Je le sentais enfin.
Je pouvais enfin respirer cet air si pur, sentir le vent souffler sur mon visage que les rayons du soleil réchauffaient doucement ma peau. Cependant, lorsque j'ouvris les yeux et croisa le regard sournois de Mr Taranosviska, l'illusion de liberté se brisa ... Évidement que ce n'était qu'un rêve éphémère ... Tu ne seras jamais libre, me répétais la Mana sombre au fond de moi comme un mantra, celle qui me collait à la peau depuis mon enfance et celle qui me connaissais si bien, même si moi je l'avais toujours ignoré jusqu'alors ... Je ne referais plus cette erreur ...
Je me concentra sur la vue que m'offrait notre support dans la montagne pour ne pas tirer la langue au russe ... Oh et puis zut ... Tellement magique cet instant ... Je garderai en mémoire la tête d'ahuri qu'il m'a faite toute ma vie.
J'avais d'abord imaginé Ionespel caché et perdu au fin fond d'un endroit étranger et sauvage comme la Mongolie, la Russie ou encore le Texas. En réalité, le centre surplombait une miniville portuaire qui bourdonnait d'activité à la vue de tous ... Le gouvernement est donc bien au courant de ce que réalisent ici les psychologues de Ionespel ... L'espoir que tout ne fut qu'une invention de Mr Taranosviska pour nous détruire encore plus moralement vola en éclat. Je compris également que les finances, les ravitaillements et les arrivages de nouveaux ... ''cas'' de jeunes à problèmes se passaient via le pseudo commerce de la ville ... Tout ne pouvait pas s'exposer au grand jour, évidement ! Sinon les petits gens se rebelleraient et il y aurait débat, peut-être même l'État serait sanctionné sévèrement ... Mais sous quel gouvernement nous trouvions-nous ici ?
Je me détacha de la ville pour observer la végétation abondante et exotique de l'endroit, et analyser plus en détail notre entourage tandis que la clique restait scotché sur la ville ... ne comprenaient-ils pas que Mr Taranosviska était en train de les jauger et de chercher un moyen de les atteindre encore plus ? ... Ne les regarde pas Mana ! Ils ne méritent pas ton attention ! ... Au diable, je serais la seule qui survivrait après tout ... Le climat était chaud, humide, même étouffant maintenant que j'essayai de le ressentir jusqu'au bout de mes doigts. Et la végétation dense, luxuriante me rappelait quelque chose ... Une forêt tropicale ? ... Nous trouvions-nous par hasard en Amérique du Sud ? ... Mais lorsque mon regard se reporta sur le centre par espoir d'avoir un indice avec l'architecture de Ionespel, j'en fus, au contraire, encore plus embrouillé. Que faisais une immense demeure dans le style retro/manoir anglais juché sur un plateau rocheux en pleine forêt exotique ? Et encore, je savais qu'il y avait une cour carrée classique à l'intérieur mais rien ne pouvait me préparer à cette apparence extérieure ... Une façade ? Pour cacher le désespoir contenu dans ces murs ?
Je perdis mes repères mais quelque chose tira sur des fils invisibles qui me fit reprendre mon souffle et la cohérence de mes réflexions. J'écartais les bras comme la statue de Rio de Janero, guidée par quelque chose de plus fort que moi et ce n'était plus seulement l'air sur ma peau que je visualisais, mais de minuscules et innombrables points qui se rajoutaient petit à petit. Je fermais les yeux et cette sensation non-naturelle s'intensifia, comme si la lumière extérieure était à exclure de la vie que les gens de Ionespel m'avaient scotché.
C'était comme si ... non, c'est débile ... tiens, beaucoup de ''comme si'' dans cette histoire ... ta gueule Bêtise ! De toute façon, t'es déjà fichée timbrée à vie alors tout ce que tu dira passera crème ma chérie ! ... j'écoutais Raison et rassembla mes pensées pour offrir une position stable à toute cette situation : j'avais conscience du monde les yeux fermés, ces petits points représentaient les vies aux alentours. L'image d'une nuit noire où des étoiles lumineuses déchiraient cette sensation de vide s'imposa à mon esprit perturbé ... Non, ne panique pas Mana ! ... Mais ... ON SE CALME ! TOUT VA BIEN ! ... Moui, très rassurant, c'est généralement ce qu'on dit avant que la bombe explose ...
Je respirai fort, ralentissant mon pouls qui s'était emballé sous cette poussée d'adrénaline et cette idée de 6e sens que je développais, car c'était bien ça, je sentais les gens bouger autour de moi, d'une façon très floue, tels des vies prisonnières entre mes mains.
Un mouvement se fis à ma droite et je me rappela que c'était V le plus proche de moi, il semblait lever les bras comme moi plus tôt et se tendre, la pression de ses pieds sur le sol était plus puissante ... Il dépliait ses ailes, devinais-je. J'ouvris les yeux pour le regarder, ce devait être un beau spectacle ... Erreur ma chère, c'est magnifique ! ... Ses plumes irisées miroitaient sous les rayons du soleil couchant et reflétait une mer d'or et de joyaux qui ferait pleurer le plus inoffensif des voleurs, on aurait dit un trésor lumineux ... où coulait du sang frais à certains endroit (Eh ouais, l'art morbide revenait à la charge ... d'ailleurs Adrien regardait V avec avidité, personnellement j'aurais peur).
Ce dernier fermait les yeux, comme concentré sur le vent qui soufflait sur son visage et faisait s'envoler les quelques mèches qu'il n'avait pas attaché à son chignon expresse de dernières minutes ... Il était en fait très beau ainsi ...
Et moi, j'arrivais à le voir lui dans cette position, sans avoir besoin de la vue, ainsi que tout les autres en pleine découverte du potentiel volatile de notre compagnon .... Ils étaient tous pris au piège dans mon esprit ... comme si j'avais tissé une toile ...
- Ma chère équipe ... je vais vous dévoiler ce que vous attendez avec impatience, dis enfin Mr Taranosviska, rompant le silence presque sacré qui s'était imposé entre nous en faisant fi du bruit de la ville.
Enfin ... seulement ce que vous avez besoin de savoir ...
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Le Centre Ionespel
Ficção CientíficaIls sont tous mineurs, ce sont tous des criminels et, à première vue, cet endroit est un centre de rédemption. Heureusement que les premières vues ne tuent pas. Moi, Mana, est une tarée avec plusieurs humeurs dans sa tête. Mais je les aimes bien ces...