Le pacte du diable ...

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Mr Taranosviska, si l'on ne connaissait pas son activité passionnante qui était de nous empoisonner pour voir notre résistance inutile face au poison qui envahissait notre sang en le brûlant à chaque centimètre pris, était un homme charmant. Certes, il collectionnait les venins les plus dangereux, ceux qui procurait une souffrance sans nom avant de nous achever, mais sous son sourire des plus serviables, qui était-il vraiment ? Gentleman, discret, sociable, drôle, riche et bel homme pour son âge, on le voyait plus présentateur de télévision que directeur d'un centre de détention pour jeunes, et pourtant il était là, face à nous, pauvres marionnettes dont il tenait les fils de vie entre ses mains, nous proposant un marché. Sincère ce marché ? Mon cul ouais, je le voyais très bien, serrant la main d'un démon dans notre dos en concluant un accord nous envoyant tout droit dans les flammes des enfers !

- Le pacte du diable ... murmurais-je entre mes dents.

- Tout à fait, renchérit-il en me regardant cette fois-ci dans les yeux de son regard perçant qui nous faisait, à tous, nous sentir plus bas que terre.

Mince, il avait l'ouïe fine ... Je détourna les yeux la première. Qui aurait voulu se mesurer à cet homme qui pouvait, d'un claquement de doigt, décider si l'on devait ressembler à une loque humaine destiné à pourrir en enfer ? Tout simplement, personne, en tout cas, pas moi, je gardais encore un peu de raison pour savoir cela. D'ailleurs, ma petite raison était en train de souffrir en essayant d'attacher ma bêtise un peu trop surexcitée pour ne pas qu'elle saute partout et dise n'importe quoi ...

Revenons à nos moutons ! Je vis, sous mes cheveux qui cachaient mon visage, un sourire carnassier flotter sur ses lèvres avant qu'il ne revienne à ce qu'il faisait avant. C'est-à-dire, nous proposer un contrat dont il serai le seul bénéficiaire sûrement, j'en eu presque la chair de poule.

- Cela doit vous paraître ahurissant, pourtant c'est ce qu'il y a de plus vrai. Vous savez, tout comme moi, que je peux vous faire lyncher jusqu'à que mort s'ensuive mais je vous garderais encore en vie .... enfin un peu. Je peux vous faire brûler sur place à vous faire pousser des cloques même à l'intérieur de votre crâne sans pour autant vous tuer, pour ensuite pour torturer à petit feu pour le restant de vos misérables vies de rats. Je peux faire bien pire .... alors vous allez m'écouter sans broncher et accepter ce que je vais vous proposer, sinon vous aurez droit à ce que je viens de citer ... plus quelques inventions de mon cru, dit-il d'un ton froid mais excité, comme si l'idée de réfléchir à nous faire encore plus de mal lui procurait bien plus de plaisir que sa femme ou son amante pouvait le faire au lit. Je doute cependant qu'il en existait une qui puisse remplir ses conditions de plaisir ultime et ses fantasmes douteux ... vilaines pensées pas gentilles !

Cette fois-ci, si les poils de mon corps halé étaient encore existants après être passé sous les flammes de la Chambre d'initiation, ils se seraient dressés. Eh mince, ils me manquent un peu mes poils d'ailleurs ... j'aimais beaucoup ressembler à Chubaka à mes heures perdues ! ... Chut moi ... Heureusement, j'avais gardé mes cheveux, et bien qu'ils avaient été coupés à la mâchoire, ce qui était tout de même pratique vu notre situation, il m'arrivait de regretter mon abondante tignasse noire corbeau dont j'étais si fière auparavant. Yep, une vraie beauté !

Je me redressais lentement, ne voulant pas attirer l'attention de Mr Taranosviska encore plus que je ne l'avais fait, je n'étais pas une adepte des tortures qui pouvaient prendre forme dans son esprit dérangé. Eh ouais ! Mais j'allais peut-être devenir un peu maso à force de vouloir lui arracher son sourire faux à deux balles ... même à 12 ou 14 ahah !

Chut Mana ... on se calme ! Après son petit laïus sur ce qu'il était capable, un silence pesant lui avait répondu, le temps que tous comprennent et intègrent l'enfer dans lequel nous étions destinés s'il nous prenait l'envie de répondre un simple ''non''. MAIS PAS MOI AHAHAH ! JE M'EN FOUS ROYALEMENT ! Et pendant ces quelques secondes, notre Sous-directeur adoré n'avait pas quitté la position imposante dans laquelle il dominait ceux qui lui faisaient face. J'admirais autant que j'étais en effroi devant cette maîtrise de la situation qu'il savait montrer et manier d'une main de fer, pourtant, en ce moment précis, tout ce que je ressentais était le vide, je n'arrivais pas à imaginer une suite. Il existe une suite à : vous allez tous mourir ? Franchement, je me pose la question ... allez hop, une petite réflexion philosophique avant de dormir :

Qu'est-ce que nous, jeunes personnes ayant passé de l'autre côté d'une vie tranquille et éphémère, allions devoir subir ?

Le Centre IonespelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant