𝐓𝐡𝐞 𝐤𝐞𝐲 𝐭𝐨 𝐦𝐲 𝐜𝐥𝐨𝐬𝐞𝐭 [CAMREN]

Chapitre 31/ Lauren

Je ne parviens pas à me concentrer sur le cours de chimie. Mes pensées sont à mille lieues des ions et molécules. Et assise seule, je griffonne sur la table : une libellule. Elle s'envole dans un arbre. Ses ailes sont fines, transparentes, pleines d'éclats. Elle semble perdue. Comme si elle voulait échappée à son destin de finir écrabouillée sous la main d'un humain ou enfermée dans un verre. Seulement, personne n'échappe à son destin. Pas même les libellules.

Mrs. Kingsberry rend les copies d'hier. Au fur et à mesure qu'elle s'approche de moi, je glisse sur mon tabouret. Je ne suis vraiment pas d'humeur à subir une mauvaise note et des remontrances. Je couvre le dessin avec ma manche et attend tant bien que mal le verdict.

— Bon travail.

Elle place la feuille retournée devant moi.

— En revanche, je ne peux pas en dire autant de votre binôme. Vous lui transmettrez sa copie quand vous en aurez l'occasion.

Elle dépose la copie de Camila avec l'index et le pouce, comme si la feuille était trop sale pour être touchée à pleines mains.

Je ne comprends pas. J'étais pourtant certaine, d'avoir échoué à ce devoir. Je retourne ma copie et découvre un seize sur vingt dans l'encadré rouge. Je me frotte les yeux et jette un nouveau coup d'œil. Il doit y avoir une erreur !

En moins d'une seconde, je pense avoir saisi qui est derrière tout ça. Je retourne la copie de Camila et en ai à présent le cœur net. Lorsque je remarque la mauvaise note inscrite sur sa feuille, j'ai un pincement au coeur.
Pourquoi a-t-elle fait ça ? Pourquoi ne peut elle pas se comporter comme une garce pour me forcer à la détester ?

Je contemple le tabouret vide à côté du mien. Et j'ai l'impression qu'elle est là, tout près de moi. Je la vois : son petit nez plissé quand elle me prend de haut et son sourire narquois.

Je voudrais te dire Camila que j'en ai assez, que je ne peux plus supporter d'être en ta présence. Où cela va-t-il nous mener ? Que fais-tu de moi ? Le poids de la peur et des secrets est bien trop lourd à porter...
Je voulais que tu partes, je voulais que tu sois virée du lycée pour ne plus avoir à subir ton regard, pour ne plus sentir mon coeur palpiter quand tu es près de moi. Je voulais que tu me laisses seule, victime de ma culpabilité. Mais je regrette si tu savais comme je regrette...               

Quoi que vous pensiez de moi et qui que vous soyez : pitié... faite qu'elle reste...

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Ah, c'est beau l'amour !!!!