𝐓𝐡𝐞 𝐤𝐞𝐲 𝐭𝐨 𝐦𝐲 𝐜𝐥𝐨𝐬𝐞𝐭 [CAMREN]

Chapitre 25/ Lauren

Réveillée par les premiers rayons du soleil, j'entends la respiration profonde de ma sœur à mes côtés. Hier soir, je suis allée dans la chambre de Taylor et suis restée allongée près d'elle pendant des heures, à la regarder dormir paisiblement avant de sombrer dans les bras de Morphée à mon tour.

Quand j'étais petite, je courais dans sa chambre à chaque orage. Non pas pour la réconforter, mais pour qu'elle me réconforte. Quand je tenais sa main dans la mienne, ma peur s'évanouissait.

À la voir dormir ainsi, je n'arrive pas à croire que mes parents veuillent l'éloigner. Taylor tient une grande place dans ma vie, vivre sans elle me semble si... sinistre. Je crois que peu de personnes peuvent comprendre le lien qui s'est créé entre elle et moi. Lorsque mes parents ne saisissent pas ce que Tay tente de dire, ou pourquoi elle est énervée, en général, pour moi, c'est tout à fait clair. C'est pour ça que j'étais effondrée lorsqu'elle m'a arraché des cheveux. Je ne pensais pas qu'elle s'en prendrait un jour à moi. Et pourtant...

— Je ne les laisserais pas t'éloigner. Je te protégerais toujours.

Je me glisse hors du lit de Taylor, encore endormie. Je ne peux pas passer du temps avec elle sans qu'elle ne soupçonne que je sois contrariée. Alors je m'habille et quitte la maison avant qu'elle ne se réveille.

Hier, je me suis confiée à Camila et le ciel ne m'est pas tombé sur la tête. Je me sentais vraiment mieux après notre discussion sur ma sœur. Si je peux lui en parler à elle, je peux certainement en parler aux autres.

Arrivée devant la maison de Mani, je reste assise dans ma voiture un moment, à réfléchir à ma vie. Tout va de travers. Mon année de terminale devait être géniale, facile et parfaite. Et jusqu'à présent, c'est tout le contraire. Brad me met la pression, une Southside représente plus qu'une simple binôme de chimie pour moi, et mes parents veulent envoyer ma sœur loin de moi. Qu'est-ce qui pourrait encore foirer ?

Je remarque des mouvements derrière la fenêtre de Mani, à l'étage. D'abord des jambes, puis des fesses. Putain ! C'est Arin Ray, son béguin et très récemment petit ami. Ils sortent ensemble depuis trois semaines et ont déjà couchés plusieurs fois ensemble. Ça doit être le grand amour entre eux. Alors que je tente de détourner les yeux, il remarque ma présence et alerte son amoureuse. Merde. Normani se couvre rapidement le corps d'un grand t-shirt qui doit sûrement appartenir à Arin et tourne sa tête vers la fenêtre. Son regard croise instantanément le mien, et même à travers la vitre j'aperçois des rougeurs sur ses joues. Nous sommes toutes les deux très gênées.

Elle me fait des gestes pour me dire d'attendre. Arin semble être parti se rhabiller dans la salle de bain. À son retour, Mani ouvre la fenêtre. Il balance son sac dehors et se glisse sur le toit. Ma meilleure amie lui tient la main pour qu'il garde l'équilibre. Il se hisse désormais jusqu'à la gouttière pour atteindre le tuyau de descente. Il s'agrippe au tuyau comme un singe pour finalement descendre comme un pompier. Il s'en sort indemne et lève le bras vers Mani avant de filer. Après avoir assistée à cette scène, je ne peux m'empêcher de me demander si Brad escaladerait lui aussi des toits pour me voir en secret.

La porte d'entrée s'ouvre quelques minutes plus tard sur Normani, toujours vêtue du t-shirt. J'entends des bruits provenant de la cuisine, c'est sûrement son père qui déjeune. Voilà pourquoi Arin s'est échappé par le toit.

— Je... je suis désolée d'être passée à l'improviste. Je ne pouvais pas savoir que...

Elle s'avance jusqu'à ma voiture et se baisse à la hauteur de ma vitre.

— Lau, qu'est-ce que tu fous ici ? Il est 7h du mat. Tu sais que les profs sont en journée pédagogique et que les cours sont annulés.

— Je sais... mais ma vie est en train de partir en vrille.