Le Centre Ionespel

Un labo de savants fous ???

Lorsque je sortis de l'inconscience où l'on m'avait envoyé sans ménagement, je ne me sentis pas différente, même, je me sentais légère ... incroyablement légère ! Pitié, dites-moi qu'ils ne m'ont pas transformé en montgolfière vivante ! Et c'est parti ! Je venais à peine de me réveiller que mon esprit faisait des siennes. On est jamais en paix ici !

Pour ne pas laisser le suspense durer plus longtemps, j'ouvris les yeux, une étape nécessaire lorsqu'on essaye de prendre conscience de ce qui nous entoure selon moi. Et je faillis m'étouffer moi-même.

Je comprenais mieux pourquoi j'étais si légère, je flottais intégralement dans une espèce de jus verdâtre. En tout cas, ça doit pas être du jus d'avocat ... Et si je pouvais respirer dans ce milieu aquatique, c'était que l'on m'avait branchée à une machine qui émettait des bips incessants et qui m'envoyait de l'air dans les poumons. Une image d'un film que j'avais vu lors de mes 3 années de liberté me revint en tête ... Un laboratoire de savants fous ??? Des manipulations génétiques ?! ... Si possible, je voudrais une peau bien dorée, des yeux magnifiques et un sourire à tomber par terre ! ... Rêveuse tu te la fermes, tu crois vraiment qu'ils vont t'embellir ici ?! ... Oh non ! Pas de queue de lézard ! Pas de nageoires violettes ! Pas de ... ma tête s'enchaînait déjà des visions apocalyptiques sans que je puisse l'arrêter, tout allait si vite, je ne comprenais rien et j'étais perdue. Colère se réveillait très vite mais je sentais monter en moi un sentiment d'impuissance qui la paralysait en même temps qu'une impression que l'on m'arrachait le cœur pour l'examiner. Je me sentais comme un insecte qu'on dépeçait, arrachait une aile, greffait une deuxième tête, ... rien que pour le plaisir de voir en quoi renaîtrait notre jouet. SUR LES AUTRES OUI ! SUR MOI NON ! C'est pas clair dans vos cerveau de mouche ????? Le sang ne m'avait jamais dérangé, pas plus que la torture, ça passait bien un jour ... mais que l'on touche à ma morphologie, qu'on m'enlève mon identité pour en faire une autre, façonné d'une manière la plus horrible qui soit, j'allais en devenir malade ! AHAH Tu l'es pas déjà ? ... Ta gueule salope ou je te fais bouffer ta langue .... Miss Colère s'accompagnait de Haine pour créer un cocktail explosif on dirait ... Et je sais qui en a qui vont en perdre la tête ... Dans les deux sens ! Je ne supporta pas plus longtemps cette cage qui me rappela alors que je venais de rejoindre le rang d'expérience, ma gorge se noua et les bips de la machine s'emballèrent.

Bip bip bip bip bip bip bip ...

Ce fut au bout de 20 bips que je compris qu'elle comptait les battements de mon cœur, cela m'avait d'abord calmé d'écouter ces bruits réguliers mais lorsque je leva le regard sur les 4 autres tubes verts qui m'entourait, le rythme de l'appareil ne pouvait pas plus ralentir. Bien au contraire !

Ils étaient tous nu, cela ne me dérangeait pas, c'était seulement un constat, d'ailleurs je devais être dans la même situation, et un bras de fer venait se loger sur notre poitrine pour plonger sous la peau là où se trouvait le cœur. Je faillis vomir à cette vue puis loucha sur les fils mécaniques qui partaient d'un gros engin au centre du cercle que formait nos tubes pour venir s'incruster dans le dos de chacun ... comme de simples marionnettes ... des poupées sans volonté, ni état d'âme ...

Au secours ... C'était pas possible ... CE N'EST PAS RÉEL !!! Je m'agitais dans mon tube, je voulais le faire tomber, le briser en milles morceaux en même temps que ce monde pourri ! Je voulais arracher ces fils, enflammer le centre en entier, arracher la peau de tout ceux qui avaient déjà imaginé de pareils choses un jour ! Je devais rêver ... même cauchemarder !

Puis la réalité me rattrapa lorsque je vis des blouses blanches se ruer vers moi et appuyer sur un bouton parmi tant d'autres sur le bloc du milieu en vociférant des ordres un peu dans tout les coins. Je ne rêve pas ... mes rêves ont plus de nœud rose et de paillettes ... ici, il n'y a que du sang et des larmes ... et de la haine ... OUAIS VAS-Y MANA ! QU'ILS BRULENT TOUS DANS L'ENFER OÙ JE VAIS LES PULVERISER !

Puis mon regard se perdit dans les hauteurs quand je pris conscience que mes bras devenaient moins actifs, que mon corps plongeait petit à petit dans une torpeur non naturelle et que mes yeux se fermaient d'eux même. Avant de replonger dans le noir, j'aperçus un regard hautain et satisfait derrière une vitre murale .... Je vous maudis Mr Taranosviska, je vous promets de vous traquer jusqu'au dernier et de vous arracher le cœur devant vos yeux exorbités ... VOUS ET VOTRE CLIQUE DE GROS PSYCHOPATHES !!!!

Et pouf, le noir m'accueille à nouveau avec ses bras familiers que j'avais appris à reconnaître. Au moins je savais qu'avec eux, je ne manquais jamais d'attention.

Tu m'étonnes ma jolie ...

Je le retrouvais trop souvent ces derniers temps ...