I am not a fish ! // REÉCRITURE

Chapitre 28

Ils sortirent du château, devant les regards intrigués des autres créatures marines, Laureline en tête.

- Bon, commença cette dernière tout en continuant de nager, je sais où se trouve sa cachette. En soit, c'est pas si loin.

Elle était armée d'un sabre et de plusieurs petites dagues. La sirène aux cheveux lisses demanda aux deux faux tritons :

- Vous avez mangé l'algue ?

Ils lui répondirent d'un hochement de la tête. Axel se souvenait parfaitement de la plante sans goût qu'ils avaient due manger.

- Cette algue vont nous immuniser des sorts, continua Mila, il sait manier la magie. La magie noire, plus principalement... c'est le seul avantage d'être de son espèce, plus ou moins.

- Bon, par contre, plaça Baptiste, vous pouvez m'expliquer qui c'est, ce fameux ''il'' ?

Il nageait tout en jouant avec un couteau qu'on lui avait donné, le faisant danser entre ses doigts.

- Un homme-pieuvre qui a kidnappé la princesse, lui répondit l'adolescent.

- Attends. Elle s'est fait kidnapper par une putain de créature mi-homme mi-pieuvre ?

- Oui.

- Il s'appelle Clément aussi, lança Mila.

Baptiste rigola.

- Pas très crédible comme nom de méchant, quand même.

- Ouais, on est d'accord, répondit celle aux cheveux lisses.

- Oh, fit le jeune homme à lui-même en regardant une sirène aux cheveux et aux yeux bordeaux près d'une grotte, elle est mignonne, elle.

- C'est une des marchandes, l'informa Mila.

- Bon, fit l'autre, on a pas le temps. On y va.

Ils sortirent de la crevasse, Baptiste avait le regard en arrière, comme pour continuer de contempler cette fameuse marchande. Mila lui donna un coup de coude.

- Vous éloignez pas les uns des autres, ordonna Laureline. Il vit reculé des autres créatures de son espèce, donc normalement on se fera pas attaquer.

- J'ai pas peur de ces créatures, répondit Mila en brandissant un grand bâton doré. C'est juste lui, qui est plus puissant que les autres.

- Pourquoi vous dites pas son prénom ? interrogea le jeune homme. C'est pas compliqué à dire, Clément, quand même.

- Dire son prénom est un crime, chez nous.

- Tu l'as dit il y a même pas cinq minutes.

Un silence. Mila lui rétorqua :

- Oh tu vas pas me refaire le même coup que l'autre humain !

- Un jour je présume que tu retiendras que je m'appelle Axel.

- Rah mais, fermez-la ! s'énerva Laureline. Vous êtes chiants !

Plus personne ne parla pendant un moment, mais Baptiste brisa ce silence en répondant d'une voix ironique :

- D'accord madame.

La sirène aux cheveux lisses le jugea du regard puis se retourna, nageant de plus en plus vite, comme pour les semer.

Ils s'aventurèrent dans les tréfonds de l'océan, s'éloignant des territoires des créatures à queue de poisson.

Cela faisait des heures qu'ils erraient dans la mer, suivant Laureline sans broncher.

L'eau avait l'air plus sombre qu'au royaume des tritons et des sirènes, des stalagmites semblaient avoir poussé dans le sable du parterre de l'océan. Les créatures nagèrent en les contournant, manquant plusieurs fois de se faire embrocher stupidement à cause d'un mouvement trop brusque.

- Bon, cracha Baptiste, c'est pas que c'est chiant mais on est bientôt arrivés ?

- Sois patient un peu, rétorqua Mila.

- Mais c'est chiant ! Déjà que j'ai même pas demandé à me battre contre un homme-pieuvre avec un nom pas du tout crédible...

Soudain, Laureline s'arrêta et fit aux autres de s'arrêter aussi. À quelques mètres d'eux, dans une paroi biscornue, se trouvait l'entrée d'une grotte qui semblait sans fin. La sirène se tourna vers les autres et annonça :

- On y est.

Elle dégaina son sabre, pendant que Baptiste s'arma de deux couteaux, sachant qu'il en avait plusieurs sur une sorte de ceinture, au niveau de ses hanches. Mila fit tourner son bâton entre ses doigts, elle avait aussi un trident accroché derrière son dos, et Axel prit en main deux grandes haches, en ayant conscience que, au cas où, il en avait une troisième.

Ils se regardèrent, hochèrent la tête, puis Laureline leur fit signe d'avancer vers l'entrée de la grotte.