le plonger dans un milieu qu'il connaissait, dans lequel il serait tranquille en d'autre termes. Si Min Yoongi reste chez lui, garde sa routine, vous pouvez être sur qu'il ne se passera rien d'autre qu'un simple changement profond parce qu'il travaillera sur lui même, sans même s'en rendre compte. Il faut lui faire croire que tout ce passe bien pour qu'il aille bien. C'est comme faire croire à un accros à la malbouffe que les légumes qu'on lui propose sont enduit d'huile et frit dans de la graisse de porc. Il pensera alors qu'il appréciera le goût, alors qu'en réalité, c'est une toute autre chose : plus c'est absurde, mieux ça sera. –Donc vous voulez arrêter les séances et le laisser vivre sa vie d'adulte perdu ? –Il est un homme très intelligent, vous savez ? C'est pour cela que je veux qu'on le surveille, admettons jusqu'à la fin de sa période de six mois ? Nous sommes en novembre , dès décembre même nous pourrons être fixés sur son amélioration, en attendant janvier. Je dirai même que l'on devrait poursuivre jusqu'à février pour etre sûr que tout ce passe bien. Le moins l'on se préoccupera de lui en apparence, le plus il se rétablira, puisqu'il reste conscient de ce qu'il est. Et en étant névrosé comme cela, il s'occupera de son problème et le réglera plutôt seul. D'autant plus qu'il est introverti, d'après les comptes du dernier psychologue qui était avant moi, il ne faisait que lui répéter ce qu'il avait envie de faire entendre pour ne pas que l'on pense qu'il soit si gravement mal. Il tente de se soigner sans le montrer et c'est l'exemple le plus réaliste que j'ai. En faite j'y suis allé plus doucement, plus franchement, avec lui en le mettant en confiance et en meme pas trois semaines, j'en fais un bilan assez construit. –Je vois ça Park. C'est bien la raison pour laquelle on vous a mit sur l'affaire apres tout, même si il n'est que d'ordre mineur, au moins nous savons à quoi nous en tenir. il fronça les sourcils. Vous pouvez rapidement me parler de l'épisode traumatique in -puer ? –De ce côté, c'est très compliqué. Je suis entrain de travailler dessus de manière personnelle, mais je pense que Min Yoongi n'est pas un dangereux pedophile. La plus part de nos actes maintenant et de nos vices ou attitudes sont du à notre enfance et ses traumatismes. L'adulte qui a peur des clowns a peur de faire confiance, celui dominant dans tous les domaines était souvent plus faible ou alors à souffert de maltraitance durant ses premières années. Il faudrait que nous nous penchons sur son pere pour définir si oui ou non, il y avait bel et bien une relation ambiguë à son sujet : puisque dès lors qu'il parle de lui, il y a un champ lexical très fort autour de l'idolâtrie qui emmène donc un vocabulaire d'amour inconditionnel. En quelque sorte, nous pouvons dire que Min Yoongi a reproduit ce qu'il avait cru etre normal, ou alors une pulsion avec ce jeune étudiant. Ce qui colle d'autant plus avec la lettre qu'il avait envoyé à ce jeune garçon en question. –En parlant de lui, où est il maintenant ? –Il a déménagé. répondis je subitement. La base de donné implique son numéro vers Busan, non loin d'où vit sa mère. Je n'ai pas énormément d'information sur lui, mais je pense que vue la manière dont Mon Yoongi parlait de lui, il y avait un renvoie émotionnel. –Oui, le jeune homme avait souhaité le protéger avant qu'il n'aille en prison. On nous a rapporté plusieurs tentatives d'intrusion de sa part envers le commissariat, comme des manifestations aussi de sa part durant les premiers temps de son enfermement à Séoul. –Je. Je ne le savais pas, je n'avais pas été mis au courant. –Bien maintenant vous le savez. Disons que c'est bouclé ? Je ne vois pas pourquoi nous nous embêterons à le suivre si vous estimer que tout est réglé. Nous allons seulement faire valider le tout et peut être lui faire passer une suite de teste. Il n'ira pas loin de toute façon, reprit il imbu, et quant à sa faible dépression ? –Je pense que c'est quelque chose de tout à fais normal apres sortir de prison à son âge. Si nous le laissons tranquille, tout devrait se dérouler correctement. Je vais seulement mener les dernières enquêtes pour etre sûr que sur son lieu de travail tout se déroule parfaitement, et je pense que l'on devrait contrôler ses consommations d'alcool en lui faisant faire des prises de sang régulière ? Histoire qu'il ne tombe pas dans l'alcoolisme. Il faudrait aussi que nous l'inscrivons dans des cercles de discussions avant de rompre les liens, pour qu'il se fasse des amitiés, on va dire. "
Mon patron tranche l'affaire en tamponnant le dossier. Dire tout cela, expliquer tout cela : c'est très dur. Le faire de manière professionnel me tord les tripes en me donnant l'impression que je le trahissais. Je n'avais décidément pas le choix. Si je dois fermer définitivement ce dossier et cette partie de ma vie, je ne dois qu'aller de l'avant en étant le plus honnête possible, pour paraître innocent dans toute cette mauvaise aventure. Je quittai le bureau avec une boule dans la gorge. Pour mon boss, il n'est qu'un détraqué et peut être un demi etre humain qui désormais, était hors de danger. Je pense que de toute manière, il devait se moquer de cette affaire. J'ai du tout simplement me monter la tete tout seul en pensant qu'ils avaient assez d'élément pour me contre dire. Peut être que c'est le cas en fin de compte, mais je venais de jeter les dés et aucun retour en arrière ne pouvait être fait.
Je devais maintenant vivre avec ce que je venais d'officiellement déclarer.
Le réflexe de sortir ma cravate dès ma sortie de l'immeuble se troubla ; je préférais rejoindre ma voiture le plus rapidement possible pour oublier cette journée intensive de travail, ou j'avais du écrire des lignes de constations qui étaient vraies et fausses à la fois. Juste des conclusions à partir de mes nombreuses connaissances, c'était tout. J'enclenchai le moteur avec une certaine frayeur, comme celle de me dire que ce dossier pourrait être poussé beaucoup plus loin. Je ne saurai pas pourquoi cela se ferai en fin de compte, je connais le système, une affaire comme celle si au milieu de temps d'autre ce n'est absolument rien. Elle sera jeté sans réflexion dans les affaires elles aussi classés sur le pouce, parce qu'en soit, tout le monde sait que la justice agit comme des piques d'hormones. C'est comme ça l'arrange, elle se défoule le plus sur une partie du code pénal un jour, puis le lendemain, se lache sur un autre. Je gardai ça a l'esprit en conduisant. Les virages que j'empruntai variés légèrement des autres soirs, j'étais cependant plus attentifs aux intersections que je prenais, tout en gardant en tête que rien n'étais encore joué. Je priais secrètement que le temps se ralentisse pour que j'ai le temps de réfléchir étroitement et de planifier d'une meilleure manière l'explication de l'erreur que j'avais volontairement commise. Les phares virèrent au noir, j'ouvrai ma portière, descendis du véhicule puis pris avec moi mon cellulaire. Quelques pas rapide pomme suffisaient pour monter dans le bus. Tout était parfait jusque là, tout ce que je voulais faire croire fonctionnait. J'étais assis au milieu d'individu qui ne devait même pas connaître mon nom, et je partais pour une destination que tout le monde pensait inconnu. J'étais plus libre et respirais à ma guise une fois la demi heure de trajet passée, me rendant finalement à l'heure et à l'endroit que je désirais. Les lumieres scintillaient devant mes yeux, le bruit du fleuve berçait mes pensées, j'observais avec attention les accès principaux sans faire attention aux sonneries de mon portable. L'air que je respirais soulageait ma conscience. J'étais soudainement libre et insouciant depuis un bon moment.
Et il ne fallait plus qu'attendre encore quelques minutes, et l'aboutissement final allait enfin arriver.
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cela serait avec plaisir que je lierai vos théories (:
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