Chapitre 17/ Lauren

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— Une fille te cherchait Lauren. Elle a dit qu'elle s'appelait Camila.

C'est par ces mots que ma mère m'accueille à notre retour du cabinet. Et mon sang se glace dans mes veines.

— Oh euh, c'est une fille du lycée. dis-je lentement. La prof nous a mises ensemble pour un projet de chimie. Tu lui as dit quoi ?

 — Rien. Elle est rentrée chez elle.

Le temps que mes neurones se connectent, la réalité me frappe d'un coup. Putain... J'ai oublié de prévenir Camila ce matin ! La culpabilité m'envahit tandis que je l'imagine en train d'attendre à la bibliothèque. Dire que je n'avais pas confiance en elle et que c'est moi qui ai failli ! Elle doit être furieuse. J'en suis malade.

— Je ne veux plus qu'elle s'approche de cette maison. ajoute-t-elle. Les voisins se mettront à jaser à ton sujet.

Sous-entendu : "Comme ils le font déjà au sujet de ta sœur." J'espère qu'un jour, je n'aurai plus à me soucier des commérages entre voisins.

— Tu ne peux pas changer de binôme ?

— Non.

— Tu as essayé au moins ?

— Bien sûr. Et la prof. refuse catégoriquement !

— Dans ce cas, j'appellerai le lycée lundi pour m'assurer que...

— Maman, je gère la situation ! Je n'ai pas besoin que tu téléphones au lycée et me fasses passer pour une gamine !

— Tu ferais mieux de changer de ton avec moi, Lauren. Ou je jure que ça va mal finir.

Si seulement papa voulait bien intervenir ! Mais il est directement parti se réfugier dans son bureau pour répondre à ses e-mails. J'aimerais qu'il joue les arbitres, au lieu de rester systématiquement sur le banc de touche !

 — Si tu commences à fréquenter des Southsiders, les gens te prendront pour l'un d'entre eux aussi ! Ce n'est pas comme ça que nous t'avons éduquée, ton père et moi.

Et voilà, c'est reparti pour un tour ! Je préférerais manger du poisson vivant, avec la peau, les écailles et les entrailles, plutôt que de l'écouter encore. Je connais bien le sens caché de son discours : "Taylor ne sera jamais "parfaite", c'est donc à toi de l'être."

 — Maman, j'ai compris le message. 

J'inspire profondément pour essayer de me calmer. Par miracle, le téléphone sonne et elle part répondre dans la pièce voisine. Je cours dans la chambre de ma sœur pour échapper à la suite de la conversation. Tay regarde sagement un dessin animé.

Elle tourne ses yeux noisettes dans ma direction. Elle ne sourit pas. Je tiens à ce qu'elle comprenne que je ne lui en veux pas ; elle ne voulait pas me faire de mal. Elle ne contrôle pas ses actes, ce n'est pas de sa faute.

— Je veux que tu saches que je ne suis pas du tout en colère contre toi.

Je me rapproche d'elle et lui caresse le dos.

— Je t'aime fort, tu sais.

Pas de réponse, pas de mouvement de tête, pas de paraphasie. Rien. Je m'assois au bord du lit et l'observe regarder Bob L'Éponge. De temps en temps, je fais des petits commentaires pour qu'elle sache que je suis là. Parce qu'un jour, peut-être, elle aura besoin de moi et je ne serai pas là. Ça me fait froid dans le dos.

Après un certain temps, je laisse ma sœur et pars dans ma chambre. J'allume mon téléphone et me rend sur Instagram. J'appuie sur la barre de recherche et inscrit "Camila Cabello" en toutes lettres. Rien. J'en déduis qu'elle utilise un pseudo. Je décide de trouver son profile par l'intermédiaire d'une amie à elle : Selena Gomez. Je me rends dans la section "abonnés" de cette dernière et parcours la liste. Je tombe soudain, sur un visage familier. Camila. Sans même regarder ses publications, je décide de l'appeler. 

Mon interlocutrice décroche à la deuxième sonnerie.

— Allô ? Je ne tarde pas à entendre au bout du fil.

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Et si Mrs. Jauregui connaissait Camila ? 

𝐓𝐡𝐞 𝐤𝐞𝐲 𝐭𝐨 𝐦𝐲 𝐜𝐥𝐨𝐬𝐞𝐭 [CAMREN]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant