Partir demain

50 2 0
                                    


Si je devais partir demain j'aimerais que vous sachiez énormément de choses, sûrement beaucoup trop. Mais mon départ est loin d'être prévu pour tout de suite. Je ne veux pas que cette lettre change tout ce que vous pensiez de celle que je suis actuellement. C'est vrai, j'en suis tellement fière de cette image que j'ai créée de moi, il ne faudrait pas la gâcher avec une vérité trop amochée. Mon existence a clairement jusqu'à maintenant été divisée en deux parties. Avant et Après.

Avant le bonheur

 Premièrement j'aurai envie de vous expliquer que tout dans ma vie n'a pas toujours été rose, enfin je crois que c'est ce que je choirai en premier. Je vous expliquerai en détail le nombre de bêtises explosives que j'ai faite. Toute la douleur que j'ai dessiné sur ma peau, chaque larme qui ont coulé sur mon visage d'adolescente complètement perdue. Et je voudrai que toutes les personnes qui m'ont torturé pendant cette période lisent cette lettre. Et qu'ils culpabilisent. Vous vous souvenez quand vous m'insultiez? quand vous me bousculiez? quand vous me menaciez? vous vous souvenez quand vous lanciez toutes ces putains de rumeurs plus douloureuses les unes que les autres? Toi qui lis cette lettre ne me dis pas que tu ne l'as pas fait au moins une fois. Chacun de vous, un à un, vous avez hurlé votre mécontentement à en martyriser quelqu'un. Et si ce n'est pas moi c'est sur un autre que votre méchanceté est tombée. Comme une bombe qui vous explose à la tronche, ça détruit tout. Toute la vie, les parcelles de bonheur reluisants, les véritables sourires, les paroles délicates remplacées par des sons sans aucune signification. Parce que vous savez quoi? Le pire avec vos propos c'est qu'on finit par y croire. On croit qu'on est ce monstre que vous décrivez et ce n'est que lorsque la peine est à son apogée que l'on se rend compte que les monstres ce sont les êtres humains. Chaque être humain joue à ce jeu qu'est de faire endurer le malheur à un autre de ses semblables. Nous avons même été obligé d'inventer des mots pour décrire les impeccables vivants. Sexistes, racistes, homophobes, xénophobes. Profitez de ce monde où il faut critiquer pour se sentir irréprochable. Enfoncer pour être respecté. 

Après la souffrance,

Ensuite, si mon cœur s'arrêtait demain je voudrais que certaines personnes l'entendent battre jusqu'au bout. Et je voudrai qu'ils sachent combien leur présence à été nécessaire à ma survie. Dans l'incapacité du monde à être porteur de bonté ils ont été le chemin qui m'a conduit à celle dont je suis si contente d'être aujourd'hui. 

Je souhaiterais qu'ils sachent à quel moment pour chacun d'eux je me suis rendue compte précisément que mon corps, mon âme et tout ce qui me compose avaient besoin d'eux pour continuer d'avancer. 

Vous avez choisi un moment au hasard pour apparaître et faire du jour au lendemain, partie des plus importantes personnes à mes yeux. Et les quelques minutes où vous avez désiré m'aider, me sortir de mon trou, me faire sourire, rire, me faire vous aimer plus que n'importe qui dans le monde ont été magique. Et n'importe quels mots ne pourraient décrire la joie que vous m'avez apportée. 

Avant de partir je voudrais que vous sachiez tous, que si vous n'aviez pas fait votre apparition dans ma vie à ce moment précis, je ne serais sans doute pas la même en ce jour. Ou que je ne serais sans doute plus du tout. Alors merci, merci d'avoir partagé ma vie et de m'avoir aidé à combattre toute l'animosité de la planète, merci de m'avoir aidé à grandir et à me former. Merci d'être ceux que vous êtes. 


TextesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant