9. Denitsa

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Barcelone. C'était la capitale de la Catalogne et sans aucun doute une des plus belles villes d'Europe. L'immense avenue qui séparait tous les différents quartiers était immense presque aussi grande que les avenues typiquement américaines. J'avais pas regretter une seule seconde d'être venue ici. La plage était blindée de population en tout genre. Un après-midi à la plage et s'était terminé on voyait pleins de personnes plus bizarres les unes que les autres. Mais j'avais bien fait de vouloir venir ici. On s'était installé pour trois jours dans l'ancien quartier latin de la ville. Heureusement on était assez éloigné de l'aéroport pour pouvoir profiter un peu de nos nuits. On avait moi et Rayane décidés de louer pour trois jours au pied levé une minuscule maisonnette avec une chambre. Enfin, le salon faisait office de deuxième chambre. Et je balançais entre le fait que l'incident de Rosas ne se soit pas reproduit soit une bonne ou une mauvaise chose. Je savais pas exactement. Il n'avait plus rien tenté. Et là je comprenais plus rien. La maisonnette n'était qu'à cinquante mètres de la plage. Résultat : on y allait à pied. L'escale ne durait même pas une semaine et on ne savait absolument pas ce qu'on allait faire après ces quelques jours. Alors quoi ? On allait retourner chez nous comme si de rien n'était ? Je pouvais pas. Quelque chose me disait que ce type n'était pas comme tous les autres. Qu'il me serait parfaitement impossible de l'oublier. On avait encore prit davantage de couleurs. Il était encore plus beau. Et le soir en arrivant dans mon lit après une bonne douche rafraîchissante j'me sentais nostalgique. Non que ma vie parisienne bien réglée me manquait ; mais oui ça devait me manquer un peu. Je n'avais toujours pas de nouvelles de Jade. Si ça se trouve je n'en aurais plus jamais. Alors c'était tout ce que je valais ? Ça me faisait mal. Comment ça n'aurait pas pu m'en faire après tout ? Jade avait été ma meilleure amie pendant près de deux ans. Elle était spéciale mais on s'adorait. Et là bêtement elle choisissait un mec plutôt que moi. Je ne réalisais pas vraiment. En fait beaucoup de choses autour de moi m'échappaient. Le bruit du tonner grondait dehors. Les éclairs illuminaient le ciel qui était il y a encore quelques minutes étoilé. Un énorme bruit retentissait entre les ruelles, créant un résonnement. L'orage était juste au dessus de Barcelonne. Le vent puis l'eau venaient s'abattre contre les vitres de ma chambre. J'avais une peur bleue de l'orage. Sûrement à cause de la peur communicative de ma mère, qui depuis ma tendre enfance m'avait transmis cela. Je n'arrivais pas à dormir, j'avais peur, je tremblais, une peur panique s'emparait de moi. Et elle était incontrôlable. Des sanglots déchirants me fendaient en deux, rompant le silence morbide de la chambre dans laquelle j'étais. J'me sentais si seule, si abandonnée. La porte s'ouvrit sûrement mais j'étais à peine consciente de si ça se passait réellement. Mais je le savais, je ne rêvais pas lorsque les couvertures se soulevèrent puis un corps lourd et chaud venait se nicher dans mon lit, me collant à son torse.
'' - Du calme Déni, tu ne risques rien ici. Tu es en sécurité avec moi. '' je ne su ni comment ni pourquoi mais ces mots me calmèrent presque instantanément. Sa main plaquée contre mon ventre me collait fermement contre l'homme chaud et puissant qui, effectivement semblait être propice à me protéger de tous les dangers. Je ne mis que très peu de temps à m'endormir, parfaitement sereine.

Le soleil brillait ; après la pluie le beau temps. Ici s'il pleuvait limite on n'aurait su le dire. Les rideaux étaient tirés et volaient sans ménagement dans la chambre au rythme du vent méditerranéen. Je me retrouvais dans la position que j'avais eu ce matin-là à Rosas. Nos jambes étaient entre-mêlées, mon bras reposait sur son buste et ma tête nichée dans son cou. Je ne rêvais pas cette nuit. Rayane était bien venu me retrouver dans ma chambre pour me rassurer de l'orage. C'était presque un acte angélique. Je me redressais et posais ma main quelque part sur lui sans franchement y faire attention. J'essayais de regarder quelle heure il était. Dix heures trente. Je voulu sortir du lit mais un bras puissant me recollait à lui. Bon..
'' - Non.. dodo.
- Rayane faut que j'me lève.
- Dodo. '' tout à coup je prenais conscience d'où reposait ma main depuis que je m'étais redressée. Puisque je le sentais se réveiller. J'enlevais précipitamment ma main. Dans un mouvement souple et rapide Rayane retournait la situation et se retrouvait au dessus de moi. Oups..
'' - Tout compte fait je n'ai plus du temps envie de dormir.
- Qu'est ce que tu entends par là ?
- Tu me plais, Denitsa. Beaucoup. '' mon souffle se bloquait dans ma cage thoracique. Qu'est ce qu'il venait de dire ?
'' - Mais...
- Denitsa, arrête de réfléchir quelques secondes tu veux bien.
- Ray.. je.. j'te comprend pas.
- Quoi ?
- D'abord tu m'embrasses et tu ne me le dis pas.
- Je t'ai expliqué pourquoi.
- Tu voulais me remercier ? D'accord alors tu m'embrasses de nouveau pour me donner une leçon.
- Je répondais seulement à ta provocation. Ce n'était pas un vrai.
- Pas un vrai ?...
- Non. '' j'avais envie qu'il sorte de mon lit, je n'arrivais pas à concevoir ce qu'il venait d'avouer. À quoi jouait-il ? Il aimait ça faire ce qu'il voulait de mes nerfs ? Il relevait mes bras de chaque côté de ma tête. S'allongeait un peu plus sur moi pour qu'on soit conscients tous les deux de la réalité de la situation. Il s'étendait de tout son long, et moi avec lui. D'un genoux il écartait mes jambes et se glissa dans l'espace qu'il venait de créer.
'' - Qu'est ce que tu fais ?
- Tu me plais, tu as besoin d'autres explications ?
- Et bien oui. Déjà j'sais même pas comment c'est possible que j'te plaise.
- Arrête tes conneries cinq minutes.
- Rayane écoute moi pour une fois. Je ne comprend pas comment je peux te plaire. D'accord ? Ça ne m'était pas arrivé depuis longtemps.
- Longtemps comme moi ?
- Ça dépend de ce que tu entends par longtemps.
- Près de trois ans ça te dis quelque chose ?
- Sûrement que oui. '' sa tête n'était plus qu'à quelques centimètres. Je m'en voulais de douter. Tout aurait pu être plus simple si entre nous il n'y avait pas tous ces non-dit.
'' - Qu'est ce qui te dérange ? Dis le moi.
- J'te connais pas.
- Bien sûr que si tu me connais.
- Pas suffisamment. Je ne sais même pas qui tu étais avant qu'on se rencontre. Je ne sais rien.
- Tu en sais plus que beaucoup de personnes dans mon entourage.
- C'est-à-dire ?
- Denitsa... Écoute. Pour être simple. J'ai quitté mon ex il y a près de trois ans et elle a remis cette histoire sur le tapis. Entre elle et notre rencontre je n'ai plus vu aucune fille. Parce que j'me suis rendu compte que j'arrivais pas à m'attacher à qui que ce soit.
- Quoi ?
- Non c'est vrai. Cette fille là d'y a trois ans. Je l'ai quitté parce que je pensais plus être amoureux d'elle. Alors qu'en faite j'me suis rendu compte que je l'avais jamais été.
- Et... tu l'as déjà été ?
- Quoi ? Amoureux ? '' j'hochais la tête timidement. Ça y est, il me disait des trucs sur lui. Je sais pas si j'avais envie de fuir ou pleurer.
'' - J'ai jamais eu le modèle idéal d'un couple amoureux. Mes parents ont divorcé quand j'avais six ans. Ils pouvaient plus s'encadrer.
- Je suis désolée.
- Tu n'as pas besoin de l'être.
- C'est ma façon de te montrer que je te comprend. Et que j'suis là pour toi. '' il souriait et s'approchait encore plus. Je pensais pas que ça pouvait être possible sans se toucher réellement.
'' - Ça ne répond pas à ma question.
- Quelle question ? '' ça y est son cerveau n'était plus du tout irrigué par quoi que ce soit de sanguin.
'' - Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi t'es comme ça avec moi ?
- J'te l'ai dit tu me plais.
- Et alors ? C'est pour ça que tu te permets de jouer avec mon corps ?
- Quoi ?.. Non pas du tout !
- Descend et sors de mon lit, sors de ma chambre.
- Déni...
- S'il te plaît. '' il ne répondait rien et sortait, me lâchant les poignets. Baissant la tête au moment de passer la porte. Je ne savais pas exactement si j'étais frustrée ou déçue de la tournure qu'avait prit les événements. J'avais beaucoup plus envie qu'il m'offre quelque chose que je ne voulais bien me l'avouer. Alors quoi ? Ça ne lui permettait certainement pas de jouer avec moi sous prétexte que je lui plaisais. Sous prétexte de tout en soit. J'étais pas un objet, j'étais certainement pas à lui. Et il serait bien temps qu'il le comprenne.

Dans quelques heures à peine on allait quitter la capitale de la Catalogne. Je ne savais pas ce qui allait se passer. Mais malgré les événements d'hier, j'avais pas envie que ça se termine ainsi. Ça avait pourtant si bien commencé. Je voulais pas que ce soit compliqué. Je voulais juste que ce soit limpide. Qu'on se prenne pas la tête et qu'on profite du moment présent. Rayane était dans le canapé, il pliait ses affaires une guitare trouvé dans la maison à la main. Il ne savait pas que je l'observais. Totalement improbable qu'il le sache. Il grattait les cordes, fredonnait quelques paroles. Il chantait bien. Il avait tellement de talents cachés que ça me faisait flipper.
'' - Je savais pas que tu savais jouer. '' il s'arrêtait presque immédiatement de jouer avant de se tourner brusquement vers moi. Les yeux humides. Je l'approchais un peu sur le retrait.
'' - Excuse moi, je t'ai fais peur ?
- Non non c'est rien c'est pas grave. C'est mon père qui m'a apprit à jouer quand j'étais jeune. On y jouait ensemble.
- Il était musicien ?
- Non mais notre famille en a quelques descendances.
- Oh je vois.
- Denitsa ?
- Oui ?
- Il me manque. '' ces paroles me faisaient craquer. Et je comprenais qu'il était sûrement aussi paumé que moi même. Pardonner qu'il cherche une présence alors qu'il venait de perdre un pilier de sa vie c'était relativement dans mes cordes.
Rayane était juste en cherche perpétuelle d'affection. Et j'étais en pouvoir de lui donner. Il regardait la guitare comme le dernier souvenir qu'il lui restait. Peut-être que lui offrir sa propre guitare pourrait l'aider à aller mieux. Et peut-être que ça nous rapprocherait. Moi je veux juste apprendre à le connaître davantage. Ce n'est pas un mal en soit non ?
'' - Tu es prêt à partir ?
- Ouais.. Bien sûr. Tu veux aller où maintenant ?
- Et si c'était toi qui décidais et moi qui conduisais ? '' il détournait les yeux lentement de la guitare pour me regarder moi. Il avait l'air complément stone. Totalement à l'ouest. Il était vraiment préférable que je prenne le volant jusqu'à qu'il reprenne ses esprits.
'' - Rectification ; je vais conduire. Allez viens, allons y. '' je le soulevais en lui prenant la main et son sac dans une autre. Il était tout léger et ses affaires avaient été mises en boule. J'aime son état d'esprit de ne pas perdre son temps, d'être au pied levé dans la plupart des choses qu'il faisait. Ça me fascinait parce que moi je n'avais jamais été comme ça. Avant de le rencontrer j'aimais quand tout était carré et bien à sa place mais depuis que j'avais envoyé ma vie valsé toute seule, je ne voyais plus du tout les choses de la même façon. Je flanquais nos affaires dans le coffre et sur la plage arrière puis m'installais derrière le volant. Rayane regardait devant lui. Dans le vague. Je ne saisissais pas vraiment ce qu'il avait. Mais pour ne pas paraître trop chiante je décidais d'attendre qu'il me parle de lui-même. Quand il en aura envie il le fera certainement. Alors je prenais mon mal en patiente et démarrais la voiture. Elle allait bien. Vraiment et elle sentait l'âme de mon voisin posé à côté de moi.
'' - Tu vas bien ?
- Ouais bien sûr.
- Tu as décidé où tu voulais aller ?
- On peur aller à Séville ?
- En route alors. '' le trajet allait être loin puisqu'on s'enfonçait dans l'Espagne. Et que par conséquent il allait être encore plus difficile de communiquer. Heureusement que je parlais anglais. Mais qu'importe je crois que je serais prête à aller au bout du monde avec lui. Et que peut importe s'il est perdu. Deux paumés pouvaient peut-être ensembles trouver un chemin, quelque part, où qu'il soit.

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Coucou ! Whoua j'ai mis trois jours à écrire ce chapitre j'espère qu'il vous plaît ! En tout cas cette fiction est vraiment agréable à écrire. J'espère que ça se ressent dans l'écriture. N'hésitez pas à commenter, ça fait grave plaisir !
Merci pour le soutient vous êtes géniaux. Xxx

LejosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant