Deux heures étaient passées depuis leurs sorties de la forêt. Caleb n'avait pas revu Anne-Lou. Il n'avait pas envie de la revoir, cela l'éloignait de la réalité. Son regard était perdu dans le vide, il ne pipait pas un mot, pourtant il aurait aimé pouvoir exprimer ce qu'il ressentait, il aurait voulu prévenir, dire qu'il y avait encore du monde à l'intérieur qu'ils devraient aller les sauver à leur tour. Mais Caleb repensait au " dôme ", les policiers avaient appelé ça comme ça. Il repensa aussi à tout les policiers qui les attendaient derrière les rambardes. Les forces avaient été prévenu, ils étaient là en permanence et pourtant personne n'était entré pour les secourir.
Caleb était assis à l'intérieur d'un camion de pompier. De temps en temps un homme venait et lui demandait si tout allait bien, tout ça dans un Français lamentable, mais il ne lui avait donné encore aucune information quant au dôme. Il ne savait pas s'il avait vraiment envie d'entendre les explications d'ailleurs. Lui, il ne voulait qu'une seule chose. Rentrer. Rentrer en France. Il aurait aimé ne jamais partir pour ces vacances, il aurait préféré mourir. À l'intérieur de la forêt, il s'obligeait à être fort. Mais quand il est sorti et que tout les souvenirs commencèrent à affluer il sut immédiatement que rien n'était finis. Les souvenirs allaient le hanter, le tordre de douleur, sa terreur se remontrerait chaque jour, que ce soit à l'abord d'une forêt où quand il entendrait un bruit suspect.Quelqu'un le sortit de ses pensées en toquant à la porte du camion. Caleb, un peu perdu, lui fit signe d'entrer. C'était une femme, elle ressemblait à une journaliste. Allait-il devoir subir une interview dans l'état où il était ? Non. Ce n'était qu'une psychologue, elle gérait les personnes qui avaient vécu des situations inexplicables. C'est ce qu'elle venait de dire.
Il l'a regardait et remarqua son style un peu décalé, elle avait le crâne recouvert de dreadlocks, et des percings un peu partout sur le visage.- J'ai quelqu'un sur le téléphone pour toi, dit-elle en cherchant ses mots pour parler Français.
Elle lui tendit le portable et Caleb le prit.
Il entendit une voix qu'il n'arrivait pas à reconnaître :- Caleb ? Caleb c'est toi mon chéri ? Oh mon dieu, tu es sain et sauf on étaient tellement inquiets...dit une voix de femme en pleurnichant, mon chéri dit quelque chose, je veux entendre que tu vas bien !
- Je vais bien, dit-il d'une voix sérieuse.
La personne en face fondit en larme. Il avait reconnu la voix de sa mère, il aurait dû tout leur dire ou au moins être soulagé de l'entendre mais non. Il ne voulait pas qu'on se préoccupe de lui, il voulait juste être seul et partir. Oublier ce cauchemar.
- Ton père vient de réserver des billets d'avion, nous serons là demain matin, continua-t-elle réjouit.
Pourquoi n'étaient-ils pas déjà là ? Tout parent censé aurait accouru ici. D'ailleurs Caleb avait cru voir la mère et le père de Clark, ils lui ressemblaient. Mais ce n'était que des estimations. Les pauvres, ils devaient mourir d'envie de venir le questionner. Il se promit intérieurement de leur dire tout ce qu'il savait.
La dame au dreadlocks voyait qu'il n'avait pas l'air enclin à la discussion alors elle reprit le téléphone et commença à dialoguer avec ses parents.
Un pompier vint s'assoir dans le camion et il démarra.- Nous t'emmenons à l'hôpital, tout est terminé ! dit-il avec un sourire qui se voulait rassurant.
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Mort exquise
Mystery / ThrillerTERMINÉE Aokigahara est une forêt maudite. On compte plus de 300 victimes chaque année : promeneurs égarés ou suicide. La légende dit que quiconque entre dans cette forêt, n'en ressortira jamais. À cause des nombreux suicides, des fantômes peuplera...