- Mme Kaliope et Mr Griezmann vont désormais pouvoir nous présenter leur travail sur le cerveau.
La plupart du temps, je finissais toujours mes devoirs en avance. Je les rendaient avec une, voir deux semaines d'avance. Cette fois-ci, j'avais terminé le travail le jour d'avant. Je sais très bien que le résultat ne vas pas être fameux.
- Un de vous deux viens au tableau, continue le professeur.
Je lance un regard à Antoine. Il hoche la tête et part en direction du tableau en me frôlant la main. Ce geste me fait frossoner. Depuis le dernière fois où nous nous sommes retrouvés dans le même lit, tout ces petits gestes sont devenus banal mais important.
- Alors, nous avons fait un diaporama rassemblant toute nos idées.
Il continu son spitch alors que j'écoute d'une oreille distante me remémorant l'appelle que j'avais eu avec ma mère deux jours plus tôt.
- Allô maman ?
- Rosi! Ca va ?
- Oui maman. Tu sais tu m'avais demandé si je venais seule pendant les vacances de Noël ?
Sa réaction quand elle avait appris pour moi et Antoine n'a pas été triste. Elle a explosé de joie au téléphone en me disant qu'elle allait enfin rencontrer un garçon. Elle a plutôt bien pris le fait que je ne reste qu'une semaine chez elle et notre discussion c'est arrêté là.
- C'est tout mademoiselle Kaliope ?demande le prof en me tirant de mes rêveries.
- Oui.
- Non, lâche Antoine.
J'hausse un sourcil. Il a travaillé sans moi et ne m'a rien dit. J'en était sûr. Maintenant je vais me ramasser une putain de note de merde. Merci Griezmann sérieux.
- Il y a dans notre cerveau tellement de mystères que je ne pourrai les citer. Mais il y en a un je peux me permettre de vous en parler. Le cerveau a la capacité de vous mettre une personne en tête sans que vous le vouliez. Vous pouvez commencer à faire des choses absurdes. Mais votre cerveau vous demandera toujours plus. Toujours plus jusqu'au maximum. Mon maximum, j'ai toujours cru que c'était le football. Comme la plupart des personnes qui se trouvent ici. Mais une fois que votre cerveau vous montre votre vrai raison de vivre, toute votre vie prends un nouveau tournant.
Il me regarde et moi de même. Je lui sourie et essuie la petite larme qui perle le long de la joue.
Il y a quelques mois, je vivais une petite vie banale et tranquille. Une vie simple constituée de beaucoup de gens simple. Mais désormais, chaque place a été remplacé par une partie de lui. Car il est fantastique. A lui seul,il peut remplacer le monde entier. Je suis tellement folle de lui. Je ne peux pas me lasser de la façon dont mon prénom est prononcé dans sa bouche. Il est la meilleure partie de moi. Je l'aime j'en suis certaine.
Il revient s'assoir et prends discrètement ma main sous la table. Je lui l'a presse et fixe le professeur qui note quelques appréciations sur son carnets.
- Ça sera un onze.
Je baisse le regard vers mon cahier tout en lâchant la main d'Antoine. Je sais bien que je ne me suis pas mise à fond dans mon travail mais je pensais au moins avoir quinze. Une fois que la sonnerie retentit, je file jusqu'à mon entraînement. Je force sur chaque muscles de mon corps. Je veux pousser mes limites à leurs maximum. Ce que j'adore dans le football c'est l'adrénaline qui monte en vous lorsque la balle est entre vos pieds et que vous avancez vers le but. La sensation de victoire vous emplie. Mais la meilleure de toutes les sensations C'est celle de vos poumons. Il crient de douleur. Ils n'ont plus assez d'oxygène. Mais une fois que votre action est terminée, vous pouvez enfin leur donner ce qu'ils veulent.
Je me change rapidement et part sans attendre Antoine. J'ai mal partout. Le bal arrive plus vite que je le pensais et je ne suis psychologiquement pas prête. Un peu plus d'un mois me sépare de ma mère.
Je décide de prendre le petit escalier qui mène au toit. Une fois sur ce dernier, je m'allonge et ferme les yeux. J'aime cette sensation de vite qui remplit mon être.
- J'étais sûr que tu viendrais ici.
Je ne sursaute même pas. La voix d'Antoine m'est devenu si familière, que même prise de court, elle ne me fait plus peur. Il s'allonge à mes côtés et prend ma main.
- Qu'est ce qui ne va pas ?finit-il par me demander.
- J'ai l'impression que tout le travail que fais n'aboutit à rien. Je suis plus occuper par ma vie personnelle que par ma vie pro. Et je me dégoûte de ce que fais.
Il secoue la tête et rigole d'un rire mauvais.
- Tu n'as pas le droit de dire ça.
Je le regarde fixement.
- Tu m'aimes. Et si tout ce que tu fois te dégoûtes, m'aimer en fait parti aussi. Tu as une maman d'enfer. Un petit ami qui t'aime plus que sa propre vie. Et même si elle t'en veux pour le moment, je suis sûr que Morgana va finir par ne plus pouvoir supporter ton absence. Ensuite tu as cette chance d'être dans une des meilleures équipes mondiale. Alors non tu n'as pas le droit de dire ça.
Il a raison. J'en suis consciente maintenant. J'aime sa façon de toujours me montrer les meilleures parties de moi même. Je sais que, même Si Il en ai sûr, Morgana ne reviendra jamais vers moi.
- Tu as raison, je conclus.
Il s'assoit près de moi et je pose ma tête sur son épaule en regardant l'horizon.
***
Parfois, il nous est difficile de pardonner. Il nous est difficile de prendre des décisions qui peuvent nous paraître importantes, alors que non. Et inversement.
Je marche lentement dans le couloir. Je ne veux clairement pas aller voir Sophia. Elle m'a prise Felipe. Mais quelque chose en moi me rappelle sans cesse, que sans elle il n'y aurai eu Antoine. Tous ces magnifiques moments ne ce serai pas passés. Et je n'aurai peut-être jamais connue le vrai bonheur.
Je regarde une dernière fois ma main et mon tatouage. Ce que j'aime dans cet art, c'est le fait qu'il soit gravé en nous. Que presque rien ne puisse nous l'arracher. Mise à part le temps. Mais bien sûr, Le temps nous prive de tout ce qui est chère à nos yeux.
Je frappe à la porte et respire fort. Sophia ouvre la porte et me fait un large sourire. Elle a tellement changé depuis qu'elle est avec Felipe. Ça n'est plus la peste que j'ai connu il y a quelques temps.
- Salut Sophia, je dis doucement.
- Hey, entre, elle ouvre franchement la porte et m'invite à m'asseoir sur le bord du lit,manque de chaise.
- En fait, je voulais juste te remercier pour l'autre soir.
J'enroule sans arrêt une mèche autour de mon index, par angoisse sûrement.
- Ne t'inquiète pas. J'ai tellement changé depuis, enfin, tu sais...
- Ne t'inquiète pas c'est tout pardonné, je lui souris franchement.
C'est un petit pas pour moi mais un grand pas pour ma fierté.
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Close Your Eyes- A.G - [Terminée]
FanfictionJe savais qu'à seize ans, il me restait beaucoup de choses à vivre. Mais je pensais avoir prévu ma vie. Une fois sortie de la Réal Sociedad, je deviendrai joueuse professionnel et je vivrai sur un fleuve tranquille. Mais c'était avant que je croise...