Chapitre 4

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Ce matin j'étais arrivée à l'heure habituelle devant l'école et la barrière était fermée. Je regardai en face exactement là où son regard me disait Bonjour même quand je l'ignorais,il n'était pas là non plus,qu'est ce qui avait changé ce matin? Était-il fâché contre moi pour samedi soir? De toute façon cette sortie a failli me coûter ma peau avec ma tante,même quand elle m'avait tordu l'oreille,en disant que je n'écoutais jamais quand elle me parlait,et que je suis ânesse sourde d'oreille,mais j'ai échappé belle à ce baston qui m'attendait. En même temps elle m'a promis qu'elle m'aura. Je souriai en passant à cela. Mes pieds commencèrent à me faire mal. Je ne pouvais plus me tenir debout,cela fait dix minutes depuis que j'attends.

Étais-je venue plus tôt que d'habitude? M'étais je trompée d'heure? Et pourtant mon portable affichait 7h 25. Il ne restait que 5 minutes avant la rentrée et il semblait que j'étais la seule élève à ramener ses fesses ici. Heureusement que Voltaire n'était pas là à m'attendre,sinon il aurait profité du moment pour venir me parler et me dire toutes les paroles stupides les unes que les autres.

Ça faisait maintenant plus que dix minutes depuis que j'étais debout devant la barrière,seule avec mon uniforme. Je décidai de frapper parce qu'il y avait des gens qui habitaient à l'intérieur et c'était leur devoir d'ouvrir la barrière de très tôt. Je pris une pierre et je frappai avec violence. Je n'entendis rien,et c'est à ce moment que certains élèves des autres classes du secondaire commençaient à venir. Décidément ce n'est pas une école ça,ce poulailler mérite d'être fermé par l'éducation nationale. Tchiiip.

Enfin rentrée,j'étais assise sur un banc à l'intérieur,j'attendais Alpha. Pourquoi c'est ce matin qu'elle a décidé d'être en retard cette fille là,il était 8h 15 et aucun cours n'a toujours pas commencé,normal vu qu'il n'y avait aucun professeur pour aucune classe tout le monde était resté assis dans la cour après la prière. Ah voilà Alpha qui arrive. Il n'est pas trop tôt enfin.

- Hey madame j'ai du zen(du nouveau) pour toi.

J'avais tellement de choses à lui raconter de mon samedi soir que je n'avais pas remarqué cette larme qui coulait le long de sa joue.

- Oh,tu as quoi Alpha? Pourquoi tu pleures?

- C'est rien.

- C'est rien?? C'est à moi que tu crois mentir? Tchiiip eh bien si tu pleures pour rien laisse moi te faire pleurer pour de bon.

Elle sait que je pourrais la frapper,même si j'allais pas le faire. Et c'est à ce moment qu'elle s'approcha plus près de moi pour me montrer la catastrophe. Son visage était fi-ssu-ré. J'étais sous le choc. Elle était amochée. Seigneur,on l'avait battu au visage,son passeport venait d'être chifonnen(froissé). Alors je comprenais mieux pourquoi elle avait lâché ses cheveux recouvrant tout son visage et avait mis un képi.

- Qui t'a fait ça? Tes parents ou bien?

- Non,Mathias!

- Vient,on va parler loin du monde et du bruit.
Quand je ne m'attendais pas à un truc,je devenais la fille la plus calme et la plus douce,mais juste pour un moment,parce qu'après,humh!! Je ne sais plus.

- Pourquoi Mathias t'a fait ça? Tu lui as fait quoi?

- Rien.

- Rien?

- Oui Flor! Depuis que ma mère m'a mis avec cet homme pour de l'argent,eh bien c'est comme ça. Je suis devenue un objet. Il me frappe pour tout et pour rien. Je n'ai pas la voix au chapitre,c'est oui et amen!

- Seigneur! C'est hier qu'il t'a dévisagé comme ça?

- Oui hier soir... Hier matin j'ai tout nettoyé,j'ai fait la lessive et à manger,et hier soir,il a ramené des amis à la maison alors que je n'étais pas au courant. J'étais fatiguée de mes corvées de la journée,alors je l'ai pas calculé avec ses amis. Il m'a demandé de descendre pour venir préparer d'autres choses à manger pour eux. Je lui ai dit que j'ai pas été au marché aujourd'hui et que le peu de choses qui restaient je dois préparer le déjeuner demain matin avec parce que je dois venir à l'école et lui doit partir au travail. Il est parti renvoyer ses amis,et lorsqu'il est revenu eh bien voilà ce qu'il m'a fait.

Ma Négresse des Antilles Où les histoires vivent. Découvrez maintenant