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Jane faisait les cent pas dans la salle commune, les mains tremblantes et sa tête remplie de questions stupides comme importantes. Comment allait se dérouler sa discussion ? Qu'allait-elle dire ? Qu'allait-il dire ? Devait-elle lui pardonner ?

Elle venait de quitter Drago qui était parti se coucher, et elle était montée en toute discrétion jusqu'à sa salle commune sans se faire prendre. Maintenant, elle attendait que son père apparaisse.

Ce qui ne tarda pas; le feu se mit à crépiter et toussa. Jane se tourna vers lui et découvrit la tête de Chris se dessiner dans les bûches brûlées.

Elle fut soulagée; il avait eu le cran de venir ! Elle s'assit sur le canapé rouge et allait commencer à parler, quand son père l'interrompit, sa voix cassée par le feu;

-Ma chérie, comment tu vas ?

Jane resta deux minutes sans rien dire, estomaquée que Chris lui lance ça comme ça, puis elle finit par dire, la colère lui brûlant les entrailles;

-Pardon ? C'est pas de moi qu'on parle mais de toi ! Je te rappelle que y a certaines choses dont on doit discuter !

-Ma chérie... tenta son père.

Mais Jane le coupa;

-Non ! Y a pas de chérie ! Tu te rends compte que ça fait un an que tu me caches une relation et que tu me mens ? A moi ! Ta fille !

-Je sais...

-Tant mieux que tu le saches ! Non mais tu te rends compte ? J'ai l'impression d'être passée au second plan ! De n'être plus rien pour toi !

-Mais j'ai une bonne excuse ! hurla la tête en crachant des braises qui s'éparpillèrent sur le sol.

Jane se tut et s'affala sur le canapé, les larmes au bord des yeux. Maintenant ce n'était plus la colère mais la tristesse qui dominait.

-Vas-y, je t'écoute ! dit-elle tranquillement.

De toute façon, que pouvait-elle dire d'autre ? Elle n'allait pas l'engueuler avec ça jusqu'à la fin de sa vie.

-Ça fait bien un an et plus que je suis avec cette personne. On s'est rencontrés en septembre, quelques jours après que tu sois retournée à Poudlard pour ta deuxième année, raconta Chris. C'était sur le Chemin de Traverse. J'étais allé boire un truc au Chaudron Baveur car j'avais une pose et cette personne est immédiatement venue me voir. On s'est tout de suite très bien entendus. De là, on a commencé à se voir très souvent, dès que mon travail me le permettait. Au bout d'un mois nous étions ensemble. J'étais très heureux et elle aussi. Mais je ne t'avais pas oubliée. Au contraire, je pensais à toi tous les jours. Je me disais que tu le prendrais mal si je t'annonçais que j'avais trouvé une autre personne que ta mère. Et je ne voulais pas qu'on se dispute. Alors j'ai décidé de garder de la distance avec toi pour que tu ne soupçonnes rien. J'ai arrêté de t'envoyer des lettres, même quand l'envie me prenait, surtout quand j'ai appris ta petite escapade en voiture. J'ai voulu que tu restes à Poudlard aux vacances de Noël, car je voulais profiter un maximum de mon amante. Mais je m'en voulais aussi de te laisser seule, bien qu'il y avait Harry Potter et tous tes amis pour te tenir compagnie, tout simplement car je n'étais pas prêt à tout te dévoiler et que toi tu n'étais sûrement pas prête à tout encaisser. Et puis quand tu es revenue à la fin de l'année, je savais que tu de doutais de quelque chose. Surtout quand nous avons eu une discussion à propos de mon éloignement. J'avoue ne pas avoir été très discret cet été avec toutes mes crises. Et puis quand tu es repartie à Poudlard il y a quelques mois, je n'ai pas hésité et ai retrouvé mon amante que j'avais décidé de ne pas trop voir pour profiter de toi. Mais elle aussi en avait marre et voulais te rencontrer. Je n'arrêtais pas de lui parler de toi, et elle voulait absolument te voir. Je ne savais pas si c'était le bon moment et une bonne idée, mais elle m'a assuré que tout irait bien et puis la culpabilité se faisait de plus en plus forte, alors j'ai tenu qu'aux grandes vacances, tu la rencontrerai. Mais jusqu'à ce moment, il fallait que tout ça reste secret. Je ne pensais pas que le jour où on irait à Pré-au-Lard, tu y serais aussi, et que pire; tu nous verrais. Je suis désolée, ma chérie.

Jane souffla sans savoir quoi penser. Toute la vérité était dévoilée, maintenant elle savait tout. Il n'avait jamais voulu la blesser, au contraire, il souhaitait ne pas lui faire de mal. Que devait-elle dire ? Que devait-elle en penser ? C'était pourtant clair; une nouvelle personne était entrée dans la vie de son père et elle ne pouvait l'ignorer. Mais elle se sentait toujours aussi trahie. Elle ne comprenait pas comment son père avait pu rencontrer une autre personne que sa mère. C'était flou dans sa tête. Elle ne lui en voulait plus de l'avoir mise de côté, vu que c'était pour une bonne cause, mais tout n'était pas arrangé. Elle avait besoin de temps pour réfléchir.

-Comment s'appelle-t-elle ? dit Jane en se redressant.

-Octela Corwar, répondit son père.

Ce nom ne disait rien à Jane.

-Qu'est ce qu'elle fait dans la vie ?

-Elle est directrice d'une organisation qui cherche à libérer les elfes de maisons.

La blonde sourit. Enfin une bonne personne avec de bonnes attentions. Si Dobby était là, il sauterait de joie.

-Et toi, alors ? dit son père en la tirant de ses pensées. Comment vas-tu ?

Alors Jane se mit à lui raconter tout ce qui était en rapport avec Sirius Black, ce qu'elle savait et ce qu'il voulait faire. Son père écouta attentivement, et quand elle eut fini, il garda le silence.

Pendant un instant, Jane hésita à lui dire que si il avait été présent, il aurait été mis au courant de tout ce qu'elle lui avait énuméré, mais elle préféra s'abstenir.

-Ma chérie, dit son père avec une voix faible. Je ne pense vraiment pas que tu aies des chances de te faire attaquer par Sirius Black. Il est recherché dans tout le pays et tu es sûrement dans l'un des endroits les plus sûrs de Grande-Bretagne !

Oui bien sûr. Dans ce même endroit où elle a failli se faire tuer par Voldemort à deux reprises.

-Mais papa ! Il a déjà atteint Dufftown ! Et puis la Grosse Dame dit l'avoir vu !

-Ma chérie, souffla son père. Je comprends que tu sois effrayée à l'idée de te faire attaquer par ce criminel mais rien ne peut t'arriver. Dumbledore est là, ainsi que tous les professeurs et tes amis. Et moi, je veillerai sur toi.

Jane sourit faiblement. Ça ne la rassurait pas vraiment. Certes elle était entourée, mais ça n'avait pas l'air d'effrayer Black qui était déjà aux portes du château.

Son père lui signala qu'il devait la laisser car le lendemain il avait une longue journée, et elle le salua avant qu'il ne disparaisse, la laissant seule dans ses pensées, au milieu de la salle commune déserte.

Elle finit par se lever et rejoignit son dortoir, laissant tout ce qu'elle avait découvert de côté pour le moment.

Quelle journée.



A Suivre.




Mère de Jane en média.



Jane Windia et le prisonnier d'AzkabanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant