Break The Rules.

Chapitre 4 : La découverte.

Alors qu'ils devaient s'occuper de dragon la veille, les deux jeunes gens doivent aujourd'hui se contenter de copier. Toute une perte d'excitation et d'adrénaline, pas vrai? Seulement voilà, ils doivent obéir aux règles de retenue de ce soir. Chacun assis à la même place qu'hier, ils transcrivent la même phrase depuis déjà 15 minutes. Calum n'adresse pas un seul mot à Helly, ce qui lui laisse croire que, finalement, tout ce qui comptait lorsqu'il l'a sauvée était d'éviter les ennuis. Elle est quelque peu déçue, et ce, malgré le fait qu'elle refuse de l'admettre – de se l'admettre. Helly n'a jamais connu l'amour et est donc incapable de mettre un mot sur ce sentiment étrange qu'elle ressent.

Cette absence de discussion est insoutenable pour la jeune felle. Elle déteste cette impression de malaise qui règne dans la petite pièce, il faut qu'elle dise quelque chose pour détendre l'atmosphère.

« Merci.

– Hein?, répond Calum, complètement déboussolé.

– Pour m'avoir sauvé la vie hier.

– Ah ça, c'était rien, qu'il lance sur un ton désinvolte, presque froid.

– T'es revenu m'aider alors que t'aurais pu te faire bouffer ou rôtir par cette dragonne alors non, à mes yeux, c'est pas rien. Merci de m'avoir secourue. »

Le Serpentard ne répond rien, se contentant de garder le regard fixé sur sa feuille. Il ne voulait pas de remerciement. Il ne voulait pas d'applaudissement ni de reconnaissance, il ne voulait rien. Il voulait que Helly oublie son geste et n'en reparle pas, qu'elle fasse comme si rien ne s'était produit. Il voulait reprendre leur relation d'avant, quand ils se lançaient des conneries dès qu'ils se croisaient. Il ne voulait pas que leurs liens changent, parce qu'il refusait l'idée de pouvoir s'attacher à elle. Il préfère être désagréable plutôt que risquer d'éprouver. Éprouver voudrait dire risquer de souffrir, et souffrir est une faiblesse humaine. Son père le lui a répété, il faut être fort et se lier à des gens forts. Helly n'est pas une sang-pur, il doit donc la maintenir à distance, quitte à avoir l'air bête et impoli.

« Mouais.

– Quoi, c'est tout?

– Tu t'attendais à ce que je te dise quoi, ça m'a fait plaisir de retourner te chercher parce que t'étais trop idiote pour bouger par toi-même?

– Un simple "de rien" aurait fait l'affaire, rétorque-t-elle brusquement. T'es incapable d'accepter les compliments parce que t'es pas habitué à en recevoir ou simplement parce que t'es un connard?
– Un peu des deux, un peu pas habitué et un peu connard, qu'il lance en souriant.

– T'es tellement bien encré dans ton personnage de vilain que tu t'es cru à l'être pour vrai?

– C'est pas qu'un personnage, c'est ce que je suis!

– C'est ça, on te croit. T'es pas méchant, tu fais semblant. Tu joues un rôle, Calum. Tu agis de la manière dont les gens te perçoivent au lieu d'être juste toi. Tu l'as toujours été? T'as toujours été perçu comme ça? T'as toujours été si bon acteur?

– J'suis le fils d'un mangemort, donc forcément...

– Mais est-ce que t'en es un toi?

– Quoi? Ah, non!

– Comptes-tu le devenir?
– J'en sais rien. Au fond, moi, j'aimerais juste pouvoir vivre ma vie comme je l'entends, sans me faire dicter le moindre de mes gestes.

– Alors fais-le! Sois ce que tu veux être et pas ce que les autres veulent que tu sois! Fais ce que tu veux et pas ce que les autres attendent de toi! Vis ta vie avant que ce soit les autres qui la vivent pour toi! »