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-Dommage que Harry n'ait pas pu venir, soupira Ron alors que les trois marchaient derrière Rusard, direction Pré-au-Lard.

Hermione, le roux et Jane avaient donné leur inscription au gardien, sauf que le brun n'avait jamais reçu son autorisation. Ayant gonflé l'amie de son oncle et sa tante comme un ballon, Vernon avait refusé de lui signer le papier. Harry avait supplié McGonagall de le faire à sa place mais elle avait bien insisté comme quoi c'étaient les parents ou un tuteur qui devait s'en occuper. Alors Harry était resté au château.

-Oui. De toutes façons il y avait peu de chances qu'il vienne. Sa famille est tellement cruelle que je doute que son oncle ait signé le papier, même si tout s'était bien déroulé, répliqua Hermione.

Elle n'avait pas tort sur ce point là. Les Dursley étaient assez mauvais pour lui refuser toute activité.

-Bon, on a qu'à profiter de cette journée et on ramènera quelques souvenirs à Harry ! proposa Jane.

-Bonne idée, approuvèrent les deux.

Jane était sûre que le brun serait ravi de les voir revenir avec des poignées de bonbons.

...

-Zonco est vraiment la meilleure boutique de farces et attrapes ! rit Ron en attrapant une bouteille de verre sur une commode qui contenait des sauvons sauteurs.

George et Fred avaient supplié leur frère de leur ramener des farces et attrapes pour faire des blagues à tout le monde. Le roux avait tout de suite accepté et les voilà tous les trois en train de parcourir les rayons pour trouver leur bonheur.

Ils payèrent leurs achats et Hermione proposa aux deux autres d'aller boire une Bièraubeurre au Trois Balais.

Ils s'installèrent autour d'une table et Jane commença la discussion;

-Vous pensez que Sirius Black va arriver jusqu'ici ?

Le savoir à Dufftown ne rassurait pas la jeune sorcière qui était menacée de mort. Elle se répétait dans sa tête qu'il n'y avait aucune chance qu'il atteigne Poudlard. Les Détraqueurs étaient à toutes les entrées, aucune chance qu'il n'arrive. Pourtant, comme Seamus l'avait dit; il leur avait déjà filé entre les doigts. Il pouvait très bien recommencer.

-Oui ! s'exclama Ron sans faire attention à la lueur de peur qui traversa les prunelles de son amie. Bien sûr qu'il va arriver ! Je n'en suis pas sûr mais il y a des chances ! Il est quand même arrivé jusqu'à Dufftown !

C'est vrai que ce n'était pas mal comme chemin parcourut, surtout quand on était la personne la plus recherchée du pays.

Mais Jane était déjà ailleurs, son regard posé sur une femme et un homme qui sortaient du bar en rigolant. Elle avait l'impression d'avoir déjà vu le visage de l'homme quelque part.

-Je vous rejoints à la Cabane Hurlante, dit-elle avant de sortir du pub sous le regard intrigué de ses deux amis.

La jeune fille suivit le couple le long des rues refroidies par le mois de novembre, et s'engouffra à son tour dans une mince ruelle dans lequel soufflait le vent glacé, et dont un silence royal régnait. Seuls les rires des deux personnes le brisaient. Jane passa dans une rue perpendiculaire pour mieux les voir et ouvrit de grands yeux quand elle reconnut l'homme qui souriait de façon exagérée.

Elle décida de ne pas l'apeller et de continuer à les espionner, attendant de voir ce qui allait se passer. Elle ne connaissait pas la femme et avait un mauvais pressentiment qui lui piquait le ventre.

Les deux s'arrêtèrent sur une place abandonnée avant de s'asseoir sur un vieux banc dont la peinture s'écaillait. Jane s'assit derrière un mur et les fixa de son œil discret.

Les deux continuaient à parler et rire ensemble pendant un bon quart d'heure, et la sorcière se demanda quand il fallait qu'elle retourne à Poudlard.

Alors qu'elle allait se lever pour rejoindre ses amis à l'endroit où elle leur avait donné rendez-vous, quelque chose la pétrifia sur place, lui glaça le sang, lui fit perdre tous ses moyens. Elle cligna des yeux et se pinça pour se réveiller, mais l'homme et la femme étaient toujours là, assis sur le banc. Une colère noire submergea la jeune sorcière qui s'empêcha de se jeter sur le couple, et à la place, des larmes de haine roulèrent sur ses joues glacées. Elle se sentit trahie, mise de côté, oubliée, rejetée. Elle ne pouvait pas s'empêcher de détourner les yeux de son père et de la femme qui s'embrassaient.

Alors que ces derniers cessaient leur échange, Jane s'en alla en courant avant de fondre en larmes.

Seule. La voilà seule à courir dans les rues de Pré-au-Lard, le vent lui frappant le visage. Elle avait eu raison. Raison de se douter des agissements de son père. Raison de ne pas le croire quand il lui parlait de son travail. Raison de chercher sa raison d'être aussi soigné. Elle avait fini par le découvrir sans le vouloir. Aujourd'hui. Il y avait à peine dix minutes.

Son père ne postait pas des lettres tous les jours pour rien, ne s'habillait pas convenablement pour rien. Non, il y avait une raison pour ça. Une raison depuis le début.

Jane se trouva soudainement stupide. Elle aurait dû y penser ! Qui souriait comme un idiot si il n'était pas amoureux ? Qui ne prenait pas aussi soin de lui si il n'était pas amoureux de lui ? Qui ne changeait pas de comportement quand il était amoureux ? Qui ?

Chris Windia, lui oui. Depuis le début. Il avait une relation avec une autre personne. Avec une femme. Depuis quand ? Depuis un an. Depuis qu'il avait oublié sa fille, depuis qu'il ne lui avait plus rien envoyée. Avait-il été plus actif depuis la rentrée ? Non. Même pas quand il avait su que Sirius Black était non loin de Poudlard. Pourtant il lui avait promis. C'était comme s'il s'en fichait. Comme si Jane était passée au second plan. Mais c'était ça; il avait oublié sa fille.

Et il ne lui avait rien dit. Rien. Il lui avait tout caché. Non seulement il lui avait caché, mais en plus il l'avait oubliée et trahit sa mère. Lui qui ne cessait de pleurer quand on parlait d'elle, le voilà en train d'en embrasser une autre.

Jane essuya rageusement les larmes qui coulaient et s'écrasaient sur son uniforme en maudissant Chris intérieurement. Elle le détestait. Pour son éloignement, pour sa trahison, pour ses cachotteries, pour tout. Elle voulait lui hurler dessus, l'interrompre dans ses débats et le gifler. Lui faire regretter.

Mais elle se remit à courir, décidant de retourner au château, se disant que Harry la consolerait, meilleur ami qu'il était.

Malheureusement, cela ne se passa pas ainsi.

Elle tourna à un virage et cogna quelqu'un, releva les yeux et s'insulta mentalement.

Manquait plus que cette personne !



A Suivre.

Jane Windia et le prisonnier d'AzkabanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant