Chapitre 11

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- Anne-Lou ! Anne-Lou !
Laure secouait la petite fille, elle avait le regard dans le vide, comme si son âme était sortie de son enveloppe charnelle. Elle était très inquiétante. Mais le pire de tout, c'était le sourire malicieux et diabolique qu'elle lançait à Martel. D'ailleurs le garçon semblait perdre toute fierté devant la fillette. Il s'était rabattu dans un coin.

- Anne-Lou ? Tu m'entends ? Et oh ? interpella Laure.

Martel qui commençait réellement à s'agacer dans son coin, se leva d'un bond et se mit à secouer violemment Anne-Lou. Laure tenta de le tirer en arrière, elle lui martelait le dos de coup de poing pour le faire stopper. Elle le suppliait de s'arrêter. Martel s'en fichait jusqu'à ce qu'il envoie valser Laure en arrière.

- Pourquoi est-ce que tu me flic tout le temps ?! cria Martel.

Laure, déboussolée, prit quelque temps à répondre, ce qui énerva encore plus Martel.

- Ce n'est pas la question ! Tu secoues cette pauvre petite, mais elle est comme nous, elle est piégée. Et qu'elle te plaise ou non, nous avons besoin d'aide pour sortir d'ici. Grâce à la présence d'Anne-Lou, il ne nous reste plus que six personnes à trouver !

- Mais, enfin Laure, je te pensais moins naïve que ça ! Tu as vu son numéro de charme ! La pauvre petite fille qui a perdue sa maman ! Mais rappelle toi l'histoire de Clark ! Sa mère, elle ne l'a pas perdue, elle l'a tué !

Laure fut prises d'un haut le cœur, elle réalisait que Martel pouvait très bien avoir raison.
Elle laissa Martel en plan et s'enfonça dans la forêt. La faim commençait à lui tenayer le ventre, avec toute ces aventures elle en avait presque oublié les vilaines crampes d'estomac. Elle erra quelques instants en essayant de trouver quelque chose à manger, puis comme elle n'y connaissait rien, elle se laissa glisser le long d'un tronc d'arbre.
Elle prit ses genoux entre ses bras et posa sa tête. C'était relaxant. D'un seul coup elle sentit le retour de l'odeur sucrée de vanille. Laure voulait ouvrir les yeux pour voir qui c'était mais elle était comme bloquée, elle ne pouvait plus bouger. Elle repensa à la main qui s'était posée sur son épaule. La main de cette personne. Laure savait qu'elle connaissait l'odeur, mais de qui pouvait  elle venir ? Qui est-ce qui l'empêchait d'ouvrir les yeux ?
Cette fois-ci elle sentit la main se poser sur son genoux. Laure essaya d'analyser la forme de la main, quelque chose qui pourrait lui donner un indice.  Elle semblait fine et douce. Étrangement au lieu d'avoir peur Laure se sentait bien. Détendue.

***

Martel ne lâchait pas des yeux la fillette. Il se sentait maudit, et le pire c'est qu'il ne pouvait rien faire pour cela. Anne-Lou était toujours dans une sorte de transe, alors Martel en a profité pour expliquer aux autres sa théorie. Il ne fallait absolument pas lui faire confiance.
À cette instant Laure revint, elle semblait reposée et rayonnante.

- Laure ça va ? demanda Clark.

- Oui, très bien, il faudrait trouver quelque chose à manger, dit-elle.

- Elle est droguée ou quoi ? chuchota Caleb à l'intention de Martel.

C'est vrai que Laure semblait planer.

- Je ne suis pas encore sourde, répliqua Laure.

- En attendant elle a raison, il va falloir que l'on mange ! répondît Caleb.

- On va faire des groupes de deux, Clark tu surveilles Anne-Lou, Laure se met avec moi, et vous deux ensemble, dit Martel en désignant les deux garçons.

Clark ne semblait pas emballée par l'idée mais elle préférait tout de même rester avec Anne-Lou. C'était moins risqué.

Martel saisit Laure par le poignet et l'obligea à le suivre. Quand ils furent seuls Martel demanda :

- Mais qu'est-ce qui t'arrive Laure ? On dirait une larve sans cerveau !

- Arrête, je ne te permet pas ça va très bien !

C'est vrai que la jeune fille reprenait quelque couleur, et elle paraissait moins " lente ".

- Tu as fais quoi dans cette forêt ?

- J'ai cherché de la nourriture, répondit Laure déterminée à ne révéler ce qui s'était passé à personne.

- Tu es vraiment bizarre !

- Arrête donc de me critiquer, cherches plutôt de quoi manger.

***

Clark s'ennuyait à mourir. Pourquoi étaient-ils si longs ? Il devait y avoir un problème !  De son côté Anne-Lou ne bougeait toujours pas et son sourire diabolique commençait à lui donner la chair de poule.
Clark s'éloigna un peu pour voir si elle voyait ses amis, elle commença même à les appeler. Comme elle ne voyait aucun résultat, elle retourna voir Anne-Lou. Mais quel ne fut pas son horreur quand elle vit Anne-Lou étendue sur le sol, prise de soubresaut, comme une crise d'épilepsie. Mais ce n'était pas tout, ses yeux étaient grands ouverts et l'œil commençait à sortir de son orbite. Au niveau de la commissure de ses lèvres la peau commençaient à se déchirer et à craqueler. Clark ne pouvant plus suivre ce spectacle contourna un arbre et s'assit derrière. Elle voulait oublier.

Chapitre 11 terminé

Je voulais remercier leastuff pour la jolie couverture qu'elle m'a fait et j'espère qu'elle vous plaira, bises ❤️

Mort exquiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant