Dès que je suis arrivé à sa hauteur, je l'ai saisie par le bras.
Je la regarde. Elle est si belle putain. Se longs cheveux blonds flottent dans son dos, son regard me pénètre comme à son habitude. Ses yeux se plongent dans les miens comme pour me faire comprendre que les choses sont graves. Autour de ses derniers, des énormes hématomes, des coupures. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais une chose est sure, c'est qu'elle est en danger et que je ne la laisserai pas mettre sa vie en péril. Même si je dois aller la dénoncer aux flics j'irai sans aucune hésitation. Mais avant d'en arriver là, je vais d'abord cogner moi-même la personne qui lui a fait ça.
Après dix minutes de marche nous arrivons à l'internat. Il n'y a encore personne, les autres n'étant pas revenus de vacances. Tant mieux car mon colocataire n'est pas là. Je l'emmène dans ma chambre. Elle est plongée dans le noir complet. Je me dirige vers mon lit et allume seulement ma table de chevet. Je ne suis pas con, si je veux qu'elle me parle je ne vais pas la jouer en mode interrogatoire de police. Je l'invite donc à s'installer sur mon lit le temps que je me débarrasse de mes bagages et que je me change. Elle me regarde. Elle doit surement être rassurée de ma réaction pourtant, elle à l'aire stressée (normal remarque). Une fois que tout est en ordre je me pose sur le lit à côté d'elle. Je la fixe et remet une mèche de cheveux rebelle derrière son oreille. Ce tendre geste la fait sourire. C'est vrai qu'en ces derniers temps, la tendresse chez elle il n'a pas dû en avoir beaucoup.-Célestine, écoute moi, je pense que là, nous sommes arrivé à un stade crucial ou faut qu'on se parle, faut qu'on mette les choses au claire. Parle-moi, dis-moi ce que tu ressens.
-J'ai peur.
-Je le sais Célestine. Ton regard te trahit. Tu as peur de quoi ? Ou plutôt de qui ?
-De toi Eugène. J'ai peur de toi.
-Eh Céleste, molo molo hein. Je ne crois pas que c'est de moi dont tu dois avoir peur, mais plutôt de celui qui t'a fait ça.
Dis-je en montrant ses hématomes du doigt.-Mais regarde, tu es déjà en train de préparer ton coup, t'es qu'un mec à meuf, on est tous les deux dans ton lis il fait presque noir. Tu veux faire la même chose avec moi qu'avec Amber hein ! ET NE M'APPELLE PAS CELESTE PUTAIN !
-Calme-toi putain ! Je ne te parle pas de nous là, je veux savoir ce qu'il t'est arrivée. Et ne crois pas que je t'ai emmené ici pour te violer !
Suite à mes derniers mots, elle pousse un cri de souffrance glaçant avant de s'effondrer dur moi en larme. Mon Dieu ! J'ai compris. C'est grave là. Je tente de la calmer avant de reprendre.
-Ok ma belle, écoute moi, est ce que ça à un lien avec les trafics ?
-En quelque sorte. J'ai honte Eugène, à chaque fois que je me regarde dans un miroir je me dégoute c'est insupportable tu comprends ! Ca me tue d'en parler !
-Et tes parents, ils sont au courant ?
-T'es con ou quoi ? J'ai plus de parents ! Tu penses que je serai dans des trafics des magouilles sans fin, que des gars horribles me tourneraient autour ?
Merde. Je la sens tellement perdue, déstabilisée. Sans réfléchir je la prends dans mes bras. Surprise et effrayée elle se dégage d'un coup sec. Je crois que les choses sont dix fois plus compliquées avec elle et son passé. Je dois bien réfléchir avant de faire quoi que ce soit.
-Ça dure depuis combien de temps ?
-Quoi ?
-Ne fais pas l'innocente. Je te parle de tes trafics, les armes, la drogue et autre apparemment...
Je laisse volontairement ma phrase en suspend pour ne pas la brusquer en lui parlant des viols. Elle ne me dira rien sinon c'est certain et en plus de ça elle sera encore plus mal.
-L'année dernière. Après le décès de mes parents. J'ai été placée chez ma tante qui refusait de payer l'école, le basket etc... Pas le choix, impossible d'arrêter. Le basket c'est ma drogue, si on m'enlève ce sport je coule. Tu peux en être dur à milles pourcents. J'ai donc dû trouver le moyen de payer l'année (qui coute une fortune) en deux mois. Pas le choix.
Voyant que ça lui fait du bien d'en parler, j'insiste. Je suis subjuguer par sa détermination, même si elle n'aurait pas dû faire ça, elle m'impressionne toujours.
-Raconte-moi comment tu as commencée.
-C'était une nuit, une semaine pile après l'accident de mes parents. Je me suis habillée comme une pute, robe courte, talons hauts, rouge à lèvre vif. Je me suis enfoncée dans une ruelle au bout de laquelle y avait cinq gars...
Elle sanglote doucement. Je vais enfin tout savoir. Je l'encourage à continuer d'un regard. C'est à cet instant qu'elle se rapproche de moi, elle enfouit sa tête dans mon cou, par honte pour ne pas que je la regarde.
-Eugène, ne me juge pas s'il te plait.
Si elle savait. À ce moment précis je fais tout sauf la juger, elle me paraît si forte ! Ses larmes transpercent mon fin t-shirt. J'ai l'impression de la faire souffrir à la forcer de me raconter cela. Mais c'est pour son bien, elle doit se libérée. Le suspense est intenable, je veux savoir la suite ! Et dire qu'elle s'est mise dans une telle merde pour du basket !
-Je leur ai expliquée mon problème, qu'il me fallait des tunes, j'étais prête à tout accepter. Ils se sont concernés rapidement. Le chef m'a donné son numéro « professionnel » ainsi que ma première livraison. C'était deus flingues. Mon test d'entrée. Je travaillais tard le soir ou tôt le matin. Je ne me suis jamais faite suspectée par les flics. J'étais la dealeuse parfaite, la trafiqueuse que tous les gangs veulent. Ils me payaient plus que bien mais mon temps était compté et il me fallait encore plus d'argent. Après deux nuits entières de médiation j'ai voulu tenter le coup. Celui de trop. J'ai commencée volontairement à me rapprocher de mon chef. Je l'ai dragué Eugène !
Elle ne parle plus, elle hurle comme pour essayer d'extérioriser le dégout qu'elle a d'elle-même. Cette scène est horrible, elle me brise le cœur. Pour abréger, je décide de finir l'histoire à sa place. Son histoire.
-Tu as eu une relation ou plutôt une aventure avec ce gars qui te payait pour ça. Dès que tu as eu assez d'argent pour payer tes dernières années d'études ici, tu as voulu arrêter tout ça, faire ton deuil et reprendre une vie normale. Mais c'était sans compté sur le fait que tu étais tellement discrète pour vendre, bien trop impliqué au trafic et surtout que ce salopard te voulait encore pour lui. Tu étais prise au piège. Et le jour de la rentrée ou je t'ai vue pour la première fois, tu as fuis et quelques semaines plus tard, il t'a retrouvé.
Durant mon récit, sa tête c'est redressée et elle est désormais en train de me scruter, ses merveilleux yeux arrondis, scotchée que je la comprenne. Nos regards s'éternisent. Je n'avais même pas vu mais elle est à califourchon sur moi. Ma température monte d'un coup. Bien sûr, elle le remarque. Elle voit toujours tout.
-Je suis une pute Eugène. Regarde ce que je suis en train de faire avec toi.
-Non Célestine. Ce n'est pas pareil, il y a un truc spécial que tu ressens pour moi, je le sais.
Ce chapitre vous a y-il fait changer d'avis par rapport à Célestine ? Lisez celui d'après pour avoir la fin de l'intrigue !! Donnez moi vos avis, que pensez-vous de la tournure de l'histoire ? J'espère vous avoir surprise !
Merci pour votre lecture
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J'ai juste besoin de ta présence, le reste n'a pas d'importance.
Teen Fiction🖤 Une rencontre. Un garçon banal, joyeux, populaire. Une fille hors du commun. Rattrapée par son passée. Rattrapée par ses démons. Une communication impossible. Mais pour tant, deux destins croisés à jamais. 🖤