Chap 10 : Ma drogue

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Je suis en philo, toujours au fond de la salle. Je suis dans un profond ennui. Toute ma classe débat sur « le bonheur ». Je ne rentre pas dans la discussion. Cela fait déjà bien longtemps que je n'ai pas été heureuse. Le bonheur je ne sais même plus ce que c'est. Ah si quand je fume mon joint peur être. Ça craint... Personne ne me remarque, le prof m'ignore de peur que je lui fasse une remarque insolente comme à mon habitude. Je hais la philosophie. Toutes ses questions qui restent finalement sans réponse après quatre heures de discussions interminables. Personne ici à compris que l'on vit pour mourir ? La réel question, la seule qui m'intéresse : L'anniversaire est-t-il une fête ou un deuil ? Car quand on y pense un an de plus dans notre vie c'est un an de moins à vivre. J'ai simplement envie de leur expliquer que nous perdons notre temps à essayer de répondre à cela. Inutile. C'est le seul mot que j'ai en tête durant ces cours. Je reste le plus souvent fixée sur la pendule à regarder ma vie s'égrainée doucement. Du coup, je pense à toi. J'ai hâte d'être à l'entrainement. Dans vingt-cinq minutes je pourrai disloquer le comportement que tu auras avec moi. Je n'ai pas confiance en toi Eugène. J'ai si peur que tu appliques ton charme si enjôleur sur moi. Que je ne sois qu'une fille de plus sur ta liste.
*
Je suis sur le terrain avant tout le monde, comme toujours. Je te vois arrivé. Tu es seul, tu t'approches. Tu es comme un prédateur, tu tu tournes autour de ta proie. Tu passes ton bras derrière mes épaules, tu m'approches contre toi et tu me fais la bise. Je ne faiblie pas. Je garde la tête haute, le regard absent.

-Célestine, ça te dirait qu'on se retrouve un peu plus tard dans la soirée ?

-Eugène. Ne me dit pas que tu veux un joint !

-Non, je ne sais pas on pourrait discuter, du basket etc... Rendez- vous au fond du couloir de la salle commune après l'entrainement.

Tu ne m'as même pas laissé le temps de répondre. Le piège se referme sur moi.
Pendant l'entrainement, je me donne à fond. Je me dois de progresser, je suis obligée. Le basket est la seule chose qu'il me reste dans ma vie. Je n'ai plus que ça. Je ne peux pas me permettre de passer à côté. Quand je joue, je retrouve une forme de normalité, exactement comme avec la drogue.
Le basket est m'a drogue.

J'ai juste besoin de ta présence, le reste n'a pas d'importance.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant