𝐓𝐡𝐞 𝐤𝐞𝐲 𝐭𝐨 𝐦𝐲 𝐜𝐥𝐨𝐬𝐞𝐭 [CAMREN]

Chapitre 20/ Camila

Je baisse les yeux sur mes Doc.

— T'inquiètes pas, on m'a déjà fait pire.

Elle se redresse et je lâche ses cheveux que je n'ai pas pu m'empêcher de protéger. J'essaie de ne pas penser à la manière dont ils glissent entre mes doigts, pareils à des fils de soie. Je m'imagine en pirate l'emportant sur mon île. Quoique je ne suis pas une pirate, ni elle une princesse captive. Nous ne sommes que deux ados qui se détestent, apparemment...

Je retire ma veste.

— Tiens, essuie-toi.

Elle la regarde avec réticence, puis la saisie avant de se tapoter la bouche avec, comme s'il s'agissait d'une serviette d'un grand restaurant. Pendant ce temps, je rince ma chaussure dans l'eau glacée.

Je ne sais pas quoi dire, ni quoi faire. Je suis seule... avec Lauren Jauregui, ivre morte. Je n'ai pas l'habitude de me retrouver seule avec des Northsiders bourrées, encore moins avec une qui m'excite. Soit je profite d'elle et gagne le pari, ce qui serait un jeu d'enfant vu son état, soit...

— On va essayer de trouver quelqu'un pour te ramener en voiture.

Je préfère lui proposer ça avant que mon esprit tordu ne trouve un million de façons de me la taper ce soir. Et puis, je suis défoncée et elle, bourrée. Quand je coucherais avec elle, je veux être en possession de toutes mes facultés.

Elle se mord la lèvre inférieure et fait une moue de petite fille.

— Non, je ne veux pas rentrer chez moi. N'importe où, mais pas à là-bas !

Putain, je suis mal barrée ¡Tengo un problema grande! 

Elle lève les yeux vers moi, des yeux qui brillent dans le clair de lune comme deux pierres précieuses.

— Mon mec croit que j'ai envie de toi, tu sais. Selon lui, on veut se séduire.

— Et toi t'en penses quoi ?

Je retiens mon souffle en attendant sa réponse. Je prie, je prie pour m'en souvenir demain matin.

Elle dresse un doigt en l'air.

 — Une seconde.

Puis elle s'agenouille et gerbe une nouvelle fois. Quand elle a terminé, elle est trop faible pour marcher. Je décide de l'aider en glissant son bras droit autour de mon cou, pour lui servir de béquille. Je l'emmène jusqu'à l'immense feu de camp que mes amis ont allumé. Alors que la pression autour de mon cou s'amplifie, je sens qu'elle a besoin d'une véritable épaule dans sa vie. Quelqu'un qui serait toujours là pour l'épauler quoi qu'il arrive. Bradley Simpson n'est certainement pas cette personne. Moi non plus d'ailleurs. Elle me paraît si fragile, tellement sournoise, mais fragile. Je ne l'avais encore jamais vu comme ça. C'est comme si j'étais avec une autre personne. Une autre... elle.

Elle chancelle énormément, a tel point que je passe mon bras derrière son dos et pose ma main sur son ventre pour la stabiliser. Tous les regards se tournent vers nous à mesure que nous avançons vers le groupe. Ils me voient avec une Northsider, riche et sans défense, bras-dessus bras-dessous et imaginent tout de suite le pire. Elle commence à doucement fermer ses yeux fatigués.

— Qu'est-ce tu lui as fait ? demande Julian.

Dinah se lève, l'inquiétude se lit sur son visage.

— Merde, Mila ! Qu'est-ce qu'elle a pris ? Tu vas nous attirer de sérieux problèmes !

— Mais relax abrutie. Il va rien nous arriver du tout, je ne me tape pas les filles dans les vapes. Et je ne sais pas ce qu'elle a pris.

Du coin de l'œil, j'aperçois une Selena explosive. Qu'est-ce qu'il lui prend ? Je suppose qu'elle ne s'attendait pas à voir Jauregui débarquer à notre soirée. Je m'approche d'elle.