Chapitre 89: France vs Côte-d'Ivoire

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Le voyage jusqu'à Lens dura environ 2h30. Nous avions affrété un car au lieu de l'avion. Pendant la chemin, certain écoutait de la musique, d'autre discutait entre eux, une autre partie dormait et l'autre, était sur leur téléphone. Pendant le chemin, je m'étais reposée. Je récupérais encore de ma nuit blanche d'il y a quatre jours.

D'ailleurs, j'avais eu des nouvelles du reste de la famille. Antoine était arrivé à bon port à Madrid. L'avion avait eu un peu de retard mais rien de bien grave. La maison était bizarre sans ma présence et celle des jumeaux. Brena restait dans sa chambre le ¾ du temps, Evita accompagnait Antoine à sa ré-éducation ainsi que Mia. Les coéquipiers de mon mari s'occupaient d'elles quand il était avec le kiné. Ils étaient tous en admiration devant elles. Même Diego Simeone. Ils étaient pressés que je rentre. Des fans m'avaient pris en photo à l'aéroport, quand j'avais pleuré, et il m'avait dit que de me voir comme ça lui avait arraché le cœur. Mais je n'avais plus très longtemps à attendre. Demain matin à 11h, je serais dans l'avion direction la capitale espagnole.

Ce match allait être différent des précédents. En effet, nous voulions que certains joueurs fassent leur première sélection comme Benoît Costil, ou bien le petit Rabiot. Pour cela, nous avions autorisé Hugo à rentrer plus rapidement en Angleterre pour être avec sa famille. Cependant, avant son départ, je lui avais fait promettre de regarder le défilé Victoria's Secret à la télévision le 30 novembre. Au début, il beugua un peu mais accepta finalement.

Le soir arriva rapidement. Nous avions finalement décidé de la composition de l'équipe. En gardien, Benoit, en défense, Sidibé, Varane (cap.), Rami et Digne. Milieux de terrain, Paul, N'Golo et Rabiot. Et les attaquants seront Dembélé, Kevin et mon petit frère Dimitri. Ils avaient fait les échauffements et étaient actuellement dans le couloir. Ils entrèrent sur le terrain et les hymnes résonnèrent. Le match commença quelques minutes plus tard. Je sentis mon portable vibrer dans la poche. Je le pris et vis une photo d'Antoine et les enfants debout devant la télé pendant la Marseillaise. En légende, il y avait écrit : Allez les BLEUS !!! #EnFamille. Je souriais et montrais à mon père et aux Bleus sur le banc la photo. Ils esquissèrent un sourire avant de se concentrer de nouveau sur le match.

A la 4ème minute, un ivoirien eu un carton jaune pour avoir taclé mon frère un peu trop fort. Le match reprit et à la 11ème minute, un des joueurs adverses profita d'une sortie des cages de Benoît pour marquer. Heureusement, il était hors jeu. Ma vie avait défilé sous mes yeux. Je criais aux joueurs de se bouger.

-T'as une voix imposante ma chère Ana, déclara Olivier.

-On doit avoir une voix qui porte quand on est capitaine et entraîneur adjoint, déclarais-je en rigolant.

-Ça veut dire que tu cries fort quand tu es avec Antoine.

-Je peux pas, il y a les enfants, répondis-je du tac au tac.

Il resta silencieux avant de lâcher un petit rire.

-Je n'ose même pas t'imaginer au lit.

-Mieux vaut pas. Tu serais étonnée de savoir ce que je fais.

Je crois que je l'avais choqué à mort. Je rigolais légèrement avant de reporter mon attention sur le match. Jusqu'à la mi-temps, rien ne se passa à part des occasions ratées des ivoiriens. Nous en profitâmes pour remplacer certains des gars : Dembélé par Fekir, Raphaël par Laurent, et Paul par Moussa. Nous changeâmes également la tactique. On passait en 4-2-3-1.

Le match reprit après les quinze minutes de pause. Cependant le résultat était le même. Je fis signe à Olivier d'aller s'échauffer et à la 63ème minute, je remplaçais Kevin par lui, et sept minutes plus tard Sidibé par Corchia. Le match continua. Les médecins du staff durent intervenir à la 78ème. En effet, Gradel, un joueur ivoirien l'avait blessé à l'arrière de la cuisse gauche. Je fis signe à Lemar de le remplacer. Je voyais que Lucas Digne était très épuisé mais nous avions utilisé nos six changements. Je lui fis signe de continuer comme il pouvait, il ne restait que dix minutes. Il acquiesça faiblement et retourna sur le terrain. Il était vraiment pas bien. Il s'était pris un coup mal placé à sa jambe. Je fis signe aux Bleus de ne plus trop compter sur lui et d'essayer de faire la fin du match sans lui. Ils étaient tous très fatigués mais hochèrent la tête. A la 89ème minute, les ivoiriens tentèrent une dernière attaque. Heureusement, grâce aux réflexes de Benoît, la balle n'entra pas. L'arbitre siffla la fin du match.

Certes, le match était un peu décevant car l'année se terminait par une égalité mais bon, c'est mieux qu'une défaite. Néanmoins, ce match avait permis à mon père et à moi même de voir le potentiel des petits nouveaux : Costil, Rabiot, Lemar et Corchia. Les joueurs allèrent saluer le public français car la prochaine confrontation de l'équipe de France ne sera qu'en mars 2017. C'était dans trop longtemps !

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