23 - premiere fin

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J'ouvrai les yeux.
La couleur du ciel se fondant progressivement dans les fins fonds de l'océan, et les arbres allant de gauche à droite bercés par la brise comme si celle ci chantait à leurs branches : une scène agréable des le réveil. Il y a beaucoup de vent ce matin mais l'horizon me semble etre dégagé.
Depuis maintenant dix jours, j'arrange cette maison à ma guise en attendant de recevoir un appelle provenant de l'aéroport d'Icheon, m'indiquant que Jimin part enfin pour me retrouver.
Je me demande comment cela se passe de son côté, plusieurs fois par jour. J'ai même souvent écris des lettres que j'ai hâte de lui lire près de la cheminé. Cela fera comme un souvenir lorsque lui et moi discuterons durant les vieux jours au bord de la terrasse qui observe l'eau s'agiter. Paraître comme mort sur le premier territoire sud coreen me donne une certaine légèreté. Je dors paisiblement, je me lave paisiblement, je mange paisiblement, je lis paisiblement, je regarde la télévision paisiblement, je vais en ville paisiblement, je fais le marché paisiblement, je fais les courses paisiblement, je rencontre du monde paisiblement, je rentre le soir paisiblement, je reste sur la terrasse paisiblement, j'admire les vagues sous la lune paisiblement et me couche tranquillement. A quelques détails près, c'était plus ou moins ce que je m'imaginais vivre avec Jimin.
A vrai dire c'est notre moment. Nous étions entrain d'atteindre le pic et j'espérais que la chute ne se ferai pas de si tôt. Tout ce que je pouvais imaginer maintenant était notre retrouvaille définitive. Tant de moments passé loin l'un de l'autre et pourtant un tronc commun, un chemin qui bifurque mais se réunit toujours. Deux vies différentes qui finissent par s'enrouler l'une l'autre pour le meilleur comme pour le pire, jusqu'à n'en faire plus qu'une seule.

Je n'avais pas eu le temps de finir de boire mon café ce matin là que la pluie avait commencé à s'abattre et à ruisseler devant mes yeux. C'était à peu près la même routine à laquelle je me prêtai mais je n'en étais pas pour autant insatisfait. Simplement attendre devant les grandes baies vitrées de la cuisine, et voir la mâtiné passer après avoir récupéré le courrier. Je pouvais guetter ce qui se passait plus loin sans broncher, une cigarette au bout des doigts, le journal sur les genoux, des lunettes sur le nez. Je reste comme ça jusqu'à facilement treize heure puis monte m'habiller après avoir pris ma douche. J'y suis resté plus longtemps que d'habitude aujourd'hui, à regarder déferler l'eau sur mon corps en imaginant le cour de cette journée. Depuis que j'habite ici, je me promène plus nu — ou à moitié nu — que je ne l'ai jamais fais de toute ma vie. J'essuyai rapidement le reste d'humidité sur mon corps et enfile quelque chose de rapide. Etre seul ici ne me donne pas plus d'obligation vestimentaire qu'avant. Je reste sobre, a l'image de cette maison, à l'image de mon passé et à l'image de mon âge. J'apprécie les choses simples, les repas un peu plus travaillé ainsi que le bon vin. J'ai même appris à cuisiner pour satisfaire la famille que l'on va devenir.
Min Yoongi est toujours Min Yoongi, il ne vit plus que par le biais d'un numéro d'identification différent à ce jour.
Lorsqu'ils avaient décidé de voter cette lois, tout le monde pensait que cela serait un bon moyen de faire le tri au sein de la population, ainsi que de la tracabilité des civils : je suis la preuve vivante que le système ne vaut rien contre la détermination. Tant que la modification se fait à partir du système lui même, le système est forcément foireux. Tant d'innovation minime qui apportent des changements majeurs. Je ne serai jamais autant reconnaissant de ce que JooHyuk a pu faire pour nous : sans lui, rien de la vie que je mène depuis dix petits jours serait possible. Je me demande vraiment pourquoi il avait décidé de se mettre de notre côté, mais chaque histoire à son adjuvant assigné non ? Il fallait croire qu'il était notre bonne étoile.
J'espérais en tout cas.

La météo à laquelle je devais faire face aujourd'hui ne reflétait pas vraiment les derniers jours de Jeju. Ce qui me décide forcément à rester observer — dans le salon — l'extérieur, un vieux morceaux de blues qui arrive à rendre unique chaque gouttelettes qui s'effondrent de l'autre côté de la grande vitre. Je suis très clame, je profite justement de ça et me relaxe une bière à la main devant ce décors si nostalgique. Il me rappelle les brèves fois où mon père nous emmenait en vacance ici. Le ciel avoisine les bleus pétroles maintenant et la verdure tout autour de la propriété ainsi que celle avant la plage devient alors fluo. La dune devant devient plus crème et l'intérieur s'assombrit. Je garde sérénité. Enfaite je tue le temps comme je peux. Je le tuai jusqu'à que la sonnette chantonne par dessus mon disque de trente trois tours. Je m'étais fais quelques connaissances ici depuis peu, mais je ne connaissais personne au point qu'il me rende visite en plein milieu d'un jour pluvieux.

ᴋɪɴᴋ ᴍᴇ ᴅᴇᴜx, ygjmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant