𝐓𝐡𝐞 𝐤𝐞𝐲 𝐭𝐨 𝐦𝐲 𝐜𝐥𝐨𝐬𝐞𝐭 [CAMREN]

Chapitre 3/ Lauren

— Mani, à chaque fois que je monte dans cette voiture, on dirait que je suis passée à travers une tornade. Mes cheveux ne ressemblent plus à rien !

Ma meilleure amie et moi, roulons en direction du lycée, dans ma Ferrari décapotable flambant neuve. "L'apparence extérieure compte plus que tout." Ce sont mes parents qui m'ont enseigné cette devise qui régit ma vie au quotidien. Voilà la raison pour laquelle je n'ai fait aucun commentaire, lorsque mon père m'a offert cette voiture hors de prix.

— La nana de la météo annonçait beaucoup de vent ce matin. Visiblement elle ne s'est pas plantée, pour une fois. En tout cas, je trouve que ce petit côté sauvage te vas plutôt bien, Lau. Et je suis sûre que Brad sera du même avis. me dit-elle en laissant pendre sa main à l'extérieur du véhicule.

Pendant un feu rouge, mes yeux dévient sur la photo de Bradley et moi, celle en forme de cœur que j'ai collée sur le tableau de bord.

— En parlant de lui... Je suis un peu nerveuse à l'idée de le revoir. Un été loin l'un de l'autre nous aura certainement changés...

— Mais qu'est-ce que tu racontes ! rétorque Normani. Vous allez vous retrouver comme vous vous êtes quittés ! Vous êtes faits pour être ensemble. 

Brad a téléphoné plusieurs fois depuis l'hôtel à L.A, où il séjournait avec des amis. Malgré tout, je ne sais pas où en est notre relation.

— J'adore tes chaussures. s'exclame soudainement Normani, hypnotisée par mes Timberland noires à talons. Il faut absolument que tu me les prêtes, un de ces jours !

— Ma mère les déteste.

— Tu lui as dit que c'était à la mode ?

— Bien sûr, comme si elle allait m'écouter. Elle m'écoute déjà à peine quand je lui parle de la nouvelle auxiliaire, alors les fringues...

Personne ne peut comprendre ce que je vis à la maison. Heureusement, Normani est là. Elle ne comprend peut-être pas tout, mais elle en sait suffisamment pour être attentive à ce que je lui raconte et ne rien dire aux autres de ma tornade familiale. Hormis Brad, Mani est la seule qui ait rencontré ma sœur.

Elle tend son bras et change de fréquence radio.

— Qu'est-ce qui s'est passé avec l'ancienne ?

— Taylor lui a arraché une touffe de cheveux.

— Aie ! grommelle-t-elle à l'issue de ma réponse.

Je rentre dans le parking du lycée en pensant davantage à ma soeur qu'à ma conduite. Du coup, la voiture pile dans un crissement de pneu épouvantable devant deux filles juchées sur une moto noire. Je croyais pourtant que la place était libre...

— Fais gaffe, connasse ! me lance la fille à l'arrière de la moto que je n'ai jamais vu dans les environs. Elle accompagne ses propos d'un doigt d'honneur. De toute évidence, elle aurait besoin d'une leçon de courtoisie. 

Je crie pour qu'elle m'entende par-dessus le grondement du moteur :

— Oh ! Déjà, tu baisses d'un ton avec moi ! Je ne t'ai même pas touché !

Brusquement, je réalise à qui appartient le véhicule que j'ai failli heurter. La conductrice se retourne et retire son casque. Ces yeux chocolats haineux. Ce médaillon rouge en forme de croissant de lune par-dessus son chemisier froissé. Je n'ai jamais vu cette fille avant et je connais pourtant tout le monde à Harmony High. Ça ne peut être qu'une nouvelle, une de ces misérables élèves boursiers venus du Southside. Je m'enfonce autant que possible dans mon siège. J'ai comme un mauvais pressentiment.