Aillant trop marre de rester encore ici, j'acquiesce que j'ai besoin de sortir. Je respire une bouffée d'air frais, mais un bruit titille mon attention. La forêt Sombre. J'avance jusqu'aux arbres et entends le hennissement d'un cheval. Seraient-ce mes oreilles qui me jouent des tours ? Pour avoir le cœur net, je décide d'entrer dans la forêt même si mon père me le défend. Et pourquoi devrais-je m'inquiéter ? Il m'a déjà engagée dans les préparatifs de mon futur mariage.
J'arrive près d'un pommier où un cheval est attachée à une corde. Un magnifique étalon à la couleur caramel. Sa crinière et la queue sont d'un noir ébène. Une seule petite tâche blanche pareil à un croissant de Lune le différencie sur le front. Je dépose ma main sur celui-ci et un ronronnement se fait entendre de l'animal.— Que tu es beau !
Mon front collé au sien, je ferme mes yeux et le caresse délicatement. Je n'ai jamais vu un cheval de près. Et ceux qui sont sauvages sont très rares. Les plus aisées les capturent. On m'a dit qu'on les tuait pour leurs viandes. Pauvre bête...
— Je vais te libérer, mon beau.
Je tire sur la corde veillant à démêler doucement pour ne pas brusquer le cheval. Alors que l'animal est enfin détaché et qu'elle trottine plus loin de moi, une personne s'indigne :
— Qu'est-ce que tu fais avec mon cheval ?Je me retourne vers l'individu qui ose dire que c'est le sien. Aucun animal aussi majestueux qu'il est, ne devrait être la propriété de quelqu'un.
— Encore toi ! je rouspète.
Son sourire arrogant est au rendez-vous. Il siffle deux coups et le cheval revient vers lui. Il dépose sa main sur le dos du cheval.
— Tout doux, Lune.
Je me permets de m'approcher. Et son regard se pose sur moi avec son même sourire.
— Tu veux monter ?
Je reste interdite. Monter sur ce magnifique étalon serait le rêve. Je le regarde sérieusement dans les yeux. Et il rit même si je ne sais pas pour quelle raison. Il me prend par surprise en me portant par les hanches et me dépose sur le dos de Lune. Je sens la respiration puissante de cet étalon. C'est à la fois incroyable et puissant.
Soudainement, je sursaute, il vient de s'assoir derrière moi. Il passe ses mains en dessous de mes bras pour prendre la laisse et il la tire légèrement. Le cheval trottine désormais. Des légers rebondissements se font sentir alors que mon dos est collé au torse de cet inconnu. Son menton est posé sur mon épaule droite. Je sens son souffle chaud tout près de ma joue.
Nous trottinons une bonne dizaine de minutes. Mes mains sont en contact avec la peau de Lune. J'aime cette sensation. Cependant quelque chose d'inutile, mais qui me trotte la tête m'empêche de penser à autre chose. Je décide de poser la question, mais en tournant l'idée.— De quelle contrée viens-tu ?
Il rit. Qu'est-ce qu'il y a de drôle ? Est-ce une maladie de rire tout le temps ? Sinon, il est peut-être fou ?
— Pourquoi cette question ?
Je cherche une phrase, mais n'en trouve pas une qui est moins directe.
— Lune. Tu as donné à ton cheval un prénom français et non latin. Ce n'est pas très courant ici.
— Et toi, comment t'appelles-tu ? change-t-il de sujet.
— Je ne te connais point. Comment puis-je donner mon prénom ainsi ? Tu pourrais être un bandit.
— Si j'étais bandit, tu ne serai même plus en vie. C'est quand même inconscient de donner sa confiance à quelqu'un, si vite, tu ne trouves pas ?
Je déglutis. Il a raison. J'ai été naïve. Je n'ai même pas fait attention. Celui-ci rit fortement comme s'il avait gagné la partie. C'est agréable d'entendre son rire quand on l'écoute. Parfois, je me demande si je réfléchis.
— Mon prénom est lié aux étoiles.
— Stella ?
— Presque. Stallia.
Il dépose sa tête contre la mienne. Euh... ? Ce n'est pas un oreiller, mais je ne dis rien. Peut-être a-t-il mal à la tête ? N'importe quoi... Pourquoi si j'aurai mal à la tête, je déposerai ma tête sur la personne en face de moi ?
Au loin, tante Nova nous regarde. Tante Nova ! Je bredouille des excuses pour descendre et le fait à la hâte. Je ne prends pas la peine de lui dire un au revoir, mais je peux l'entendre me crier :
— À une autre fois ! Stallia !Quand il prononce ceci, un léger sourire se dessine sur mes lèvres. Arrivée à la hauteur de tante Nova, je m'arrête comme si de rien n'était néanmoins, je sais bien qu'elle a vu ce qui s'est passé. Nous rentrons jusqu'à la maison en silence. Mais ce calme a beaucoup trop de tension. Alors quand nous sommes de retour, je cours me réfugier dans ma chambre.
La journée est passée très vite. J'ai dû encore faire mon brin de ménage partout. Et en plus, les invités veulent revenir dans un avenir proche. Super... ! Maman est entrée dans ma chambre en me ramenant le panier de linge à faire. Je sens que je vais rester des heures. Elle est désormais assise sur mon lit avec moi. Son regard se bloque sur mon collier, mais tombe vite sur mes cheveux. Elle prend quelques mèches et les entoure autour de son doigt.— Tu as les mêmes cheveux que ta grand-mère, dit-elle d'un ton nostalgique.
— Elle devait avoir des difficultés à coiffer ses cheveux.
Elle rit. Suis-je le fou du roi ? Tout le monde rit depuis quelque temps quand j'ouvre la parole. Enfin presque. Tante Nova, elle ne rit jamais sauf peut-être des malheurs des autres.
— Tu as de beaux cheveux. C'est juste que tu regardes du mauvais œil.
Silence. Je déteste ce genre de calme.
— On m'a dit que tu étais avec un jeune homme.
Je grogne. Tante Nova... Elle peut le dire. C'est la seule qui nous a surpris. Et de toute façon, ce n'était en rien intime.
— Je comprends, Stallia. Tu pouvais nous le dire que c'est lui qui te...
Je ne la laisse pas terminer sa phrase :
— Non ! Ce n'est pas ce que tu crois. Je-Nous...Elle rit puis elle sort de ma chambre me laissant en froid. Ce n'est qu'un arrogant qui se croit sûr de lui. Je préfère embrasser une fouine que cet individu.
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Sang de chasseur
Подростковая литератураLe village petit malgré cela, rien ne peut se cacher. Barbare, violent, brutal ou traditionnel, cette communauté est désigné ainsi. Le roi n'arrive point à les soumettre sous l'autorité de la royauté. Nous les appelons les chasseurs du Caulus. I...