Un homme se tient devant moi, tenant Nathanael par le col de sa chemise. Il le pousse sur le lit et nous nous croisons les yeux. Son regard marron me soulage. Sa grande corpulence imposante est toujours aussi costaux d'il y a une semaine. Je peux voir dans son désespoir qu'il a tout fait pour me retrouver. Mon cœur s'emballe et un sanglot sort de mes lèvres.
— Papa, je murmure.
Je craque et cours dans ses bras en pleurant. Il m'a tellement manqué. Il me caresse doucement le dos me laissant un frisson avant de me presser fort contre lui comme s'il ne voulait plus me relâcher.
— Je ferai tout pour retrouver ma petite étoile saine et sauve.
Je souris mais mon cœur se brise au souvenir d'une semaine avant. Je me sens sale dans ses bras protecteurs. Mais je ne peux rien dire au pire d'avoir la honte sur ma famille. Et je ne pense pas que je serai capable de le dire un jour. C'est douloureux. La voix rocailleuse du prince nous interrompt.
— Ne pars pas, Stallia.
Mon père se rapproche de lui pour envoyer un poing dans son jolie visage toutefois je l'en empêche.
— Il n'en vaut pas la peine, papa. Rentrons.
Il me prend dans ses bras cependant il ne peut pas se retenir de donner un coup sur la tête de Nathanael.
Nous sortons de sa chambre et courrons discrètement dans les couloirs du château. Mon père tape trois petits coups à une porte et Victorem, un vieil ami de guerre de papa, nous ouvre le passage. Un garde est par terre, inconscient. Je passe au dessus de lui et on descend à toute vitesse les escaliers jusqu'à arriver dans des catacombes. Soleil nous attendait. J'accoure vers lui puis je laisse ma tête se coller à celui de mon beau cheval blanc. Mon père et moi montons ensemble sur l'étalon. D'autres chasseurs sont avec nous. Et nous galopons jusqu'à la sortie des catacombes.
D'autres nous attendent avec des corps juste à côté : des gardes royales. Mon père fait signe aux autres de le suivre. Doucement la douce berceuse du vent et la chaleur paternelle de mon géniteur me fait tomber dans le sommeil.Après quelques heures, j'ouvre mes yeux. J'aperçois la frontière du village comme si c'était la première fois. Un souvenir perdu dans ma tête. Et surtout ma mère qui est adossée à un arbre, les yeux fermés avec ma sœur dans ses bras. Je descends maladroitement du dos de Soleil, sous les contradictions de mon père, et cours vers eux. Je crie à gorge déployée.
— Maman ! Solem !
Je vois leurs yeux s'ouvrir lentement puis elles se redressent de suite et accourent vers moi. Nous nous prenons dans les bras et nous pleurons à chaudes larmes. Maman me baise le front, partout sur mon visage puis prend ma tête entre ses mains. Elle me regarde avec des yeux humides et elle me reprend dans ses bras.
— Ne nous fait plus une frayeur pareille ! me gronde-t-elle.
Mon rire n'est pas très joyeux mais je suis reconnaissante envers elle pour me protéger ainsi que mon père. En parlant de lui, il nous rejoint et nous prend dans ses bras. J'eu un léger frisson mais ce qui compte c'est que la famille est toute entière.
— Ma chérie, si tu n'es pas prête, tu peux encore attendre pour ta phase lunaire. Tu nous ai trop précieuse pour te voir partir de la maison, se confie mon père.
Je lui souris et nous nous reprenons dans les bras. Je ne m'en lasserai jamais de ce câlin groupé. Quand je suis rentrée chez moi suivis de la famille, je remarque toutes les offrandes posés dans ma chambre. Essentiellement des fleurs et quelques vases. Mon lit qui n'était qu'un simple matelas remplit de vieilles plumes a été remplacé par un vrai en bois de chêne où est sculpté des arabesques magnifiques et la tête d'un loup. Pourquoi tous ces cadeaux ? Une présence se fait sentir derrière moi. Je regarde au dessus de mon épaule.
— Tout le village avait appris ta disparition, dit Solem d'un ton presque cassant. Maman pleurait tous les jours. Elle avait perdu le goût de vivre après avoir perdu son étoile.
Je m'approche du lit et m'assois dessus. Je laisse ma main glisser sur la surface lisse du bois. Ça ne peut être que Concisor, le bûcheron de notre village qui puissent faire un travail aussi parfait.
— Je suis désolée d'avoir causé autant de tort...
Solem me prend dans ses bras, me serre très fort.
— Tu n'as rien fait qui puisse nous faire du mal.
J'aime ce réconfort. Elle m'avait manqué. Cet proximité que j'avais oublié quand elle est partie. Je touche la tête du loup sculptée. Solem sort un petit hoquet de surprise. Elle pose quelque chose de froid dans mes mains tandis que mes yeux sont rivés sur le lit. Je sens une forme familière et regarde cet objet. C'est mon collier ! Mon regard s'illumine et un sourire radieux s'accroche à ses lèvres.
— Maman l'a reconnu. Le jour avant ta disparition, elle nous a dit que tu le portais.
Maman a du regard. Je souris niaisement. Toutefois, depuis que j'ai croisé ce loup, j'ai tout les malheurs du monde qui tombent sur moi. Que veut-il me faire passer comme message ? Je ferme mes mains sur le collier.
Solem est sortie de la chambre mais je ne suis pas seule pour longtemps car mon père vient me rejoindre dans la pièce. Un long silence pèse dans l'atmosphère puis papa commence la conversation.— J'espère qu'ils ne t'ont pas fait du mal.
Il dépose sa main sur mon épaule mais je recule automatiquement. Sa main est semblable à celui de mon agresseur. Grande. Froide. Dur. Ça me fait mal de le dire. Je n'ose dire son prénom qui me fait dégoûte. Papa le remarque.
— Écoute. Je sais que je suis dur avec toi mais ne me repousse pas ainsi.
— Ce n'est pas de ta faute. Je... C'est juste... Je n'ai pas l'habitude...
Il me regarde tristement et il hoche la tête. Cependant j'aperçois une soudaine colère comme s'il avait su comprendre mes paroles.
— Est-ce cet homme dans la chambre qui t'a fait du mal ? A-t-il osé te toucher ?
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Sang de chasseur
أدب المراهقينLe village petit malgré cela, rien ne peut se cacher. Barbare, violent, brutal ou traditionnel, cette communauté est désigné ainsi. Le roi n'arrive point à les soumettre sous l'autorité de la royauté. Nous les appelons les chasseurs du Caulus. I...