Chapitres 9

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Un peu plus tard, Emma ramena une Alice grelottante et un Henry tout excité vers la grande serviette que leur mère avait étalée sur le sable. Dans le barbecue, les briquettes de charbon de bois rougeoyaient déjà. Regina venait d'installer les transats. Elle regarda les enfants s'approcher :
— « Alors, l'eau était-elle bonne ?
— Génial ! S'extasia le petit garçon. Quand mange-t-on ?
— Dans une vingtaine de minutes, mon petit prince.
— D'accord. Puis-je retourner près de l'eau avec Alice ?
— Ne préfériez-vous pas une pause ?
— Mais on veut juste construire des châteaux de sable », insista-t-il.

Sa mère vit que sa fille claquait des dents :
— « Es-tu sûre d'en avoir envie, Alice ? Tu es toute violette.
— Ça va, maman. On fera seulement des châteaux de sable.
— Entendu, mes chéris. Mettez d'abord un tee-shirt. Tous les deux. Et n'allez pas trop loin afin que je puisse vous voir.
— Je sais, maman ! Soupira son fils. Je n'suis plus un bébé ! »

La jeune veuve farfouilla dans un sac à dos, d'où elle ôta des débardeurs. Elle aida ses deux enfants à les enfiler. Ces derniers partirent ensuite en courant.

— « Voulez-vous que j'aille les surveiller ? Demanda la serveuse.
— Non, c'est gentil mais cela ira. Lorsque je prépare le repas, ils savent qu'ils doivent rester hors de l'eau. Avez-vous également faim ?
— Un peu, avoua timidement la jeune femme blonde.
— Parfait ! Parce que je meurs de faim.
— Puis-je vous aider ?
— Pourriez-vous mettre la nappe sur la table ? Elle se trouve dans la besace de nourriture.
— Bien sûr, répondit Emma, en ouvrant celle-ci. Dites donc, vous avez prévu de quoi nourrir une famille nombreuse !
— C'est mon mot d'ordre avec Alice et Henry : mieux vaut en apporter trop que pas assez, puisque je ne sais jamais vraiment ce qu'ils voudront manger. Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de fois où nous sommes venus ici et où ils désiraient quelque chose que je n'avais pas prévu. D'où la multitude d'aliments. »

L'employée de Chez Granny montra tout son art en dépliant la nappe en plastique.
— « Voulez-vous que je mette le reste sur la table ?
— Nous avons encore quelques minutes. Souhaitez-vous boire quelque chose ?
— J'aimerais, si vous en avez, un coca light, s'il vous plaît.
— Tenez. »

En lui passant la canette, les doigts de Regina effleurèrent ceux d'Emma, s'attardant quelque peu, sans que l'une ou l'autre n'en eût conscience.

— « Merci. »

La jeune femme blonde sourit, un peu déconcertée de se retrouver en tête-à tête avec la brune, un peu déconcertée de se sentir si curieusement bien avec celle-ci. La présence de cette dernière, de même que le bruit des vagues, apaisaient les angoisses de l'orpheline, qui osa finalement quelques mots :
— « Ce n'est pas trop dur, quelquefois, de gérer le commerce tout en élevant vos enfants ?
— Ce n'est pas si terrible. Il suffit juste de se réveiller à six heures et de se coucher après minuit ! Je tiens le choc. »

La commerçante rit de bon cœur. Elle laissa le silence s'installer, ne voulant pas effrayer la trop timide serveuse par les indiscrètes questions qu'elle aurait aimé lui poser, préférant lui laisser l'initiative de la conversation.
— « Pensez-vous que les braises soient bientôt bonnes pour la grillade ?
— Laissez-moi y jeter un coup d'œil. »

Elle planta sa bouteille dans le sable avant de se lever pour rejoindre le barbecue.
— « Excellent timing ! » Lança-t-elle.

L'une disposait la viande sur le grill tandis que l'autre sortait la nourriture de la glacière afin de la ranger sur la table, n'en revenant toujours pas de ces quantités. Aucune des deux n'avait conscience de l'harmonie qu'elles dégageaient. Tout en surveillant la cuisson des steaks, Regina promena malgré elle son regard sur les jambes d'Emma, la trouvant plus séduisante que jamais.
— « Qu'y a-t-il ? Demanda cette dernière.
— Rien. »

Un amour éternelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant