Personal Trainer [ Camren ]

C'est une blague ?!

PDV CAMILA

C'est une blague, c'est ça ?! Pitié pourvu que ce soit juste une blague de mauvais goût de la part de Lauren. Oui, ce doit être ça, seulement ça. Elle n'aurait pas osé nous infliger cette torture.

Attendez deux secondes, pourquoi Normani Kordei et Dinah-Jane Hansen entrent dans le dojo avec leurs kimonos sur le dos ? Ne me dîtes pas que... Je n'en reviens pas, elle ne s'est pas moquée de nous. Pourquoi, pourquoi nous ? Je suis trop jeune pour mourir... Bon, si je veux un peu de réconfort, je pourrais toujours me dire que je serais décédée entourée de mes idoles. Mais quand-même.

Lauren : Camila ? CAMILA !!! Hé ho, tu es parmi nous ? Euh, tu peux fermer ta bouche s'il-te-plaît, tu baves là.

Dinah-Jane : Je vais chercher un seau d'eau, de toute façon elle pas encore en kimono.

Normani : J'en prends un moi aussi alors.

Lauren : Faîtes comme vous voulez, pourvu qu'elle arrête de bugger.

PDV DINAH

Génial ! Pour une fois qu'on me dit que j'ai le droit de balancer un seau d'eau sur quelqu'un, je ne vais pas me gêner. Avec Normani à mes côtés, je cours prendre le plus gros seau et pars le remplir dans les vestiaires. Je l'ai remplis avec de l'eau froide bien-sûr.

Je repars mais cette fois-ci en marchant, pour éviter de tout renverser sur le sol. Je me place dans son dos, elle n'a pas bougé d'un poil depuis qu'on est parties.

DJ : À trois, ok ? Trois...deux, je chuchote à Mani. Un !

L'eau se déverse sur le corps de Camila, ce qui a le don de la faire réagir immédiatement. Elle se retourne vivement, attrape Mani qui était pliée en deux jusqu'à maintenant, et la projette avec une prise sur le tatami. Le silence tombe d'un seul coup, après que le bruit du corps de Mani sur le tatami se soit fait entendre, comment elle a fait  ?! Comment une brindille comme elle, peut projeter Normani au sol ?!

PDV NORMANI

Non mais c'est quoi cette fille ?! D'où elle sort cette force ? Le pire, c'est qu'elle m'a fait mal, je peine à reprendre une respiration régulière. Je tourne le visage en sa direction et la vois complètement paniquée. Elle se tord les doigts et se mord la lèvre tellement fort que si elle continue, elle sera en sang.

Mani : Lern, je pense que ça va aller pour moi, j'ai eu bien pire. Mais je pense que tu devrais t'occuper de mini Hulk pour l'instant, je lui chuchote à l'oreille. Elle a pas l'air bien.

Lauren : Ok, je te laisse avec DJ et les filles, je reviens vite.

PDV LAUREN

Je pivote sur moi-même pour être face à Camila, elle est au bord de la crise d'angoisse. Je lui attrape le bras et la force à me suivre jusque dans les douches. Je la fais s'asseoir sur un banc et attrape une serviette qui traîne pour ne pas qu'elle prenne froid. Elle s'enroule et fixe le miroir en face d'elle sans prononcer un seul mot, elle se balance juste sur elle-même en marmonnant des choses incompréhensibles.  

Camila : C'est de ma faute, c'est tout le temps de ma faute...Je cause des ennuis à toutes les personnes autour de moi...Ma mère et maintenant Normani...

Lauren : Hé, calmes-toi. Ce n'était pas de ta faute, elle n'a simplement pas eu le temps de réagir. Tu n'y es pour rien, c'est seulement un mauvais réflexe. Mais maintenant il faut que tu reprennes ta respiration.

Elle ferme les yeux un instant puis les rouvre sur moi. Elle fronce les sourcils et prends une expression pensive.

Camila : Pourquoi as-tu accepté de me garder après ce que j'ai avoué hier ?

Lauren : Chaque personne fait des erreurs, à un moment ou un autre dans sa vie et si personne ne nous aide à se relever, on replonge encore plus profondément. C'est pour ça, je ne veux pas que tu gâches cette carrière qui t'attend les bras ouverts, pour une stupide erreur d'adolescent. Moi aussi, j'ai fait des erreurs, énormes, mais personne n'a été là pour me relever et j'ai replongé. Je ne veux pas faire subir ça à quelqu'un d'autre, surtout si je peux l'aider.

Camila : Quelles erreurs ?

Lauren : Je ne suis pas encore prête à en parler.

Camila : Je comprends.

Elle se met debout tout en me disant qu'elle retourne s'entraîner. Je la suis et m'aperçois de la situation chaotique dans le dojo. Les ambulanciers embarquent une fille en civière, j'ai l'impression que c'est Zara. Dinah est dans les bras de Mani. Et Kendall est entendue en étoile de mer sur le tatami, essoufflée.

Qu'est-ce qui a bien pu se passer ? Dinah se dégage de l'étreinte de Normani et me prends à part dans la salle de réunion.

DJ : Je te le jure, j'ai pas fait exprès ! On faisait un combat, quand j'ai voulu la faire chuter, elle s'est accrochée à moi et je suis tombée sur elle en l'écrasant ! À mon avis, elle est bien amochée.

Lauren : Dinah...

DJ : Elle a abandonné, elle ne veut plus. Elle arrête tout, elle va reprendre son école de commerce à Los Angeles.

Lauren : Non ! Je ne vais pas la laisser fai...

DJ : Lern...Tu sais tout autant que moi qu'on ne peut pas forcer quelqu'un à continuer.

Lauren : Je...oui...c'est vrai.

Mon portable se met​ à sonner, je l'attrape et réponds directement.

PDV ALLY

* Conversation téléphonique *

Lauren : Allô ?

Ally : Bonjour Mademoiselle Jauregui, je vous appelle aujourd'hui pour vous informer que le défense est complète.

Lauren : C'est génial ! Vous en  avez appris un peu plus sur mon agresseur ?

Ally : Oui, il a déjà un casier judiciaire autant vous dire que si vous voulez toujours le faire plonger, ce sera du gâteau.

??? : Qui parle de gâteau ? J'en veux !

Lauren : Chut Dinah, tant mieux alors. On se revoit le jour du procès, dans une semaine ?

Ally : Très bien, faisons comme cela. Passez une excellente​ fin de journée.

* Fin conversation téléphonique *

Je raccroche et monte dans ma voiture. J'ai fini plus tôt aujourd'hui, car tous mes dossiers en cours ont été bouclés.
Je pose mon sac à main sur le siège passager. La présence d'une enveloppe m'interpelle, elle n'était pas là ce matin. Je l'ouvre et y trouve une photo de moi en train de regarder la télévision dans ma chambre, accompagnée d'un mot au dos.

" Surveille tes arrières, on ne sait pas ce qui peut arriver. Surtout quand on est proche d'une Cabello.

Cordialement,
El niño."

Je sors de l'habitacle du véhicule et observe les passants, en espérant que ce n'est que la blague amère d'un ado. Mais la rue est presque déserte, seule une grand-mère avec ses petits-enfants​ marche tranquillement vers une boutique de jouets. Je la sens mal cette histoire.