Prologue

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Tess a cinq ans.
Aujourd'hui, c'est un jour spécial : ma nouvelle maman vient me chercher. J'ai mis mon seul pantalon sans trou et mon tee - shirt licorne ... ma plus belle tenue enfin ... celle que je préfère le plus et j'espère qu'elle l'aimera aussi!
Je suis toute excitée depuis que j'ai posé un pied en dehors de mon lit, je n'arrive pas à tenir en place.
Je regarde toutes les cinq secondes par la baie vitrée devant la maison, sachant qu'elle ne devrait plus tarder.
Quand, soudain, une jeune femme passe le portail avant de se diriger vers l'allée principale. Elle porte une robe bleu ciel.
Mon coeur bat de plus en plus vite et de plus en plus fort. J'ai peur qu'il n'explose.
On toque à la porte, je me fige. Sally, l'une des grandes personnes qui s'occupe de nous, va ouvrir. La femme à la robe bleue entre... elle a les cheveux de la couleur des blés.
Elle est si belle!
Je la dévore des yeux, étant presque sûre que c'est elle que j'attendais.
Elle est en train de discuter avec Sally qui fait de grands gestes dans ma direction.  La femme se retourne, nos regards se croisent et elle sourit.
Elle est tellement magnifique quand elle sourit! Personne ne m'a jamais souri comme ça !
Elle s'approche de moi... moi, je ne bouge pas, je suis comme paralysée.
Je me dis que c'est peut-être enfin la bonne famille, celle qui voudra de moi même si je suis une enfant particulière.  Je laisse l'espoir m'envahir, après tout ce ne serait pas la première fois où je me fais des illusions. J'espère juste que la chute ne fera pas trop mal..., j'y suis habituée mais quand même... .
La femme est devant moi, toujours souriante et moi, je n'ai toujours pas bougé. Je ne sais pas si je respire tellement je suis obnubilée par cette femme.
Elle s'accroupit face à moi et me dit d'une voix douce:
- Salut, on t'a déjà dit que tu ressemblais à une princesse?
Elle rigole ou quoi? Ce n'est pas moi la princesse, c'est ELLE.
Mais je n'ose pas lui dire. Elle tend la main et la pose sur mon épaule.
Je m'appelle Alyssa... mais tu peux m'appeler Maman si tu en as envie, Tess. C'est bien Tess n'est-ce pas?
Sa déclaration me coupe le souffle. C'est la première fois qu'on m'y autorise. Je suis tellement émue que j'en pleure de joie.
Elle essuye tendrement mes larmes. Sortant de mon mutisme, je lui réponds :
-Oui, Massa. Je m'appelle Tess.
Son sourire s'agrandit.
-Massa? Ça me va!
En pleine confusion, je viens de me rendre compte que je l'ai affublée d'un surnom bizarre mais comme ça lui plaît, je sais que je vais continuer de l'appeler comme ça.
Elle se relève et me prend la main.
Tu viens? On va chercher tes affaires et je vais te montrer ton nouveau chez toi.
Je crois que j'aime bien ma nouvelle maman.

Une fois chez nous, et oui j'ai bien dit chez nous, Massa monte mes affaires et va les ranger dans ma nouvelle chambre. Pendant ce temps, je fais la connaissance de Dadosh, mon nouveau papa.
Enfin, lui il préfère que je l'appelle soit Papa soit Josh, mais pas moi: je préfère l'appeler Dadosh, je trouve que ça lui va mieux.
Je monte voir ma chambre. Elle est énorme à côté de celle que j'avais au foyer. Elle est dans les tons argenté et bleu, qui sont mes couleurs préférées. Au milieu de la pièce trône un lit avec, sur les couettes, une boule de poil. Je m'approche et vois que c'est un labrador caramel.
Il relève la tête et je peux lire sur sa médaille. Chocky. Je le gratte entre les oreilles, il se redresse d'un coup et me lèche le visage.
-Beurk!
J'entends Massa m'appeler depuis l'étage d'en - dessous.
-Tess? Tu viens manger. C'est des tagliatels au fromage.

Ce fut le meilleur plat auquel j'ai pu goûté. L'après midi, Massa et Josh (j'ai encore du mal à me faire à l'idée que ce sont mes parents!) m'ont fait visiter le quartier et leur jardin.
J'ai découvert une cachette secrète entre les haies. Seuls Chocky et moi pouvons y accéder. J'ai décidé que ce serait mon refuge.
Le soir, j'ai mangé pour la première fois de la pizza. Mes parents n'en revenaient pas que je n'en ai jamais mangé.
Après le dîner, je tombais de sommeil. Dadosh m'a portée et m'a mise au lit. Ils m'ont tous les deux fait un baiser sur le front en me souhaitant Bonne nuit. Je crois que je n'ai jamais été aussi heureuse de ma vie.

Le lendemain, je me suis levée vers 9 heures. J'ai déjeuné en regardant la télé, encore une chose nouvelle pour moi, et en compagnie de mes parents. Dadosh me regardait avec des yeux perçants, essayant de lire en moi.
-Tess, quel âge as-tu exactement?
Je l'ai regardé fixement pendant quelques secondes.
-J'ai cinq ans... je suis une enfant précoce... c'est Sally qui me l'a dit....
Ils ont dû voir que j'étais en train de paniquer et que je me cherchais des excuses car ils m'ont tout de suite rassurée
-Tess chérie, c'est génial! Ça montre que tu es plus intelligente que les autres!
-Mais est-ce que ça change quelque chose pour vous?
Ils dirent d'une même voix:
-Non, nous t'aimerons de la même façon, peut être même plus!
J'étais rassurée.

Après le petit-déj', je suis allée jouer dehors avec Chocky. On a joué des heures ensemble dans notre refuge. A un moment, il s'est mis à grogner et il est entré dans la maison. J'ai continué à jouer toute seule en l'attendant.
Au bout de 15 minutes, il n'était toujours pas revenu... je commençais à m'inquiéter. Je me suis levée et j'avançais doucement vers la maison. Ancun bruit. Bizarre, Massa devrait être en train de cuisiner et Dadosh en train de regarder la télé.
J'étais au niveau de la porte extérieure, je l'ouvris et fus assaillie par une odeur de fer atroce qui me brûla les narines.
J'avançais sans faire de bruit dans le couloir menant à la cuisine/salon. La porte était grande ouverte. Étrange... Massa m'a dit qu'elle la fermait pendant qu'elle cuisinait pour éviter que Chocky vienne l'embêter.
Plus je m'approchais de la cuisine, plus je sentais une odeur étrange, un mélange surprenant de miel et d'orties qu'il me semblait avoir déjà senti quelque part... et pourtant, c'est un sentiment terrifiant de peur qui m'envahit.
L'entrée de la cuisine n'était plus qu'à quelques centimètres de moi mais je ne pouvais plus avancer, j'étais paralysée par autre chose que la peur, quelque chose beaucoup plus fort, un mélange d'horreur, de dégoût et de haine. Depuis ma place, mon regard englobait toute la pièce... et c'était un véritable carnage!
Il y avait du sang partout: sur les murs, sur la moquette taupe, sur le comptoir de la cuisine.
J'avais envie de vomir, la bile me restait en travers de la gorge, ne voulant ni redescendre ni sortir.
Je me suis rendue compte avec effroi qu'il n'y avait aucun corps! Du sang. Partout. Des corps. Nulle part. J'ai vaincu ma paralysie pour entrer dans cette cuisine qui avait assisté à une véritable abomination. J'essayais de rejoindre le coin salon sans marcher sur les tâches de sang, même si c'était peine perdue.
Arrivée au salon, je vis deux têtes dépassées du sofa. Je l'avoue, l'espoir m'a traversée le corps pendant quelques instants mais je l'ai vite réprimé... c'était tout simplement impossible qu'ils soient encore en vie!
Je me suis précipitée à leurs côtés. Ce que je vis au moment-là, je le savais, me marquerait à jamais. Tout d'abord, ils avaient tous deux la gorge tranchée nette. Ensuite, chose monstrueuse, leur meurtrier avait incisé leur corps en formant un Y partant de chaque épaule pour arriver au niveau du nombril.  Déjà cela, c'était affreux, horrible, irréel mais depuis l'endroit où je me trouvais, je pouvais voir qu'ils n'avaient plus les organes aux bons endroits. Enfin, et c'était ce qui m'avait le plus choquée, l'enfoiré qui les a tués leur a arraché les yeux pour les échanger. Massa se retrouvait avec ceux de Josh et Josh avec ceux de Massa, ce qui était plus que perturbant.
J'étais tellement perdue, dégoûtée, horrifiée et triste que je n'avais pas remarqué l'homme qui venait d'entrer dans la pièce. Seul son odeur miel/orties me permit de le savoir.
Je me tournai vers lui tout en sachant que j'avais les larmes aux yeux et qu'ils brûlaient d'une haine froide et dévastatrice. Il ne semblait pas perturbé par mon état au contraire il souriait. Mon côté irrationnel pensa qu'il était plutôt beau si on enlevait le fait qu'il avait des crocs à la place des canines et qu'il avait des yeux froids, calculateurs, sans vie et rouges montrant sa soif de sang.
Il me regardait fixement et son sourire s'élargit. Tout en avançant dans ma direction, il me dit d'une voix douce et caressante (totalement en contraste avec la lueur dangereuse de ses yeux):
-Salut p'tit ange, ça fait longtemps que je te cherche!

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Je sais, je sais... C'est une drôle d'entrée en matière, n'est-ce pas?

Si vous trouvez que ce texte n'est pas bien écrit, je pense que c'est parce que j'ai essayé d'écrire avec le regard d'une enfant de 5 ans et je vous avoue que je ne sais si j'ai réussi...

Je vous serai très reconnaissante de laisser des commentaires et de donner vos avis!

Si vous en êtes arrivés là, c'est que vous m'avez lu et rien que pour ça, je vous dis: Merci!!!!!!

Angel's Mortal Kiss T.1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant