Vie

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Finalement, j'ouvrais les yeux.
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Pdv [t/p]
En ouvrant les yeux, je ne vis aucunement le décors du hangar. Je vis juste une chambre qui me semblait familière mais je n'arrivais pas à me rappeler pourquoi..
Je remarquais le lit sur lequel j'étais allongée. Je tentais de me relever et y parvint plus facilement que je l'espérais. Ne suis-je pas censé être gravement blessé après une telle explosion ?

À moins que... ce n'était qu'un rêve..!

Je retrouvais espoir et eu un sentiment d'immense joie à l'idée de revoir Erwin et Hanji.
J'enfilais rapidement ma veste qui était délicatement posée à côté du lit et ouvrit la porte pour sortir. Je reconnu sans peine les couloirs du QG et en déduisit que je m'étais la veille endormie dans la chambre de Livaï.
Suivant cette théorie, les membres du bataillon devaient certainement être dans le réfectoire puisqu'il semblait être midi.
Soudainement un sentiment étrange s'empara de moi et me mit un doute. Si ce n'était qu'un rêve, qu'est-ce qui était réel dans ce cas ? Car après tout, l'époque où nous étions encore au QG du bataillon remonte à bien loin.
Je n'ai pas pu rêver aussi longtemps, si ?

J'espérais au fond de moi que je n'avais fais que rêver de toutes ces atrocités.
J'essayais donc de me persuader moi même que ce n'était pas réel et que maintenant, dans la vrai réalité, tout allait bien.
Cependant, une angoisse sans pareil me déchira le coeur.
J'avançais prudemment dans les couloirs silencieux du bâtiment et m'arrêtais instinctivement devant une porte dont j'avais oublié l'existence.
Elle était très grande et robuste.
Je me sentis oppressée et je posais doucement mes mains sur la poignet afin de l'ouvrir. Je soufflais nerveusement et ouvrai la porte dans un geste direct.

À cet instant, j'entendis un hurlement strident qui résonna dans tout mon être. C'est moi qui venait de hurler face à cette vue atroce. Je fus incapable de bouger et tremblais si fort que ma vision se faisais trouble. À moins que ce ne soit à cause de mes larmes qui tombaient incessamment.

Devant moi s'étendait le hangar de la veille. Les corps de mes compagnons étaient étendus au sol à l'exception de deux personnes. Livaï n'était pas dans la pièce. Et Armin était accroupi devant une paire de lunettes, dos à moi.

La pièce était peinte de rouge.
L'explosion provoquée par les cubes avait réduit en charpie le corps d'Erwin et d'Hangi.
Leur sang dégoulinait sur les murs et sur le plafond.
Leurs tripes et intestins étaient exposés sur le sol parmi les flaques de sang.
Certains bout de leur corps tel que des doigts ou un pied avaient été expulsé vers les murs.
Un œil brun semblait nous observer depuis sa place ensanglantée.
Des cheveux blonds et bruns se mélangeait au liquide vitale.
Des dents et des débris d'os coulaient sous l'épaisseur de ce fluide visqueux.
Quelques bouts de vêtements traînaient.
Un coeur et un poumon flottait dans une étendu de sang.
Une tête. La tête d'Erwin reposait sur une poutre du plafond. Les quelques éléments qui lui restaient semblaient apaisés. Ce visage affichait une expression de fierté.

Ainsi était le sanglant spectacle qui s'offrait à moi.

Les corps aux sols de mes amis en vie ne semblait même pas abîmé. Ils étaient recouvert de sang et d'organes mais ce n'étaient pas les leurs.

Je m'approchais d'Armin doucement et prudemment.
Je m'accroupis dans l'étendu de sang qui recouvrait le sol et posa une main sur l'épaule de mon ami.
Il tourna la tête vers moi.
Aucune trace de larmes n'apparaissait sur son visage recouvert de rouge sanglant.
Ces yeux montraient sa douleur. Pourtant il ne pleura pas. Il ne cria pas non plus.
Ainsi l'un à côté de l'autre, nous observions la tragique scène qui s'était déroulée.
Aucun mot ne fut prononcé.
Armin serra dans sa main un verre de lunette ayant survécu et tenta de se lever.
Il tomba. Il se releva à nouveau. Et chuta encore.
Je compris que son corps lui même ne supportait pas toutes ses émotions.
Je lui attrapais la main. Et avec le peu de force qu'il me restait, je l'aidais à se relever.
Une fois debout, il plongea sa tête sur mon épaule et hurla. Il pleura toutes les larmes de son corps tandis que je lui caressait le dos dans un geste qui se voulait réconfortant. Je pleurais à mon tour.

Vie Fantôme (Livaï x reader)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant