Li...li...liar

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PDV LAUREN

Camila :...un mensonge, tout ça est une blague.

Lauren : Tu me prends pour une imbécile Camila. Penses-tu vraiment qu'une gamine telle qu'Aaliyah serait allée s'imaginer des choses aussi tordues ?! Et les noms des personnes, elle les a inventés peut-être ?!

Elle resserre sa serviette autour d'elle et s'assoit sur le canapé, le regard dans le vide. Elle tente de faire cesser les tremblements incessants de ses mains en les posant sur ses genoux.

Camila : Si je voulais pas que tu le saches, c'est parce que je savais que tu irais voir cet idiot d'Austin au centre pénitencier. Et il y a El Niño, tu aurais cherché à savoir qui c'est...

Lauren : C'est normal que j'aille sur le voir ! Il ne peut pas s'en sortir comme ça, il est le commanditaire d'un meurtre Camila ! Un meurtre, est-ce que tu as conscience de la situation ?! Et El Niño, il faut découvrir qui se cache derrière ce stupide nom de scène !

Ses tremblements redoublèrent d'intensité. Les larmes coulaient désormais à flot sur ses joues, elle était incapable de prononcer ne serait-ce qu'un mot, un bout de phrase. Elle était paralysée sur le canapé mais ma stupide fierté en ayant pris un coup, je n'étais pas capable de faire le moindre geste envers elle. Ses dents s'entrechoquant réussirent à elles seules, à combler le silence pesant qui s'était imposé sans problème dans l'appartement. Je bouillonne de l'intérieur, je ne sais pas comment je fais pour me retenir d'hurler encore une fois. Les claquements de dents de Camila s'estompèrent au fur et à mesure, les coussins du canapé s'afaissèrent avant de revenir à leur état d'origine et Camila se posta devant moi.

Camila : Je m'habille, on récupère un truc chez mes parents et ensuite je t'amène quelque part.

Lauren : N'essaie pas de m'amadouer en changeant de sujet...

Camila : Tais-toi, merci.

Elle sort du salon en roulant des hanches avec un air triomphant sur le visage. Je reste sidérée par son changement de comportement si soudain, elle est passée d'un extrême à l'autre. Cinq minutes plus tôt, elle était au bord de la crise d'angoisse et maintenant elle se montre autoritaire et enjouée en même temps. Alors j'en viens à me poser la question, suis-je en train de tout exagérer ou bien est-ce Camila qui a un comportement pour le moins étrange ? Je suppose que cette question restera en suspens... Une porte claque et Camila fait son apparition dans le salon et elle a encore changé de comportement. Maintenant elle est aussi hystérique qu'un chiot enragé.

Camila : Qu'est-ce que tu attends pour te bouger ?! Allez, allez dépêche-toi !

Elle court dans tous les sens, remue ses tiroirs sans aucune délicatesse pour au final les refermer en lâchant un juron.

Lauren : Tu veux que je t'aides ?

Camila : Si tu veux m'aider, bouge tes fesses de là et retrouve-moi dehors.

Lauren : O-ok...

Je risque de me répéter mais Camila n'est vraiment pas dans son état normal. Elle est lunatique, comme moi quand j'ai ingéré quelques verres de trop. Ce qui n'est pas très beau à voir d'ailleurs. Pour ne pas risquer de l'énerver encore plus je quitte son appartement et viens m'asseoir à l'extérieur sur le bord du trottoir.

PDV CAMILA

Rien ne va comme je veux aujourd'hui, je sens que ma patience a dépassé ses limites. Si je n'avais pas pris ces cachets peut-être que je serais plus apte à contrôler mes humeurs et à retrouver mes fichues clés de voiture. Comme si ça ne suffisait pas, j'ai passé mes nerfs sur Lauren qui ne le méritait en aucun cas. Je renverse le contenu d'un tiroir au sol et trouve enfin ce que je recherchais depuis un moment maintenant, mes clés de voiture. Je sors de chez moi en laissant en place tout le bazar que j'ai mis, le rangement sera pour plus tard. J'ai assez perdu de temps comme ça.

Lauren est assise sur le bord du trottoir, je la conduis vers ma voiture pour qu'elle ne reste pas dehors plus longtemps. Aucune de nous deux ne fait le premier pas pour débuter la conversation, la radio peine à combler ce blanc.

***

Le moteur de mon véhicule s'arrête devant ce bâtiment qui a causé bon nombre des problèmes présents dans ma relation mère-fille. Je fais disparaître ces pensées de ma tête et attrape les clés du hangar que je suis allée récupérer chez mes parents. Ma mère a, par je ne sais quel moyen, accepté de me prêter les clés du hangar pour la fin de la journée seulement.

Lauren : Pourquoi tu nous a amenées là ?

Camila : Tu voulais bien des explications, non ? Toutes les réponses à tes questions par rapport à la lettre se trouvent à l'intérieur de ce hangar.

Lauren : Je te suis.

Je m'avance remontée à bloc, prête à me délester de ce lourd secret qui m'écrase de plus en plus, au fur et à mesure que les jours passent. Lauren m'emboîte rapidement le pas, impatiente de découvrir ce que j'ai à lui montrer. J'introduis la clé dans la serrure trois points du hangar et je pousse, non sans mal, la porte blindée. Lauren me pousse légèrement pour passer devant et bloque littéralement quand elle prend conscience du nombre plus qu'important de voitures de luxe volées entassées dans le bâtiment.

Lauren : Aïe aïe aïe... il y en a pour des dizaines voir des centaines de millions de dollars.

Camila : Je le savais déjà mais merci de me le faire remarquer une seconde fois. Viens, le bureau est par là.

Nous slalomons entre les voitures pour atteindre le bureau de ma mère. Je n'ai pas le temps de pousser la porte que Lauren fonce dans la porte qui s'ouvre brutalement et se met à analyser chaque détail de la pièce minutieusement. La première chose que je remarque en entrant est l'énorme tâche rougeâtre près du coffre-fort. Les employés de ma mère ont peut-être débarrassé la pièce de ces macabres colis mais ce n'est pas pour autant qu'ils se sont donné la peine de nettoyer le sol pour faire disparaître les tâches de sang.

Lauren : Ce sang par terre, à qui appartient-il ?

Camila : Shawn.

Elle se retourne vers moi, les yeux médusés.

Camila : Des caisses ont été livrées à ma mère. Elles contenaient ses restes, ce sadique l'a mis en pièces détachées.

Elle affiche un air de dégoût bien prononcé. Je décide de ne pas m'arrêter sur ma lancée en lui racontant toute l'histoire. Sa réaction n'est pas exactement ce à quoi je m'attendais, plutôt que de partir et ne plus jamais me reparler, elle s'assoit à la place de ma mère et se met à réfléchir. Ses mains croisées et ses sourcils froncés témoignent de sa concentration extrême.

Lauren : Cette semaine, nous irons rendre visite à ce très cher Austin, elle lance avec un sourire en coin.

Personal Trainer [ Camren ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant