Quand j'était encore jeune, je m'amusait à imaginer ce que ma vie serait, dans le futur. Je me voyais, grande, belle, riche, et surtout, indépendente. Mon plus grand reve, était de ne dépendre de personne. Je voulais m'auto-construire et arriver à mes fins par mes propres moyens, et ca depuis mon plus jeune age.
L'amour, le mariage, la co-existence, ne m'intéressait absolument pas. Je voulais vivre seule, exister seule, mourrir seule. Ca peut paraître triste, morose, mais pas à mes yeux. J'ai toujours adorer la solitude. Le silence était mon refuge.
Mais tout cela a changer. Mon reve, dans un sens s'était réalisé, et dans un autre, il s'était brisé.
Je m'appelle Malika Andrade, j'ai aujourd'hui 25 ans. Oui je sais, un nom un peut inhabituelle. Je suis issue d'une union mixte, entre une sénégalaise musulmane, et un cap-verdien de confession chrétienne. Ma maman, Seynabou Touré, avait commi l'interdit, en épousant un homme d'une autre confession. Elle avait lutté contre sa conscience, et celle de ses proches, mais l'amour avait pris le dessus.
Elle fut rejeter par sa famille toute entiére, à l'exception de sa grand mere maternelle, dont je porte le nom.
Mon pere, Gilbert Andrade, était un homme extremement séduisant quand il était un jeune garcon. Sa chevelure bouclé, sa peau halée, et sa stature, ont fait de lui un vrai succes chez les jeunes filles, notamment ma mere. Ils sont tombés amoureux tres jeunes, et se sont mariés tout aussi jeunes.
Ils eurent un enfant assez vite, à peu pres un an apres leur union. Ma mere a eu mon grand frere Fabrice en 1989, apres une grossesse plus ou moins difficile. Elle l'a eu par césarienne car elle n'a pas put le pousser pour le faire sortir. Apres son accouchement, les docteurs lui ont conseillés de ne plus avoir d'enfant, car les circonstances autour de la naissance de Fabrice les poussaient à croire qu'elle pouvait mourrir au cours de son prochain accouchement. Non seulement était-il né prématurement, mais aussi par césarienne.
Mais ma mere n'en a pas tenue compte. Elle voulais absolument un deuxieme enfant, une fille. Mon pere a éssayé de lui en dissuader, mais elle était déterminé : elle fera un deuxieme enfant, par A ou par B.
Ma mere accoucha de moi en 1991, mais elle en est morte. On ne sais pas exactement ce qui l'a tuée, mais les medecins avaient raison, son deuxieme accouchement lui fut fatale.
La mort de ma mere a développer en moi, une peur bleue de l'engagement et de l'accouchement. Je ne voulais ni tomber amoureuse, ni me marier et fonder une famille, de peur de tomber enceinte et d'en mourrir. Grandir sans une mere était assez difficile. Je n'avais personne, du moins de sexe féminin, pour me guider pendant mes années pubéres. La premiere fois que j'ai vu mes régles, je ne savait meme pas ce que c'était. J'ai dû regarder sur internet pour comprendre que c'était normale de pisser du sang tout les mois.
Ou encore quand je venais de découvrir mon corps, quand mes seins poussaient et que mes fesses ressortaient, je n'avais personne pour me rassurer car je me sentais mal dans ma peau. Il me manquait cette figure maternelle, et ca m'a severement handicapée.
J'était donc éduquée par mon pere, et en quelque sorte par mon frere. Fabrice était mon aîné de 2 ans, mais je le voyais comme mon jumeau et vice versa. C'était pas du tout du genre "ma mere est morte en lui donnant naissance, donc je la hais". Non au contraire, cette affaire nous a rapprochés. Fabrice était carrément ma moitié, je me voyais difficilement vivre sans lui.
Mon pere essayait tant bien que mal, de remplir le vide que ma mere avait laissée. Il était assez proche de moi et m'aimait tellement, malgré le fait que je lui ai en quelque sorte, soutirait sa femme. Il me cajolait et me remplissait d'amour, des mon plus jeune age.
J'ai eu une enfance assez heureuse, malgré l'absence de maman. J'ai fait mon école primaire à Jean D'arc, pour ensuite faire le collége et le lycée à Jean Mermoz. Je faisais le programme francais. J'avais de bonne notes, je n'était pas perturbatrice, et je n'avais pas une mauvaise réputation.
J'avais ma petite bande d'amis dont je ne me lassais jamais. J'était particuliérement proche d'une métisse tunisienne sénegalaise, Karima Ndiaye. C'était la personne en qui j'avais le plus confiance et qui prouvait m'etre fidéle. Les autres restaient en Classe B, des camarades de classes ou de sortie vite fait, sans plus. Ma vie, c'était sois à Karima, sois à Fab que je la racontait.
Comme je l'avait dit, j'ai fait mes années lycée à Jean Mermoz. J'ai eu mon Bac francais haut la main, sans trop de difficulté. Les cours ont jamais était un probleme pour moi, je m'en sortait plûtot bien.
Papa et Fab étaient fier de moi, et m'ont offert des cadeaux de toutes sortes. Ce que je voulais vraiment, c'était mon propre chez moi.
Au début, Fab était pas du tout d'accord. Lui-meme habitait toujours dans la maison familiale, qui se trouvait à Mermoz. Il n'adhérait pas du tout, il voulait absolument que je reste à la maison pendant que je faisais ma license. Je me suis battue bec et ongle pour arriver à les convaincre. C'était beaucoup plus facile avec Papa, il me faisait confiance. Fab aussi me faisais confiance, mais il était tres protecteur et il savais que le fait de vivre sans lui, allait me libérer de cette protection imminente. Il a quand meme fini par cédé, avec beaucoup de réticence.
J'ai put trouver un petit appartement dans une cité à Ouakam. Je l'ai visité avec Fab et Papa et ils ont aimés. Papa allait payer la location jusqu'à ce que je puisse payer toute seule. Je n'avais jamais eu d'experience professionelle, donc jamais eu de salaire. J'allais devoir dependre de mon pere jusqu'à ce que je decroche un emploi.
Je voulais faire des études en gestion financiére, peut etre fondé ma propre entreprise. J'en était capable, restait à savoir si la vie me guidait sur ce chemin là.
Jusque là, tout allait bien. La vie me souriait. Mais quand la vie te sourie, c'est qu'une tempete s'annonce.
Et cette tempete, c'était Mouhssine.
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Chronique de Malika • Le voyage interne
RomanceMalika est une jeune fille sénégalo-capverdienne, avec beaucoup de determination. Trés douée à l'école, elle compte un jour devenir chef de sa propre entreprise. Elle n'attend rien de la vie à part une indépendence incontestable et une existence sta...