Break The Rules.

Chapitre 14 : L'amour, l'amour... les retrouvailles.

« Me refait jamais ça! »

Helly vient à peine de mettre un pied dans la salle de retenue que déjà, la voix de Calum l'interpelle – et pas que sa voix en fait. La porte tout juste franchie, Helly se fait presque écraser, se fait presque étouffer par les bras de Calum qui la serrent fort contre son torse. Ses doigts s'enfoncent dans ses flancs et creusent sa peau tellement il force pour la maintenir le plus près possible de son corps. Sa tête repose sur celle desa petite-amie, il est comme une boule, une sphère, une aura de protection qui entoure la jeune femme. Un bouclier humain qui l'enveloppe et la maintient à l'abri de tout, on pourrait dire.

« Je suis désolé, c'est ma faute, c'est pas toi, c'est moi, il faut que je travaille sur moi-même avant de pouvoir aimer quelqu'un d'autre... J'ai fait quoi au juste?

– T'as disparu pendant UNE journée PRESQUE COMPLÈTE sans même m'en parler! Tu te rends compte du stress que tu m'as occasionné? Avec la conversation qu'on a eue la veille, j'pensais que... que t'étais en peine d'amour enfermée dans la chambre des secrets, roulée en boule au pied d'un arbre, allongée sur le sol de la forêt en train de te laisser mourir ou noyée au fond du lac...

– Bah, en théorie, j'étais effectivement noyée au fond du lac...

– T'aurais pu m'en parler, non?

– Je l'ai appris cette nuit, chou. Alors que j'étais à la bibliothèque avec Hermione, Harry et Ron, Maugrey est venu nous dire qu'Harry devait aller se reposer pendant que nous, on devait aller voir McGonagall.

– T'aurais pu m'envoyer un hibou...

– Tu dormais, Calum. Je voulais pas te réveiller.

– Hm...

– Et puis, de toute façon, j'croyais que ça t'intéresserait pas.

– Pourquoi ça m'intéresserait pas? »

Helly a peut-être parlé trop vite, sa bouche a prononcé les mots plus vite que son cerveau a pu les penser. Elle ne voulait pas s'aventurer dans cette pente glissante tout de suite, même si elle sait bien qu'il le faudra tôt ou tard. Préférant que ce soit plus tard, elle se rattrape en changeant de sujet.

« Je vais bien maintenant, ok? Je suis là, tout va bien. Petit sentimental, ajoute-t-elle en souriant, tirant sur sa joue gauche.

– C'est même pas vrai.

– Si.

– Hm, bon, peut-être un peu. D'ailleurs, parlant de sentiments...

– Hm?

– Notre dernière conversation... »

Hé bien, il faut croire qu'il est déjà l'heure d'aborder le sujet. Il faut croire qu'il est assez tard maintenant et que Calum veut régler cette histoire, donc autant le faire. De toute façon, le sujet a déjà été entamé, il vaut mieux en finir tout de suite.

« Notre chicane, tu veux dire.

– Ouais, notre chicane. Écoute Helly, je t'aime, mais...

– Attends, tu vas pas me sortir le coup du "c'est pas toi, c'est moi"là?

– Tu me l'as sorti toi.

– Oui mais, moi, c'est différent. Est-ce que t'es en train de me plaquer?

– Quoi?Non! Sauf si... si c'est ce que tu souhaites?

– Bien sûr que non, franchement!C'est pas parce que j'tiens à garder notre petit secret que j'veux pu de toi. »

Oui, c'est fleur bleu et kitsch, mais les petits yeux brillants de la jeune femme et son sourire éclatant suffisent à rassurer Calum. Elle illumine la pièce avec sa bonne humeur, et c'est comme si tous ses soucis quittaient la salle lorsqu'elle y entrait.Rassuré, il peut la laisser aller – un peu. Ils se séparent et se rendent à leurs places, mais se font face au lieu d'être tournés vers leurs pupitres.

« Alors, c'était comment?

– Qu'est-ce qui était comment?

– D'être au fond du lac, comment c'était?

– C'était froid. Enfin, j'dis ça, mais... j'ressentais pas le froid jusqu'à ce que Ced me remonte à la surface. Mon corps était comme dans une bulle de protection, mes yeux avaient été fermé et je pouvais rien voir.

– Est-ce que t'as eu peur?

– Non, répond-elle aussitôt, moins d'une fraction de seconde après la fin de la question.

– Non?

– Pas même un seul instant. J'ai jamais eu peur de rester au fond du lac, je savais qu'il viendrait pour moi.

– Même s'il ignorait que c'était toi, ce qu'il devait aller chercher?

– Il abandonne pas, mon frère. Il va jusqu'au bout de tout ce qu'il entreprend malgré toutes les embûches qui peuvent se présenter, donc c'était clair qu'il me ramènerait sur la terre ferme.

– Et...tu crois que...ce sera assez?

– Assez pourquoi?

– Pour en venir à bout, pour se rendre jusqu'à la finale du Tournoi et en ressortir vivant.

– Bien sûr que oui, c'est Cédric!

– Donc... t'es pas inquiète pour lui? »

Ah! Si seulement c'était si facile... Le cœur a confiance, mais le cerveau a toujours peur. Les « et si ceci » et les « et si cela » ne cessent de s'ajouter dans la tête de la jeune fille, mais elle tente de ne pas considérer ces hypothèses purement hypothétiques et surtout nuisibles pour elle. Helly essaie de rester positive.

« J'suis toujours inquiète, c'est mon frère. J'suis toujours stressée à l'idée que quelque chose lui arrive pis, honnêtement, j'voulais même pas qu'il participe à ce stupide tournoi du suicide. Mais bon, il voulait se prouver, et surtout prouver à mon père, qu'il pouvait le faire, alors...

– Alors là, il risque sa vie pour que votre père soit fier de lui.

– Ouais, et ça m'énerve qu'il ait à faire ça. C'est pas pour rien si c'est interdit aux mineurs, des gens crèvent durant la compétition! C'est connu, la troisième épreuve, c'est toujours la pire...

– Tu voudrais que je sois là?

– ...hein? J'suis pas certaine de savoir de quoi tu parles.

– Tu voudrais que je sois à tes côtés à la dernière épreuve? Pour te tenir la main, te rassurer, ce genre de choses romantiques.

– Oh, Calum, murmure Helly, touchée. »

Même si c'est une idée complètement folle qu'il vient de proposer, Helly est vraiment ravie que Calum ait pris la peine de lui offrir un tel soutient. Elle lui sourit et caresse tendrement sa joue avant de coller son front au sien. Quelques secondes, elle ferme les yeux et soupire de bonheur.

« T'es vraiment adorable, chou.

– Mais?

– Mais je sais que tout va bien aller, il va s'en sortir comme un champion. De toute façon, c'est ce qu'il est déjà, pas vrai?, questionne-t-elle en riant. De toute façon, tu vas être à mes côtés dans mon cœur, comme tu l'es toujours. Y'a aucune raison pour que ça se passe mal, pas vrai?

– T'as raison, Cédric va s'en sortir. T'as pas besoin d'être inquiète. »

Et ils s'embrassent et se collent le reste de leur retenue avant de retourner chacun à leur dortoir, comme au tout début de leur histoire. C'est un retour au bonheur originel et sans problème.