Morceaux d'adolescence

La jeunesse des boites

La musique est toujours trop forte en boite, mais c'est comme ça que je l'aime. Sentir le petit crépitement dans mes oreilles, les lumières dilatant mes pupilles et les corps des uns et des autres se frottant dans l'unique but de s'amuser. Les dernières musiques pop que tout le monde déteste en temps normal prennent un aspect fantastique, et cela marche pour la vie aussi.

Il y a quelques règles à respecter. Ne jamais venir seul, car personne ne viendra vers vous dans ce cas là, et vous vous ennuierez. Et puis, c'est toujours quelque chose de venir avec ses amis. De voir les cheveux de Sarah voler tandis que sa tête se secoue, d'être ravi que Paul et Léa finissent enfin par s'embrasser ou faire une course de shooter de vodka avec Nathan. A partir du moment où l'on franchit les portes de ce lieu, la place n'est qu'à l'amusement.

Il faut aussi éviter de se priver. Nous sommes jeunes. Fumez cette cigarette, buvez ce verre de trop, embrassez ce beau gosse. Qu'est ce qu'on s'en moque, tout sera effacé demain, tout n'existera plus dans quelques heures. Ton corps est poésie, comme chante Sia, alors laisse tes vers s'échapper et offre à la nuit un sonnet des plus magiques. On ne se rappelle généralement pas des soirées passées à la maison devant la télé à réviser. Par contre, celles où on franchit nos limites, où on vit, sont celles qui nous rendent immortels.

Ne vous laissez pas faire non plus. Un non est un non, et si les gros lourds ne le comprennent pas, utiliser vos pieds et vos mains (et votre voix). Votre corps est un temple dont vous autorisez ou non l'entrée, mais personne n'a de main mise dessus. Vous êtes fantastiques, et tous ceux qui espèrent poser les mains sur vous doivent en avoir pleine conscience.

Dansez. Dansez à votre jeunesse. Dansez à vos pleurs, à vos rires, à vos contrôles et à vos profs chiants. Serrez dans vos bras vos amis, ceux que vous ne verrez plus d'ici trois ans. Embrassez l'immortalité. Remaquillez vous dans les toilettes, déclarez votre flamme dans le fumoir. Peu importe. On s'en fiche.

On est jeunes.

Rien ne compte.