Il esquisse un sourire puis de sa voix grave sûrement dû à la puberté, il susurre :
— Quel joie de te revoir ! Ne t'avais-je pas dit que j'allais bien m'occuper de toi ?Tous rient comme si c'était une plaisanterie. Ils déposent leurs affaires par terre tandis qu'Isaiah, celui à la seule chevelure blonde attache les chevaux à un arbre. Il me rappelle Léo. Presque le même physique même si Isaiah est moins musclé. Alaric repart dans la forêt tandis que le trentenaire, Thaddeus sort des cordes de son sac et les lance à cet être méprisant. Odile s'approche de moi et me chuchote si ce sont eux qui m'ont enlevé. Je hoche la tête et de la terreur emplit ses yeux. Je lui souris pour donner l'espoir qu'on va s'en sortir. Néanmoins elle n'a pas l'air convaincu.
Isaac s'approche de moi mais je suis prête à me défendre cette fois-ci. Il sourit puis pointe le fusil sur la tête d'Odile qui sort un hoquet de surprise.— Non ! Elle n'a rien demandé. Laissez-la partir.
Il la dévisage puis prend les cordes et les enroules à mes poignets. Il chuchote à mon oreille avec son souffle chaud qui frappe mon visage :
— On s'amuse mieux avec deux.
Je le regarde dégoûtée par ce genre de personne. Dans mon village, il y a toujours eu du respect envers les femmes. Je n'arrive pas à comprendre comment ils ont pu s'éloigner aussi loin de Dieu. Peut-être ne sont-ils tout simplement pas croyant. Il s'assoit en face de nous et nous jauges un à un puis en prenant un petit couteau, il commence à l'aiguiser avec une sorte de pierre.— Alors que fait une bourge avec une fille de chasseur ?
— Nul chose qui vous concerne, crachais-je.
Il rit encore. Il ne sait pas faire autre chose que rire, j'ai l'impression. Je regarde au alentour. Personne ne peut nous aider. La forêt est trop dense pour croiser une personne apte à nous aider. Alaric revient avec du bois et essaye d'allumer du feu. Pourquoi font-ils un camp ici ? Je pensais nous faire évader au moment où il nous emmènerait hors de la forêt avec l'aide d'Odile. Je vais devoir réfléchir à un autre plan.
Je commence à avoir mal au postérieur pour cause que ça fait déjà quelques heures que nous sommes ligotées et assises par terre alors que les quatre hommes mangent autour d'un feu, nous laissant dans l'obscurité. J'appelle mon amie en chuchotant.
— Odile, nous devrions nous approcher des chevaux là-bas.
— Comment ? Nous sommes attachés à un arbre et ses bêtes sont à l'opposé de nous. De plus, il faut passer ces chasseurs.
Un rire sarcastique sort de ma bouche.
— Ce ne sont pas des chasseurs. Ils sont prêts à attaquer les plus faible que soient pour se prouver qu'ils sont forts alors qu'ils ne le sont pas. Même un homme de mon village les tueraient tous les quatre facilement à main nue.
Comme mon père... Je souris mélancoliquement. Il faut qu'on nous sorte de là. Je commence à gratter la corde sur l'écorce de l'arbre avec une vitesse qui augmente de plus en plus vite. Subitement je crie. Je me suis déchirée la peau. Je peux sentir du liquide couler de ma main et un bout de bois dans ma chair.
Alaric arrive vers nous, alerté par mon cri. Il nous dévisage. Ensuite il regarde son groupe puis nous et il s'abaisse à notre hauteur. Il porte plus son attention sur moi et il me demande ce qu'il y a. Je donne comme réponse le silence de la nuit. Il hausse la voix et interroge ses confrères.— Elle ne veut pas répondre. Que fait-on ?
Une autre personne s'approche de nous et les yeux marrons d'Isaiah nous analysent.
— Amènes-les près de nous.
Alaric détache nos liens de l'arbre puis il prend d'une poignée nos bras m'arrachant un deuxième cri quand ma blessure se frotte à mes lianes. Ils froncent tous deux des sourcils et Isaiah se retourne derrière moi pour constater mon méfait. Il demande au géant devant moi de me lâcher et d'amener l'autre. Elle n'est pas une chose, monsieur. Soit il n'est pas éduqué soit il est très abruti pour ne pas pouvoir parler autrement.
— Alors comme ça, on veut s'enfuir.
— Pourquoi vous ne nous relâchez pas ? Votre roi vous a donné votre récompense.
Il détache mes lianes en ignorant ma question. Je frotte mes poignets. Ma peau est déchirée. Du sang glisse le long de mes doigts pour tomber sur le sol de terre. Isaiah examine mon poignet et retire la grosse écharde qui à cause le sang. Il s'abaisse et prends le bas de ma robe. J'arrête de suite son geste. Je ne sais ce qu'il va faire mais je ne me laisserai pas faire. Il croise mes yeux et rit.
— N'aie crainte. Je vais seulement contusionné ça avant que ça ne s'infecte.
Il déchire un morceau du tissu et il l'enroule délicatement autour de mon poignet droit. Je vois de la douceur qui émane de ses yeux. Quelque chose que je n'aurai jamais cru voir.
— À l'avenir, tu fera attention.
Peut-être y a-t-il des exceptions ? Peut-être il est forcée à écouter ces trois phallocrates. Probablement.
— On ne voudrai pas d'une demoiselle inutile pour cause qu'elle a perdu la vie.
Je retire ce que je viens de dire. Il est pareil qu'à ses confrères. Il empoigne mon bras et me tire jusqu'aux autres. On m'assoit de force. Odile est entre Alaric et Thaddeus alors que moi je suis entre le portrait craché de Thaddeus, Isaac et Isaiah. Le plus arrogant de tous, celui aux yeux bleus clair prend un morceau de viande d'un cerf qui ont dû le chasser avant de nous trouver. Maintenant que j'y pense, je n'ai pas mangé depuis le matin. Je bave presque devant ceci ce qui n'empêche pas Isaac de l'avoir remarqué. Il m'enfonce le morceau de viande directement dans la bouche me manquant de me faire étouffer. Je le recrache et tousse derrière moi. Je ne mangerai pas ce qu'il a touché, même pour ma libération. Il rit puis s'adosse sur ses deux bras.
Mais le silence mis à part les rires de ces idiots se casse quand nous entendons le bruit des sabots. Les trois hommes sauf Thaddeus se lèvent directement. Ils n'ont pas le temps de prendre leurs fusils que deux cavaliers suivit d'un carrosse arrivent vers nous.
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Sang de chasseur
Teen FictionLe village petit malgré cela, rien ne peut se cacher. Barbare, violent, brutal ou traditionnel, cette communauté est désigné ainsi. Le roi n'arrive point à les soumettre sous l'autorité de la royauté. Nous les appelons les chasseurs du Caulus. I...