Heureusement que je n'avais pas défait ma valise. Je pleure encore et encore, je ne peux pas arrêter mon sanglot, il est trop fort. Je vous l'ai dit chaque fois que je commence à être heureuse tout par en vrille.
J'arrive dans ma chambre, j'ai même plus faim, tellement je suis déçu. J'envoie un vague texto à mon papa pour lui dire que je vais aller chez une copine.
Je regarde en boucle, toutes les photos qu'on avait pris ensemble, je me rappelle de toutes les bastons qu'on a eu ensemble, je me rappelle de tout, absolument tout. Je ne pensais pas qu'un jour, il pourrait me faire ça. Il ne l'a même pas repoussé, il s'est laissé faire.
Il est 3H du matin, impossible de dormir.
Ce dire qu'il est dans la même maison que moi, c'est... ah... c'est tellement bizarre. J'ai vécu des choses tellement ouf, même quand j'étais en Guadeloupe et qu'on se téléphonait, j'étais tellement heureuse, et maintenant que je rentre voilà ce que j'apprends.
J'ai tellement pleuré que j'ai mal à la tête. En plus avec le décalage horaire certes j'ai dormi mais pas assez, j'ai encore besoin de dormir, et là je n'y arrive plus. Je descends prendre un doliprane, je vois son reflet dans la vitre, je sais qu'il est encore là, que lui n'ont plus ne dors toujours pas. J'essaie de faire le plus vite possible, mais je ne sais pas ou sont ces P***** de Doliprane, quand je suis partie en Guadeloupe tout à changé de place. Il arrive, je reconnais son pas. Il me tend la boîte de Doliprane. Je lui réponds un merci très sec. J'évite de croiser son regard. Je remonte, il me suit. Je l'entends chuchoter :
« Malgré ce que tu penses je te connais par cœur. Ne pars pas, je t'en supplie ne pars pas. Il faut encore que tu vois ton père, tu ne peux pas partir comme ça, il ne comprendra pas, il va se poser des questions. Je ne serais pas quoi lui répondre. S'il te plaît ne pars pas, j'ai besoin de toi. »
Suite à ça, il prend ma main dans la sienne. On est en plein milieu d'un escalier et j'ai les nerfs à vif, je crois qu'il se rend pas bien compte de ce qu'il fait. Je descends une marche, tout en tenant sa main et lui réponds à l'oreille :
« T'as besoin de moi ? Si t'avais vraiment besoin de moi tu ne serais pas allé voir cette pouf, tu serais resté, j'avais confiance en toi, t'as tout perdu. Bien sur que je continuerais de voir mon père. Mon père, je l'aime plus que tout, je sais que lui ne me trahira pas, et ne perdra jamais ma confiance. T'aura beau me supplier autant que tu veux, rien ne changera. Je te le demande une dernière fois, lâche moi. »
Et c'est là que nos chemins se séparèrent.
Non je déconne, il est juste descendu et moi je suis monté. ◀︎▶︎
Je suis débile, j'ai pris du doliprane effervescent, sauf qu'il faut un verre, et je n'ai pas de verre. J'autorise les applaudissements ainsi que les moqueries, mais que pour cette partie. Je dois redescendre pour aller chercher le verre.
Je vais dans la cuisine et je vois un verre, avec à l'intérieure un petit mot qui dit:
« Je suis désolé, je t'aime plus que tout ».
Je sourie à la vue de ce mot. Je ne savais pas qu'il était dans la cuisine, je l'avais pas vu, il était adossé au frigo.
C'est avec un large sourire qu'il me dit :
« Je savais que ça te ferais plaisir, et sourire. Je ne me lasserais jamais de ce sourire. »
Une fois qu'il me dit ça, mon sourire redevient de la haine et je le fusille du regard. Je remonte aussitôt après avoir récupérer mon verre.
Pas de soucis, pour ce qui s'agit de l'eau, il y a l'eau de la salle de bain en haut, je pense que je ne devrais pas avoir à redescendre, je croise les doigts.
Je prends ce doliprane, que j'ai eu de grande difficulté à obtenir. J'essaie de me poser dans le lit, mais il est impossible d'arriver à dormir.
Je ne peux pas, c'est comme si mes yeux ne raisonnait plus avec mon cerveau.
Il est 8h le soleil est déjà debout, je n'ai pas dormi comme vous vous en doutez.