Concrètement, je n'ai pas toutes les pièces du puzzle pour résoudre le mystère du passé de ce grand brun au regard pénétrant que je vois par dessus mon épaule en train de me fixer depuis l'encadrement de la porte.Je sursaute. Depuis quand est-il dans la chambre? M'a t-il entendu déblatérer sur les révélations que j'ai eu hier?
Il reste silencieux à l'entrée de sa propre chambre et j'ai bien l'impression qu'il m'ausculte du regard comme s'il vérifiait que je n'étais pas blessée. Mais n'était-ce pas lui qui m'avait entièrement déshabillée? Je ne me souviens pas du tout de la raison pour laquelle je me retrouve dans son lit.
En y réfléchissant bien j'avais vraiment trop bu la veille et il me semble avoir croisé Christian qui ne s'est pas montré très doux, à croire que ça devient une habitude chez lui. Ah et je me rappelle aussi de Jo et Christian qui se battaient rageusement, enfin surtout que l'homme qui me fixe actuellement était incontrôlable. Mais si ça se trouve j'ai tout imaginé pendant que je dormais.
Je lui adresse un pauvre sourire et le salue de la main. Comme si ce geste avait fait fondre la glace dans laquelle il était prisonnier, il avance vers les rideaux et les ouvre. La lumière vive qui pénètre dans la pièce me brûle les yeux et m'indique que la journée est déjà bien entamée. Heureusement que l'on est dimanche et que j'ai la journée ou plutôt l'après-midi pour décuver.
- Maintenant que la belle au bois dormant est réveillée, on va pouvoir parler.
- Euh ok, bonjour à toi aussi.
- Ne fais pas l'idiote Fauve, ça te va très mal.
J'allai lui répliquer que je ne fais pas semblant et que j'ai un sacré trou dans mon emploi du temps d'hier soir mais il ne m'en laisse pas le temps.
- Vas-tu enfin pouvoir me dire pourquoi tu étais en boîte et aussi pourquoi as-tu bu au point d'en être malade?
A l'allusion de cette anecdote, je me revois pliée en deux entre deux voitures. Je grimace et me passe une main sur le visage, je ne dois pas ressembler à grand chose.
- Sophie est passée à l'improviste chez moi comme d'habitude et j'avais bien besoin de décompresser.
- Et comment t'es tu retrouvée avec ton Christian à l'extérieur à faire une scène digne d'une tragédie?
Un rire mauvais reste bloqué dans ma gorge.
- Ce n'est plus mon Christian et crois moi je me pose la même question que toi. Le hasard fait parfois mal les choses. Est ce que ton interrogatoire est terminé? Est ce que je peux allée prendre une douche et me laver les dents? Parce que franchement je ne me sens pas toute fraîche. Et d'ailleurs, toi, qu'est ce que tu faisais là?
- Ton amie m'a téléphoné avec ton portable en me disant qu'un mec te cherchait des embrouilles et que tu n'étais pas en état de rentrer seule chez toi.
- Ah! Maintenant que j'y pense, c'est pour ça que je ne trouvais pas mon téléphone, elle me l'avait pris pour que j'arrête de...
Je me coupe immédiatement en me souvenant de la raison. J'attendais désespérément des nouvelles de Jo que je savais être avec cette blonde de Roxane. J'étais dans un état lamentable après ce que j'avais appris sur son passé, je ne savais plus si je pouvais lui faire confiance, s'il était vraiment l'homme que je croyais.
Je lève les yeux vers lui. Il affiche un air grognon mais il est quand même venu dès que Sophie l'a appelé, il s'est occupé de moi lorsque j'étais malade et m'a même ramené pour que je dorme confortablement chez lui.
- Que tu arrêtes quoi?
- Ben, juste de me faire du soucis parce que je n'avais pas de tes nouvelles.
- Parce que tu savais que j'étais avec Roxane, n'est ce pas? Je peux savoir comment tu l'as su? Tu m'espionnes maintenant?
Je fronce les sourcils pour toute réponse. Comment peux t-il être au courant? Les mots ont dû s'échapper de ma bouche hier sans mon autorisation. Lui aurai-je fait part d'autre chose, de mes craintes, de mon manque de confiance en lui, du fait que je l'ai cru capable de meurtre!?
- Es-tu jalouse au point de me surveiller? Tu ne me fais pas confiance? Réponds moi Fauve.
Questions très difficiles, moi-même, je n'en connais pas les réponses exactes. Après la journée infernale que j'ai vécu la veille et en repensant à mes crises de larmes, je pense qu'il doit être dans le vrai.
- J'avoue que je l'envie! Elle, elle te connait, elle sait ce que tu te bornes à me cacher et qui tu étais avant que l'on se croise à la fête de Raphaël pendant nos années fac. Je l'ai détestée à l'instant où elle a franchi la porte de notre cabinet avec sa magnifique chevelure blonde, ses yeux verts renversants et son sourire éblouissant. Elle est parfaite, Jo! Et je sais que tu as déjà craqué pour elle. Comment veux-tu que je sois à la hauteur? Comment veux-tu que je ne doute pas de moi, de toi, de nous?
Ma voix se casse sur la fin de la phrase. Une pluie d'eau salée dévale de nouveau mes joues. Je redeviens cette fille faible et fragile devant les émotions qu'elle ressent. Je déteste me voir dans cet état. Je suis perdue une fois de plus. J'aimerai pouvoir me fier à mon instinct et comme dirait certain, à mon cœur, j'aimerai lui faire confiance et accepter tout ce qu'il a à m'offrir. Mais cette angoisse de me tromper, de me retrouver encore plus meurtrie me retient. Ça fait tellement mal d'aimer. Pourquoi est-ce si compliqué pour nous?
- Hey Fauve, viens ici.
Il m'ouvre ses bras et je ne réfléchis pas à deux fois, je me précipite contre son torse.
- Pourquoi tu pleures? Mais enfin, tu n'as pas à te comparer à Roxane, il est évident que je m'en fous d'elle. Celle que je veux, c'est toi, et ce depuis la fac alors n'en doute jamais. Si tu as des doutes et des questions, dorénavant, viens m'en parler au lieu de fureter partout.
- J'y peux rien, défaut professionnel, dis-je en essayant un trait d'humour pour dédramatiser.
Je comprends qu'il n'apprécie pas que je fouille dans ses affaires et son passé. En plus, il a l'intention que l'on parle plus tard de ce qu'il me cache et me perturbe. Je ne vais certainement pas lui dire que je suis allée voir Tristan Renand et que je sais plus de chose qu'il croit. J'ai bien trop peur de sa réaction. Quand je repense à la façon dont il me parle de Christian à chaque fois et de l'altercation d'hier soir entre eux, je crois qu'il est lui aussi d'une nature jalouse et possessive. On est pas tiré d'affaire!
Je relève mon visage que j'avais enfoui dans son t-shirt et le contemple. Il est beau.
Il me sourit, sèche mes dernières larmes de son pouce et m'embrasse.
De légers frissons recouvrent ma peau. Je me rends compte seulement maintenant que je suis toujours nue, blottie dans ses bras et que je ne dois sûrement pas sentir la rose.
- Je dois aller prendre une douche!
Média: Jo en pleine discussion avec Fauve
Les deux derniers chapitres étaient peut être un peu redondants et il n'y avait pas vraiment d'action mais il devait y avoir cette conversation à un moment entre eux. On espère que Fauve arrivera a surpassé ses angoisses et a se livré à son chéri. En tout cas, on dirait bien que lui, de son côté, est prêt à révéler ses secrets!
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L'amour?... Non merci.
Romansa"Je ne comprends pas. Il me semble pourtant que je suis une jeune femme tout ce qu'il y a de plus normale, alors pourquoi ne puis-je pas tombée amoureuse ? Ce n'est pas faute d'avoir essayé à de nombreuses reprises depuis que je suis gamine. D'ail...