Chapitre 15 : Mi-Mort, Mi-Vivant

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Je me mouche une nouvelle fois, toujours blottie dans les bras d'Antoine. Il me serre un peu plus fort dans ses bras et embrasse mon crâne.

  Chaque fois que je pense à elle, un nouveau mal envahit mon ventre. J'ai mal de devoir tourner la page. J'ai mal de penser aux bons moments passés ensemble et à ce dire qu'il n'y en aura plus. Je n'ais plus personne sur qui me reposer. Plus personne à qui me confier. Le seul à se trouver à mes côtés est Antoine.

- Tu sais quoi ?me demande-t-il après une heure de sanglots.

Je secoue la tête incapable de parler. Ma gorge me fait un mal de chien elle aussi. De toute manière ce soir doit être le soir de la torture.

- On va aller à la cafétéria,  boire un chocolat chaud et regarder les tenues débiles pour ce bal débile. C'est d'accord? 

- Oui, dis-Je d'une voix complètement enraillée. Laisse moi me remaquiller.

Il me sourit. Pas le genre de sourie compatissant ou se voulant sympa. Non un vrai sourire remplit d'affection. Un sourire remplit d'amour.

Après avoir retouché mon maquillage, je comprends que rien ne pourra faire disparaître mes yeux rouges. Antoine sort en premier, puis quand il voit que je traîne, il ralentit l'allure pour me prendre la main. Ce geste est si inhabituelle.

Je m'assois à une table et allume son ordinateur portable.

- Je reviens, m'annonce-t-il.

Je lui sourit et le regarde s'en aller vers la longue file. A cette heure, pour avoir quelque chose de convenable il faut au moins attendre une demie heure. Mais il faut malheureusement moins de temps à certaine personne pour se rendre compte que je suis seule.

- Rosi' ?

Je lève les yeux de l'écran et aperçois Raphaël. Je n'ais pas envie de lui parler. Je veux qu'il comprenne que tous ce qu'il c'est passé entre lui et moi n'était qu'une grosse bétise. Rien de plus. Mais encore une fois mon coeur devient clair et m'oblige à faire preuve de gentillesse.

- Raphaël.

Je replonge mon regard sur l'écran d'ordinateur. Je trouve un site qui m'a l'air convenable. Mais d'autres mots sortent de la bouche de Raphaël qui ne veut pas partir.

- Tu sais Rosalia,commence le mâte de peau, je ne lacherai rien. Il ne te rendra pas heureuse comme je le pourrai. Et sache que quand tu t'en rendra compte, je serai là dans l'ombre. Mais à la première occasion, je sortirai de cet ombre pour toi.

Son regard dérive et je le suis. Antoine arrive  effectivement. Je souris légèrement, heureuse de le voir partir.

J'ai l'impression d'être qu'un simple bout de viande pour lequel se batte deux rivaux.

- Il avait quoi ? 

- Il me demandait comment c'était l'équipe de France, je mens.

- Il va vite se rendre compte que c'est bien vu qu'il a signé le contrat, lâche Antoine.

- Tu ne peux pas lui en vouloir parce qu'il a signé et pas toi. Tu as toujours le choix Antoine, et tu as préféré fuir cette fois-ci. Lui il n'y ai pour rien.

Il lève les yeux au ciel et plonge son regard sur l'écran d'ordinateur. Il choisi attentivement quelques tenues et moi aussi. Nous en prenons deux chacun et décidons d'aller travailler sur le projet de science dans sa chambre. Pendant le trajet jusqu'à celle-ci, je vois bien qu'il ne va pas bien et je ne peux m'empêcher de lui faire remarquer.

- Qu'est ce qu'il y a ?

- Tu prends sa défense et je ne comprends même pas pourquoi, râle-t-il.

- Je ne prends pas sa défense, je dis juste que tu as tort cette fois. Mais bon Dieu dit moi ce qu'il se passe dans ta tête Antoine ! Je n'y comprends plus rien !

J'ai haussé le ton de la voix pour qu'il comprenne qu'il me blessait en réagissant ainsi. Je déteste quand les gens se referme sur eux et qu'il n'exprime pas leur sentiments. Je déteste ça. Quand j'en fait la remarque, la plupart des gens me répondent que ça n'est pas mes affaires ou qu'il n'ont pas la chance d'être comme moi. 

- Mais pourquoi as-tu besoin de tous savoir ! Je ne te demande pas tous les détails de ta vie alors pourquoi tu me demande ceux de la mienne !

Je déteste me disputer avec lui en public. Mais apparemment je n'ai pas vraiment le choix. Qu'elle idiote je suis. J'ai gâché une soirée qui aurai pu se passer dans une bonne ambiance.

- Ecoute bien Rosalia...

Je déteste quand il prononce mon nom en entier. Cela n'annonce jamais rien de bon. 

- J'ai eu un passé avant toi et tu n'y étais pas. Et j'ai aussi un futur que tu en fasses partis ou non. Mais sache une chose, c'est que tu ne pourra pas tout  savoir, car moi même je ne sais pas qui je suis.

Ses mots me blessent comme une lame. Il me devance et quitte le couloir principale pour rejoindre sa chambre. La troupe qui s'était formé autour de nous commence à chuchoter mais je ne peux plus retenir mes larmes. J'ai la tête qui tourne et un bourdonnement sonne dans mes oreille. Contre toute attente c'est Sophia qui me tire de cette situation. Une fois dans une chambre qui me rappelle vaguement quelque chose j'éclate en sanglot. Je tourne la tête et aperçois Felipe. La douleur devient encore plus vive. Sophia dit quelque chose avant que Felipe sorte de la pièce.

- Ils n'ont pas le droit de te faire ça. Je m'excuse pour ce que je t'ai fais subir Rosi'.

Elle me serre dans ses bras et lance un regard vers la porte. Je n'est pas la force de regarder de moi même.

Beaucoup dirons que je suis extrêmement ridicule ou que j'exagère. Mais quand quelqu'un se glisse sous votre peau et qu'il devient essentiel à votre survi, vous comprenez vite ce que les gens ressentent. C'est horrible d'aimer. Mais tomber amoureuse est bien la pire chose qui aurai pu m'arriver.

- Raphaël est là, lâche Sophia.

Je finit par me lever sur mes jambes peu sûr d'elles. Je regrette l'époque où rien ne me blessait, où j'étais sûr de moi.

Il m'attire contre lui et je sais que même si je ne le veux pas, je vais devoir le suivre. Je déteste perdre le contrôle de la situation. Je déteste la douleur au creux de mon estomac. Je déteste tout autour de moi. Je déteste être loin de la famille. Et je déteste voir le regard qu'Antoine lance à Raphaël lorsque j'arrive devant la porte de ma chambre.

- DÉGAGE.

Je regarde Raphaël et sort enfin de mon état mi-mort mi-vivant.
Antoine me regarde.

- Je n'ai pas eu le choix, je murmure espérant qu'il comprenne.

- Désolé,  murmure-t-il à son tour.

Il se jette sur Raphaël mais perd vite l'avantage.

- Stop, je hurle.

Mais personne ne réagit. Je m'approche des deux hommes en sang et me sens projetée en arrière. Je touche ma joue qui vient d'être frappé. Raphaël lance un sourire vainqueur alors qu'Antoine se précipite vers moi.

- Désolé je ne voulais pas. J'ai tout fou tu en l'air. Rosi je t'aime s'il te plait,Rosi je...

-Dégage, répète Raphaël.

Le regard d'Antoine faiblit et je comprends que c'est à moi de réagir. Je me lève et me dirige doucement vers Raphaël qui affiche un énorme sourire. Jusqu'à ce que la main atterisse sur sa joue. Il s'énerve, mais j'ignore ses cris et ferme la porte de ma chambre à clé. Antoine assis sur mon lit, essuie sa jour pleine de larmes.

Dans les moments les plus faibles, il savait pleurer. C'est comme ça que je suis tomber amoureuse de lui.


Close Your Eyes- A.G - [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant