17. Denitsa

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J'me retrouvais donc dans ce même café avec la même boisson et de nouveau avec la même fille bizarre que j'aimais tant. Mais tout n'était pas redevenu comme avant et cela pour pleins de raison.
La première en soit était un homme. Un grand brun aux yeux verts pétillants. La seconde, j'arrivais pas à pardonner à mes '' amis '' qu'ils m'aient lâché de cette façon. Je ne sais pas mais ça ne passait pas. Ça m'était resté en travers de la gorge. Et même si Paris était une belle ville. C'était indéniable il y avait tout sur place. Même si le monde me rendait parfois agressive. J'me disais que ça n'avait rien à voir avec les villes que j'avais visité pendant l'été. Pendant les minis-vacances improvisées avec un homme que j'avais lâchement abandonné. Mais je n'avais pas eu le choix. Fallait me comprendre ou fallait tout simplement avoir vécu une situation similaire. C'était trop dur à supporter. Et si j'étais vraiment amoureuse de lui je devais partir. C'est ce que j'ai fait. J'en ai souffert. Même beaucoup. J'étais et je suis toujours rongée par la culpabilité. Ma conscience me fait la moral tous les jours. C'est pas bien facile à gérer tout ça. Le café n'avait pas changé. La météo était moins bonne. Mais malgré le fait que je ne leur pardonne pas de m'avoir lâché j'ai besoin de travailler. J'ai besoin de danser. Donc j'ai réintégré la troupe de danse non sans difficultés c'est vrai. Ça n'a pas été facile, pas du tout. La vérité c'était que j'arrivais pas à me défaire de mon image de roue de secours. Je savais aussi parfaitement que c'était un moyen pour moi de m'auto punir d'avoir abandonné Rayane. Mais j'arrivais pas me résoudre que les plus belles choses qui peuvent nous arriver sont également celles qui nous détruisent si elles nous échappent. J'ai finalement compris que Rayane ne pourra jamais m'aimer comme je l'aurais voulu. J'men suis mordue les doigts. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps.

Les longues heures de bus ont été tellement longues que j'ai bien cru que je n'allais jamais revenir. En arrivant à Paris j'avais eu un mal de chien à me loger. Mais comme Jade avait une sorte de dette en vers moi. Enfin... elle voulait se faire pardonner et c'était pour moi l'occasion. Car mon propriétaire m'avait mis dehors en étant persuadé qu'une danseuse ne pouvait pas assumer ses revenus. Alors qu'il n'y avait jamais eu de soucis. Enfin bref, encore quelque chose qui m'avait bien énervée.
J'avais rapidement repris le travail et l'argent était arrivé. J'ai rattrapé mon retard que j'avais pu avoir au niveau des divers tableaux. Quelque chose en revanche avait changé à mon travail ; les relations que j'avais avec les autres danseurs. Je faisais quelque chose qui ne leur plaisait pas ? J'les emmerdais. Fallait bien qu'ils sachent que je n'étais avec eux que parce que j'avais besoin d'argent. J'aurais pu partir dans une autre troupe je l'aurais sûrement fait. Mais c'était la seule que je connaissais à Paris. C'était dégueulasse si on disait que c'était ma famille française depuis que j'étais arrivée en France. Mais j'étais réellement blessée et personne à part Jade n'était venue s'excuser au près de moi. Donc, concrètement que je parlais qu'à elle. Ça n'avait pas l'air de les affecter puisqu'ils ne me parlaient pas en retour. Tant mieux. Je venais avec Jade et m'en allais avec elle sans parler avec quelqu'un d'autre. Pire encore ça ne me manquait presque pas. Je dis bien presque parce que mon meilleur ami Christian faisait parti du lot. Et c'était bien une des seules personnes que je regrettais de ne plus parler. Mais tant pis, je n'avais rien fait de mal.
À la fin du mois d'août, j'avais commencé à chercher un studio. Non loin de mon lieu d'entraînement pour pouvoir y aller à pied. Ce qui m'arrangerait pas mal. J'avais fini par trouver. Et en plus le propriétaire n'avait aucun problème avec moi. Un poids de moins sur le dos.
J'avais donc pu récupérer toutes mes affaires que j'avais emmené chez Jade. J'avais emménage très rapidement. J'étais au dernier étage d'un bâtiment. En fait j'étais carrément sous les toits. Là haut je brouillais du noir. Toute seule. Tout le temps. J'me demandais ce que j'avais raté. Pourquoi même j'étais revenue à Paris si c'était pour vivre de cette façon. Ça ne me ressemblait plus. C'était pas moi tout ça. Mais pour le moment j'avais pas d'autres choix. J'avais regardé autour de moi : mon clic clac était aussi mon lit, mon canapé et mon lieu de pleurnichent permanent. Tout était minuscule.

LejosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant