Chapitre 32/ Camila

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Je viens tout juste de sortir du bureau du proviseur, je n'ai malheureusement, pas pu assister au cours de chimie. Est-ce que j'ai manqué à Lauren ? Ou plutôt, est-ce qu'elle m'a manqué ?

Je n'arrive pas à me faire à l'idée que j'ai été victime d'un coup monté de toutes pièces. Par Lauren, elle-même. Pourquoi ? Après tout ce que nous avons partagé ces derniers jours, j'ai la preuve aujourd'hui, qu'elle me déteste toujours autant. Dois-je aller lui parler ? Mais peut-être qu'elle ne veut rien savoir, peut-être qu'elle se fout que je n'ai finalement pas été incriminée pour ses actes, car elle voulait sûrement que je le sois.

Dis-moi pourquoi Lauren ? Dis-moi pourquoi, tout est si compliqué avec toi ? 

Je marche sans but dans le grand couloir. J'hésite. J'attends. Je suis seule, car tous les autres sont encore assidus aux cours de l'après-midi. À chaque nouveau pas, j'ai l'impression de m'enfoncer dans un gouffre. Un gigantesque gouffre, qui se referme tout entier sur moi, pour ne laisser rien d'autre que mon âme perdue dans l'immensité du ciel. Mais je suis là, las, telle une vagabonde, qui ne sait pas où elle va. La porte de sortie n'est plus qu'à quelques mètres de moi. Je cours jusqu'à elle, simplement parce que je n'ai plus la force de rester. Je ne veux plus penser à tout ce que j'ai affronté aujourd'hui. Je ne veux garder dans mon esprit que les bons moments. Et je sais qu'il y en aura d'autres, parce que je pardonne à Lauren. Peu importe s'il ne passe rien entre nous, peu importe si je perds le pari et peu importe si j'ai tort ;  je ne veux pas qu'elle sorte de ma vie.

La sonnerie retentit dans les haut-parleurs du lycée, me tirant de ma torpeur. La foule d'élèves habituelle déferle autour de moi, je suis prise au piège. Je ne peux plus partir maintenant, je dois la voir. Alors je me mets à la chercher. Ma petite taille ne m'aide guère, j'ai du mal à me frayer un chemin dans la foule. Je me fais bousculer à plusieurs reprises. Mais où est-elle ? Où es-tu ?

En presque dix minutes tous les élèves se sont sauvés. Et toujours aucune trace de Lauren. Je commence à perdre espoir, mais je n'arrive pas à me résoudre de partir. Alors j'attends, appuyée contre un arbre, c'est à ce moment-là, que je sens mon téléphone vibrer dans ma poche.

Vous avez reçu 1 nouveau message :

"Tu es rentrée chez toi ? J'ai besoin de te voir." de Lauren

Mes yeux prennent un tout autre éclat : elle veut encore de moi.

"Je suis toujours là. Je t'attends devant le lycée." de Camila

Mon iPhone vibre instantanément après que le message soit parti, mais je n'ai pas le temps de répondre que quelqu'un se met à crier mon prénom. Je reconnaitrais cette voix, même en étant dépourvue d'audition.

Elle s'avance vers moi. Le temps semble s'être arrêté. Ses cheveux volent par-dessus ses épaules. À mesure qu'elle s'approche, je remarque que ses yeux sont humides. Elle a pleuré ? Elle a pleuré. Elle tient son sac à bout de bras, comme si elle n'avait plus assez de force pour le soulever. J'observe chacun de ses gestes, chacune de ses émotions. Je veux la prendre dans mes bras, lui montrer que je ne lui en veux pas.

 — Tu es, là...

— Je ne suis jamais partie.

Elle pleure. Je m'approche d'elle et elle me laisse sécher ses larmes.

— Je... elle tente de parler mais ses sanglots couvrent sa voix.

Alors je parle à sa place.

— Je sais ce que tu as fait Lauren et je ne t'en veux pas, sincèrement. Je veux seulement savoir pourquoi.

— On joue à un jeu dangereux Camila. Et je suppose que je voulais trouver un moyen de l'arrêter, parce que... j'ai peur de l'issue. C'était vraiment stupide de vouloir te faire renvoyer, je suis vraiment désolée...

Je ne réponds rien. Elle me regarde droit dans les yeux et j'ai l'impression qu'elle sonde mon âme. Son visage semble s'être adouci, elle est de toute évidence apaisée. C'est le moment que je choisis pour lui faire ma proposition.

— Eh bien, tu as raté ton coup ! Je n'ai pas été virée et j'ai l'impression qu'ils vont enterrer l'affaire. Viens, je te raccompagne chez toi. 

Encore une fois, elle ne dit rien. Elle se contente seulement de hocher la tête.

Je l'accompagne jusqu'au parking du lycée, où est garée ma moto. Quelques regards se posent sur nous, par chance aucun visage qu'elle et moi ne connaissons. J'ouvre le coffre et lui tend mon casque en lui recommandant de bien se cramponner à moi pendant que nous roulerons. Nous déposons nos sacs dans le Givi à l'arrière.

— Et toi ? Tu n'as pas de casque ? s'enquiert-elle.


Ses bras encerclant ma taille et ses mains puissantes posées sur mon ventre, me donnent la sensation d'une intense intimité. Est-ce qu'elle éprouve la même sensation ? Je maintiens le guidon, fin prête à enclencher le moteur. Le vrombissement la fait sursauter.

— Ça va derrière ? je lui lance.

— Ça va. répond-elle peu sûre d'elle.

Je ris. Elle me donne une petite tape sur l'épaule, parce qu'elle sait que je me moque. Et nous rions ensemble. Au feu rouge, elle me dit qu'elle a la sensation d'être dans un grand-huit, mais qu'elle se sent tout de même en sécurité. Lorsque le feu passe au vert, à ma grande surprise, elle me demande d'accélérer. On se met à crier de bon cœurs.

Je réalise, que je voudrais que la distance qui sépare ta maison du lycée soit interminable, car je veux que ce moment partagé avec toi. Perdure, pour toujours.

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Patience, patience... En fait, j'écris au fur et à mesure que les idées me viennent. Donc moi-même je ne sais pas vraiment quand il y aura un "vrai rapprochement" mdrrr. BUT SOON!

𝐓𝐡𝐞 𝐤𝐞𝐲 𝐭𝐨 𝐦𝐲 𝐜𝐥𝐨𝐬𝐞𝐭 [CAMREN]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant