Chapitre 26

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Baptiste débarqua de nulle part, courant sur la plage en faisant voler du sable après chaque pas et fonçant vers l'adolescent.

Il semblait ne pas avoir vu les deux sirènes qui, elles, le fixèrent avec des yeux écarquillés. Le jeune adolescent s'arrêta à côté d'Axel, reprit sa respiration puis lança :

- Mais qu'est-ce que tu fous à poil sur la plage ? Ça fait... euh, trois jours ? Ouais, trois jours, trois jours où t'as disparu de la circulation, comme ça ! Même ton bateau est introuv...

Il leva les yeux vers Laureline et Mila. Baptiste cessa de parler, la bouche encore ouverte, cligna plusieurs fois des yeux avant d'articuler :

- Euh, c'est des sirènes, encore ?

Les deux sirènes se regardèrent, ne sachant pas quoi faire, puis Mila décida d'une voix forte :

- Oh et puis merde ! Deux c'est mieux qu'un, non ?

- Euh, pardon ? lança l'adolescent en haussant les sourcils.

Laureline, elle, avait compris. Toutes les deux se jetèrent sur Baptiste et l'entraînèrent dans la mer, du mieux qu'elles pouvaient. Le jeune homme, totalement abasourdi, essaya de se débattre, mais Mila lui donna un violent coup de coude au niveau du ventre pour le calmer.

- Mais qu'est-ce que vous fichez, bordel ? cracha Axel.

- Il va visiter notre monde, lui aussi, répondit celle aux cheveux lisses. Il tombe à pic, il t'aidera à te battre contre lui.

- Aide-moi à le déshabiller, ordonna Mila à l'autre.

- Mais je vais voir ses ''parties intimes'' !

- M'en fous !

Le jeune homme commença à se débattre de nouveau, les sirènes lui avaient déjà ôté son pull. Baptiste attrapa le haut de son pantalon et hurla :

- Pas touche, espèce de perverses !

- Oh c'est bon, cracha Mila en levant les yeux au ciel, on s'en fout de tes ''parties intimes''.

Celle aux cheveux frisés en eut marre des protestations du jeune l'homme et lui donna une gifle. Laureline enleva son pantalon et son caleçon, en détournant le regard pour ne pas voir ce qui ne la regardait pas, puis les deux sirènes le traînèrent plus profondément dans l'eau.

Baptiste essaya de s'agripper aux sables alors qu'il savait que c'était inutile, les petites vagues le submergeaient. Il regarda Axel et fit, en levant le cou :

- Arrête tes potes, bordel ! Elles vont me tuer !

- On est pas ses potes, déjà, rétorqua celle aux cheveux lisses.

- Et on va pas te tuer non plus, termina l'autre.

L'adolescent, regardant cette scène avec surprise et avec une envie de rigoler lui démangeant le sourire, reçut cette algue magique en plein visage. Il la retira, remarquant alors Laureline, toujours en traînant Baptiste dans la mer, le fixant et lui faisant un signe de tête qu'il traduisit par un ''mange-la''.

Axel se rua vers la mer et la dévora sans une minute d'hésitation, ne se souciant même plus du goût étrange qu'elle avait. Il plongea, nagea quelques mètres, puis se transforma.

Il regarda en arrière, voyant Baptiste se débattre dans l'eau, les deux sirènes essayaient de le maintenir en place. Puis Laureline lui attrapa la tête, le força à ouvrir la bouche et l'autre sirène en profita pour lui faire manger l'algue, mettant une de ses mains devant sa bouche pour éviter qu'il la recrache.

Baptiste eut droit au même supplice que l'adolescent : les sirènes l'attrapèrent par les bras, enfonçant leurs doigts dans sa peau, puis se mirent à nager rapidement, avant de lâcher brutalement.

Baptiste fit une roulade avant de se retrouver la tête en bas, les yeux fermés. Quand il les rouvrit, il articula :

- Je suis... mort ?

Ses yeux s'élargirent quand il remarqua qu'il pouvait parler et respirer sous l'eau. Sous le coup de la panique, il hurla.

Son regard se posa sur le bas de son corps, ses jambes s'étaient transformées en une grande queue de poisson rouge.

Baptiste hurla une seconde fois.

Les autres s'approchèrent de lui, il semblait effrayé mais aussi émerveillé, simultanément. Le jeune homme leur fit, d'une voix forte :

- Qu'est-ce que vous m'avez fait ? Comment c'est possible ? Et pourquoi vous m'avez fait ça ?

- Tu vas vite comprendre pourquoi, répondit Laureline en l'attrapant par le bras. Maintenant, suis-moi sans faire d'histoire.

- T'as pas d'ordre à me donner ! riposta-t-il.

- Poséidon, jura Mila, pourquoi nous as-tu donné un humain aussi chiant ?

Puis ils s'enfoncèrent tous dans les profondeurs de l'océan, avec un Baptiste virulent ne comprenant absolument pas la situation.

Axel s'approcha de Mila et lui souffla :

- Mais pourquoi vous avez fait ça, aussi ?

- Je sais pas. En fait, j'avais peur qu'il dise à toute l'île qu'on existe.

Quand le château doré fit son apparition, dans ce ravin qui semblait sans fond, Baptiste lâcha un cri de surprise.

I am not a fish ! // REÉCRITUREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant