La chance. Autant de gens y croivent. Et autant de gens ne connaissent même pas ce mots. La chance ne se pose que sur les personnes sur lequelles elle veut se poser. Je ne devais pas être le genre de fille comme Aurore de la Belle au Bois Dormant quand je suis née. La chance n'a jamais été de mon côté. Alors, lorsque qu'on vous annonce que vous n'avez que vingts pour cent de chance de pouvoir recommencer le football, vous ne savez plus trop quoi choisir. Mais on y croit. Parce qu'on croit toujours au meilleur quand on aime quelqu'quelqu'un ou quelque chose.
1 day later
- Ils te donnent quoi ?me demande Antoine.
- Des calmants.
- Et tu es... Enfin tu rentres quand en Angleterre?
- La semaine prochaine, je réponds la gorge serré. Tu viens toujours hein ?
Je ferme les yeux quelques secondes. Je ne veux pas craquer devant lui. Je dois rester forte, si je craque je ne serai pas la seule victime.
- mais... Oui bien sûr, s'exclame-t-il en souriant.
- On va s'appeler hein ?
Il m'embrasse et je comprends que je ne suis plus la seule victime. Je comprends qu'il souffre tout autant que moi. Il est resté durant les quatre heures de mon opération. Il s'est mis à parler à Raphaël. Il est resté près de moi lors de mon réveil. Je ne lui ai pas dis, mais j'espérais secrètement qu'il le fasse.
- Tous les jours, il me réponds.
Je ferme les yeux en entendant la porte s'ouvrir. Les deux seules personnes qui viennent me voir son Antoine et Raphaël. Alors si l'un d'eux est déjà là et que la porte s'ouvre, seul un médecin ou une infirmière peut se trouver dans l'entrée de la chambre. Je déteste cette endroit. Je déteste me faire tripoter dans tous les sens. Mais ce que je déteste le plus, c'est le fait de devoir prendre des somnifères pour qu'ils changen les pansements de ma jambe .
-Mademoiselle Kaliope c'est l'heure.
Cette petite voix qui se veut trop gentille m'exaspère. Je n'ai pas besoin de leur pitié. La seule chose que je souhaite, c'est qu'on vienne me voir et me dire que je pourrai rejouer au football.
Antoine embrasse mon front. Je ne vais pas le revoir avant un bon mois. Je déglutit et attends qu'il sorte avant de laisser couler une larme. Je l'essui et regarde l'infirmière. Ce n'est pas la même que hier. Elle paraît plus sincère. Elle s'assoit sur le bord du lit, une seringue à la main.
- Vous allez être séparés ?
Ma gorge est bien trop serré pour que je puisse répondre. J'hoche simplement la tête.
- Mon mari est militaire. Je ne peux même pas savoir où il va. Croit moi je sais ce que ça fait. Tu as peur qu'il te laises tomber hein ?
J'hausse les épaules et lève les yeux vers les siens. Plus elle me parle et plus elle prends mon bras avec sa main libre. Elle me fait un faible sourire et je regarde le pins portant son nom. Sandrine.
- Il ne te laissera pas tomber, elle plante l'aiguille dans mon bras et je grimace, il te regarde comme la huitième merveille du monde. Il dégage tellement d'amour quand on le voit te regarder.
Je lui souris et ferme les yeux sentant le produit faire son travail. Elle enlève l'aiguille mais garde ma main dans la sienne.
- Tu es courageuse ma petite. Tu ne te plains jamais. Tu ne laisse rien paraître. Tu es une poupée de verre. Mais fais bien attention de ne pas te fissurer.
- Merci, je réponds.
Je ne trouve rien d'autre à dire. Le sommeil m'envellope toute entière. Je déteste ce sommeil. Je ne rêve pas mais je pense en image. Toutes mes pensées se transforment en image.
Je finis par me réveiller encore perdu. Je ne sais pas combien de temps ils m'ont fait dormir. Je ne sais même pas où je suis. Si je suis encore en Espagne ou en Angleterre. Je tourne la tête et vois Raphaël, affichant un grand sourire. Je ne l'ai pas vu depuis la fête foraine.
- On m'a dit que tu partais dans six jours.
J'hoche la tête et me redresse, essayant de cacher ma grimace de douleur. J'attrape la télécommande sur le bord du lit et actionne la toucje anti douleur.
- Dieu mais dans combien de temps vont-ils me platrer, je m'énerve et fait rire Raphaël.
Je le regarde et finis par rire avec lui. La situation est si ridicule. J'ai juste hâte de rentrer chez moi. Je le dévisage un instant et remarque que sa lèvres est fendue. Je remonte led yeux vers son arcade, bleutée par un choc.
- Que t'es-t-il arrivé?
- Rien.
Sa réponse est trop sèche. Il esquive trop vite le sujet.
- Pourquoi tu t'es battu avec Antoine ?
Ma question le fait réagir si rapidement que je sais que j'ai trouvé la raison de ses blessures. Il fixe le sol nerveusement. Mon portable vibre et il me le tends gentiment. Je décroche sans même regarder de qui il s'agit.
- Allô.
- Hey Rosi'.
Sa voix me fait sourire au quart de tour. Je jette un coup d'oeil à Raphaël qui se lève et avance vers la porte.
-Attends Antoine, il y a une infirmière qui entre. Je coupe le micro deux minutes.
-O...
- Raph, je reprends, reste.
- Désolé mais Docteur Varane doit partir.
- Pourquoi tu m'en veux ?
- Il va falloir choisir. Je ne peux pas rester près de toi à espérer que tu viennes te blottir dans mes bras. Depuis ce putain de cinéma je t'aime. Rosalia il va te décevoir. Il n'est pas celui que tu crois. On se voit après Londres.
Il sort et je reste bouche-bée. Pourquoi tant de gens n'arrête pas de me dire qu'il va me décevoir. Il prends soin de moi. Il m'aime. Il me l'a dit. Je ferme les yeux et active le micro.
- Me revoilà.
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Close Your Eyes- A.G - [Terminée]
FanficJe savais qu'à seize ans, il me restait beaucoup de choses à vivre. Mais je pensais avoir prévu ma vie. Une fois sortie de la Réal Sociedad, je deviendrai joueuse professionnel et je vivrai sur un fleuve tranquille. Mais c'était avant que je croise...