Chapitre 90: Le derby

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Les trois jours après mon arrivée passèrent à une vitesse incroyable. Les filles et Antoine avaient été contents que nous rentrions enfin à la maison. Ils étaient un peu déçus pour le match mais moi, j'étais fière des Bleus. On avait joué avec une toute nouvelle équipe et pourtant, nous n'avions pas perdu. Certes, c'était mieux de gagner mais on ne pouvait pas tout avoir dans la vie.

Nous étions actuellement dans la voiture en direction du stade Vicente Calderon. Nous avions mis à fond la chanson de Shakira qui venait tout juste de sortir « Chantaje ». C'était un peu interdit mais comme nous ne tenions pas tous dans la voiture, Evita était sur les genoux de Diego. Côme était à mes côtés avec son maillot de l'Atletico floqué au nom de son père. Les autres avaient aussi ce maillot ainsi que moi. Diego avait hésité un certain moment entre celui du Real ou l'autre. Finalement, il a choisit celui d'Antoine.

Après plusieurs minutes de voiture, nous arrivâmes au stade. Je garais la voiture dans le parking privé et nous descendîmes. Je pris Mia dans mon bras droit et tenais la main d'Evita avec la main gauche. Je faisais tout pour cacher le visage de ma dernière fille. Elle n'avait toujours pas été médiatisée et je ne voulais pas que ça commence aujourd'hui. Les jumeaux et Brena étaient derrière moi et je leur avais dit de bien rester près de moi pour ne pas qu'on se perde. Il allait y avoir beaucoup de monde pour ce derby.

J'arrivais finalement à nos places. C'était l'espace réservé pour la famille. Les enfants prirent place. En ce qui me concerne, je donnais Mia à Côme et Diego et allais chercher de quoi manger et boire. Je leur dis de faire attention aux journalistes et paparazzis qui traînaient et de bien cacher le visage de leur sœur. Je descendis les escaliers et me dirigeais vers le côté buvette. Il y avait déjà une queue énorme. Je m'insérais dans cette dernière et fis tout pour camoufler mon visage. Quand ce fut mon tour, je commandais pleins de choses pour moi et les enfants. Alors que je commençais à partir, je sentis quelqu'un me toucher la jambe. Je tournais ma tête et je vis un garçon qui devait avoir environ 8-9 ans.

-Vous êtes Adriana Deschamps? Demanda-t-il timidement.

-C'est moi. Et toi, tu es ?

-Alonzo. Avec mes parents on est venus de France pour voir le match. Je pourrais avoir un autographe, s'il vous plaît ?

-Bien sûr. Tu as un stylo ou marqueur. Je n'ai rien sur moi.

-Tenez ! S'exclama-t-il quand il eut trouvé son marqueur.

Je pris le stylo et signais son t-shirt de l'Atletico. Je le saluais et partis avant que d'autres personnes ne viennent à ma rencontre. Quand je revins à ma place, les hymnes allaient commencer. Je distribuais la nourriture aux enfants avant de reprendre Mia dans mes bras. Les joueurs se mirent en ligne et chantèrent les hymnes. Après plusieurs minutes, l'arbitre siffla le début du match.

Les deux équipes se donnaient à fond dès le début du match. Les deux voulaient absolument gagner et ça se voyait dans leurs yeux. A chaque ballon que possédaient les joueurs de Zidane, ceux de Simeone essayaient de le récupérer et vice-versa. A la 12ème minute, Cristiano eut la possibilité de marquer mais le gardien stoppa la balle. Onze minutes plus tard, le ballon entra pour de bon dans les cages. On était dégoûtés mais les Colchoneros pouvaient toujours réagir. Les enfants étaient tristes mais décidèrent de crier plus fort les encouragements. Et à cause de cela, je n'avais plus de tympans. J'étais étonnée de voir que Mia n'était pas du tout apeurée par le bruit et regardait le match avec des yeux curieux. C'était la preuve qu'elle allait aimer le foot. Tous mes enfants étaient passés par là et aucun d'eux n'avaient pleuré quand mon défunt fiancé les avait emmené à un de mes matches. A la 31ème minute, CR7 faillit faire un doublé mais Oblak avait compris sa technique. Le match reprit et plusieurs occasions eurent lieu des deux côté. L'arbitre siffla la fin du match après la minute supplémentaire.

Pendant la pause de quinze minutes, les enfants décidèrent d'aller détendre leurs jambes. On se leva, jeta les paquets de nourriture vides et les sodas et nous dirigeâmes vers les couloirs privés. On ne comptait pas aller déranger les équipes mais juste pouvoir ne pas être dérangés. Nous fîmes également la pause pipi et j'en profitais aussi pour changer Mia. Après les quinze minutes, nous retournâmes à nos sièges.

Les coéquipiers d'Antoine étaient déterminés à égaliser. Ça se voyait à leur façon de jouer qui était plus agressive qu'à la première partie de jeu. A la 49ème 50ème et 52ème minute de jeu, Antoine et un de ses collègues eurent des occasions de marquer mais le gardien arrêta les balles. Les enfants crièrent de frustration. A la 61ème minute de jeu, Kevin entra sur le terrain à la place de Torres. J'espérais vraiment que le duo Griezmann-Gameiro allait faire changer les choses. Deux minutes plus tard, Koke et Cristiano eurent un carton jaune à cause d'un accrochage entre les deux. Chaque coéquipiers des deux vinrent les séparer pour reprendre le match le plus rapidement possible. A la 69ème minute de jeu, l'arbitre accorda un penalty au Real à cause d'un tacle trop sauvage de Savic sur Ronaldo. Je grinçais des dents car ça ne méritait vraiment pas un penalty. Ronaldo se fait trop mal facilement. Ce dernier se mit en position devant les cages et tira. Et malheureusement, la balle entra. Un doublé pour Ronaldo. Je regardais mon mari et je ne savais pas comment décrire le ou les émotions présentes sur son visage : tristesse, colère, envie de meurtre,...

Le match reprit mais les Colchoneros n'étaient plus dans le jeu. Ça se remarquait à des kilomètres. Je pensais d'ailleurs que Simeone l'avait vu aussi. Et j'avais raison car à la 77ème minute, Cristiano fit un triplé. Voyant le regard dépité des enfants, je décidais de ne pas regarder la fin du match. On rassembla toutes nos affaires et nous nous dirigeâmes vers les vestiaires des joueurs de l'Atletico. Un banc était posé juste devant la porte et je laissais les enfants s'asseoir dessus. J'étais dos au mur et je jouais avec Mia pour essayer d'oublier le score. Je sentis mon portable vibrer dans ma poche. Je le sortis et vis qu'il venait de Léo. Il disait :

Lástima que hubieran perdido. Merecían ganar pero hicieron un buen partido. Los vengaría no te preocupes. Dale mis salutos a los niños y diles que los echo de menos. Besitos. (Dommage qu'ils aient perdu. Ils méritaient de gagner mais ils ont fait un bon match. Je les vengerais ne t'inquiète pas. Passe le bonjour aux enfants et dis leur qu'ils me manquent. Bisous).

Je souriais avant de lui répondre. Au moment où je remettais mon téléphone dans ma poche, l'équipe de Simeone arriva. Ils avaient tous des têtes d'enterrement. Quand Antoine nous remarqua, il se dirigea directement vers nous et nous prit dans ses bras. Il avait une nouvelle fois perdu contre le portugais. Je crois qu'à partir de maintenant, prononcer ce nom, pourrait me conduire au divorce. Il resta dans mes bras encore plusieurs secondes avant de me dire qu'il allait se changer et qu'on rentrerait après. J'acquiesçais avant de me remettre dans ma position initiale et d'attendre le retour d'Antoine. Je sentis de nouveau mon téléphone vibrer et regardais de qui il s'agissait. Quand je vis Cristiano, je ne pris même pas la peine de le lire et le remis en place. Après une dizaine de minutes, il sortit. Je saluais ses coéquipiers et Diego Simeone avant de partir. Mieux valait ne pas parler de ce derby pendant quelques jours.

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