Chapitre 4

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Je tourne les talons, prends mon sac à main et rentre chez moi.



De retour à mon appartement je vérifie deux fois les verrous de ma porte, pose mes clés et mon sac sur le meuble de l'entrée, enlève mes chaussures et me laisse tomber dans le canapé. Mon portable vibre. Je fais un effort surhumain et attrape le téléphone. Un message de Christian, mon flirte du moment. Il veut savoir ce que je fais ce soir, s'il peut passer. Je n'ai vraiment pas envie de le voir. Je lui réponds que je travaille tard.

Il est gentil mais je n'ai pas envie d'une relation sérieuse. On se voit de temps à autres quand je suis disponible et d'humeur. Notre relation a l'air de lui convenir. Je l'ai rencontré par le biais d'un site de rencontre. Ma copine Sandy n'en pouvait plus de me voir célibataire, d'après elle, c'était du gâchis, elle m'a poussée à m'inscrire. Il parait que d'être sur ce genre de site, c'est tout à fait normal de nos jours. Je me sens surtout comme une trentenaire désespérée. Mais il est vrai que je passe de bons moments avec lui et on peut dire que nous sommes plutôt compatibles physiquement.

Je souris en repensant à la dernière fois nous nous sommes vus. On avait passé la journée au lit. Peut être devrais-je lui dire que je suis disponible ce weekend? J'ai besoin de sentir que je peux avoir le contrôle sur un homme, que je ne suis pas une femme soumise comme j'en ai eu l'impression cet après-midi.

Après lui avoir envoyé un message, je m'endors comme une masse sur mon canapé sans même avoir avalé quelque chose ou m'être changée.

Je me réveille difficilement lorsque mon réveil retenti. Je cherche mon téléphone pour l'éteindre. J'ai eu une nuit plutôt agitée. Le canapé n'était pas trop confortable, j'aurai dû aller dans mon lit.

Je me prépare rapidement, grignote un petit déjeuné, avale mon café et pars au boulot.

Je retrouve Jo, déjà en train de travailler. Il a les yeux cernés, les cheveux en bataille et porte les même vêtement que la veille. On dirait qu'il a encore passé la nuit au bureau. D'ailleurs j'aperçois une couverture qui traîne sur le canapé. A tout les coups il a dormi ici. C'est un vrai bourreau de travail, c'est aussi pour ça que je le respecte.

Joséphine et moi arrivons tranquillement et nous installons derrière nos postes respectifs. Je dois écrire mon rapport sur une enquête que j'ai fini il y a une semaine déjà. Je m'étais occupée seule d'une cliente d'un âge bien avancé qui voulait retrouver un bijoux de famille perdu depuis des années. Le bijoux en question était un magnifique saphir en pendentif qui était passé de main en main après des divorces et héritages. J'avais fait mon enquête et l'avais retrouvé. Ma cliente était bien la propriétaire légitime de ce trésor. Elle voulait absolument le récupérer pour pouvoir l'offrir à sa petite fille qui se mariait dans quelques mois. Une attention très touchante.

Je regarde mon patron du coin de l'œil, il semble être calmé depuis hier. Son téléphone sonne, il répond. Il prend son air sérieux et prend des notes sur son cahier. Il met fin à la conversation et se lève dans notre direction.

- Les filles, on a du boulot! Joséphine, je compte sur toi pour me faire un devis, il lui tend une feuille où il a griffonné quelques mots. Tu me l'enverras par mail. Fauve, on part de suite voir notre client.

- Déjà? On n'attends pas le devis? Et pourquoi ne se déplace t-il pas ici?

- C'est un de mes amis. L'affaire est urgente, il s'agit d'un cas de harcèlement. Suis moi, on part immédiatement.

Jo avait réussi à se faire une réputation. Les affaires s'enchaînent, pas le temps de se reposer.

On grimpe dans la voiture et partons dans la foulé.

Le client est un homme proche de la quarantaine, à la tête d'une société d'investissement, marié et sans enfant. Arrivé dans son immeuble, nous n'indiquons pas la raison de notre présence à l'accueil. Nous avons simplement rendez-vous. En observant ses employés, écoutant les messes basses et voyant les regards amourachés des secrétaires sur leur directeur, je me rends vite compte qu'il s'agit d'un patron respecté des hommes et désiré des femmes.

Il nous fait entré dans son bureau immense doté d'une magnifique vue sur la ville et referme la porte derrière nous.

- Merci d'être venue aussi vite Jo, dit-il en lui serrant la main.

- De rien, ça m'avait l'air urgent d'après ce que tu m'as dit au téléphone.

- En effet, asseyez vous. Vous voulez boire quelque chose?

Quel homme poli. Pourtant, sous son apparente tranquillité, il semble nerveux. Il jette de petits coups d'œil à son téléphone discrètement.

- Non merci, Monsieur Renand. Dites nous plutôt les détails de notre affaire, lui dis-je avec un sourire apaisant.

Il s'assoit dans son fauteuil de cuir, me regarde puis Jo et soupire.

- Et bien voilà, tout a commencé par des coups de téléphone en plein milieu de la nuit. Je décroche, ça pourrait être le travail, mais personne ne répond. Jusque là rien de trop inquiétant. Mais par la suite mon épouse a reçu des messages de menace. Aucune trace de l'expéditeur et le numéro qui m'appelle reste en inconnu.

Il fait une pause et fait craqué ses doigts comme un geste nerveux et habituel qu'il ferait sans s'en rendre compte. Nous cache t-il quelque chose?

- Tristan, on se connait depuis longtemps. Tu connais ma discrétion. As-tu une idée de la personne qui te harcèle?

- Je crois que tu me connais trop bien... Oui, je pense savoir de qui il s'agit.

     En média: Tristan Renand

Voici un nouveau chapitre où les choses sérieuses se mettent en place. Quels sont vos pronostics? Qui pourrait bien être notre harceleur?

L'amour?... Non merci.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant