Chapitre 15

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Mais comment était-ce possible ? Lucia, ici ? Elle avait menti, mais dans quel but ? Si elle pouvait sortir de sa prison pourquoi leurs donner un si grand défi ? Et surtout pourquoi ce montre-t-elle au grand jour ? Toute ces questions se bousculaient dans la tête de Clark. Mais elle n'avait aucune réponse. Clark aimait bien tout savoir sur tout, cela impressionnait toujours ses amis et surtout Laure. Elle adorait voir le joli visage de la petite brune se transformer d'émerveillement. Mais ici,  elle ne savait plus rien. Elle ne possédait pas, elle même son esprit. Une gamine de neuf ans tentait de la faire passer coupable d'un " crime " qu'elle n'avait pas commis.  Enfin... Clark n'en était plus très sûre ! Et si elle l'avait vraiment fait finalement ?
Clark finit par sortir de ses pensées.

- Lucia ? Que faites-vous là ? questionna Clark.

La femme esquissa un sourire hargneux. Puis s'approcha de la jeune fille. Maintenant qu'elle était assez proche, elle pouvait voir tout le mal qui passait dans ses yeux.

- Les gars ? Si vous emmeniez Anne-Lou se balader, se serait sympa, non ?

Les garçons tellement tétanisés hochèrent la tête et prirent chacun une main de la fillette et commencèrent à l'entraîner. Celle-ci opposa résistance :

- Maman, non je ne veux pas qu'ils m'emmènent, je veux rester avec toi !

Julien ne vit pas exactement ce qui se passa mais en un regard Lucia persuada Anne-Lou de les suivre. Il sentit la main d'Anne-Lou se détendre sous la sienne. Alors ils l'emmenèrent. Julien avait un pincement au cœur, il ne voulait surtout pas laisser Clark. Alors il se promit de revenir dès qu'Anne-Lou serait à une distance favorable de sa mère. Et si la forêt changeait à nouveau ?  Comment ferait-il pour la retrouver ? Ils avaient déjà perdu deux de leur équipe. Équipe ? Depuis quand ils se considéraient comme une équipe ?
Julien fit alors signe à Caleb de s'éloigner avec la petite, lui, il allait rester là.
Il se positionna derrière un buisson haut mais qui permettait de voir à travers. Et de là il entendit et vit toute la scène monstrueuse qui se passait entre Clark et Lucia.

***

Ils tournaient en rond, perdus. Qu'étaient devenus leurs amis ? Avaient-ils disparus dans une mare de sang ?
Laure était inquiète pour eux. Mais elle l'était aussi pour elle. Et Martel. Elle se sentait plus faible que jamais et même si Martel tentait de montrer le contraire, elle se doutait bien que pour lui aussi c'était dur. Depuis qu'ils s'étaient retrouvés tout les deux il n'arrêtait pas de jouer les héros. Le preux chevalier. Serviable, souriant et rassurant. Mais ce rôle lui allait plutôt mal.

- Je commence à avoir vraiment très faim, décréta-t-elle.

- Tu as raison, il faut absolument que l'on mange, essayons de trouver une rivière où nous pourrions pêcher des poissons, dit-il très sérieusement.

Laure le regarda, incrédule.

- Oh ? On est pas les aventuriers de la jungle, on ne vas pas pêcher du poison et le manger cru, riait-elle.

- Nous ferons un feu, répondit Martel le plus sérieusement possible.

Laure voyant qu'il était déterminé arrêta de rire.

- Je vous suis capitaine, dit-elle tout de même sur un ton ironique.

Il lui lança un regard noir.

Ils reprirent leur marche et comme si la forêt avait entendu leur demande, ils entendirent le bruit de l'écoulement régulier d'une rivière. Ils suivirent le son et arrivèrent devant un petit ruisseau. Il devait être large de seulement quatre mètres. Et il n'était pas très profond mais l'endroit était très sympa. Enfin, ce n'était pas le moment de réfléchir à l'aspect sympathique du lieu. Martel le rappela en lançant quelques ordres. Laure devait s'occuper du feu et Martel de trouver à manger.

Laure regroupa rapidement quelque branche qui lui semblaient être sèches. Puis elle finit par s'asseoir le long d'un arbre, les pieds dans l'eau. Elle s'amusait à regarder Martel paniquer avec ses poissons. Par chance il y en avait beaucoup dans ce ruisseau. Martel sautillait à chaque fois qu'ils lui touchaient les pieds.
À force de persévérance il réussit à sortir un petit poisson, qui ne devait pas faire plus de quinze centimètres.
Laure s'empêcha encore une fois de rire et le félicita.
Martel décréta qu'il était fatigué alors Laure se chargea de préparer le poisson. Elle tendit ensuite sa part à Martel, l'idée du feu avait visiblement été laissée tomber. Ils croquèrent à pleine dents. Le goût était un peu écœurant mais ils avaient tellement faim.

Il commençait à se faire tard, alors ils décidèrent de dormir ici, au bord du ruisseau.
Laure s'enroula en boule dans son coin et Martel fit de même. Mais rapidement la jeune fille sentit le garçon se lever et s'approcher d'elle. Allait-il lui faire du mal ?
Non. Il s'allongea dos à Laure. Leur colonne vertébrale ne faisaient plus qu'une.
Laure s'endormir rassurée par la présence de Martel.

Mort exquiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant