привет Москва !

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Pour information, "привет Москва" signifie "Bonjour Moscou" en russe ! Google est ton ami ...

Si je n'avais pas collé mon nez au hublot de l'avion privé comme n'importe quel touriste débarquant à Moscou, c'est parce que, coincée entre Gaël et Adrien, je ne pouvais même pas atteindre le bord de leur siège. N'en pouvant plus, je ne pus retenir mes pensées, ma langue remua toute seule :

- Entre le quasi-mastodonte et le toutou collant, j'étouffe ! Au secours ! Vous aurez ma mort sur la conscience, je vous préviens ! Gémis-je en sentant mon public mental jouer la tragi-comédie à l'italienne en cherchant désespérément de l'air.

- T'es la seule qui se plaint ... laisse moi encore un peu mon coussin et réveille Gaël, répond Adrien d'une voix morne.

Attend, attend, ... Il vient de me donner des ordres là ?! Ouais, viens on lui casse la figure ! En plus, c'est mon coussin, non mais !

 Je ne me retint pas non plus sur ce coup-ci, et mon coup de poing vint s'écraser sur son nez droit alors qu'il s'étalait de plus en plus sur moi. Adrien se releva en urgence en tenant son appareil respiratoire sanguinolent et je sentis un sourire victorieux peindre mes lèvres en croisant son regard noir.

- Boi, du ba ... me le payer ! Dit-il en se remettant en place le nez dans un CRAC très charmant et en essuyant l'hémoglobine qui restait. Même si j'adore toujours autant ton caractère horrible ...

- C'est quand tu veux ! A quand remonte notre dernier affrontement ? Demandais-je en m'accroupissant sur mon siège, guettant le moindre de ses mouvements.

- A trop longtemps selon moi ... ma chérie, termina-t-il d'une voix suave en libérant ses phéromones bien trop dangereuses à mon avis.

Durant nos entraînements à tous, nous avons appris à contrôler et cacher nos différents atouts, que ce soit nos détails physiques ou nos aptitudes anormales pour le commun des gens. Je n'aimais pas vraiment me cacher, mais heureusement, je n'étais pas la plus difficile à faire passer pour une personne lambda. 

Angélica se masquait à présent le plus possible, bonnet, grosse écharpe, lunette de soleil, ... et tout ce qui pouvait aider en fonction du contexte (après tout, à Moscou, on y allait plus en combinaison de ski qu'en bikini, c'était pas difficile ma cocotte ...), mais elle se mettait également un fond de teint très puissant pour cacher ses écailles. De la marque Ionespel ! Une qualité hors norme et une tenue pendant plus de 24h garantie ! Approchez approchez mesdames ! Votre peau vous en remerciera ... Elle était maintenant Katrine Levgueni, en voyage avec son grand frère Enric, alias Gaël, pour aller passer quelques jours avec leur famille fictive à Moscou et faire du tourisme.

Ce dernier cachait ses dents un peu trop volumineuses sous une épaisse barbe qu'il s'était laissé poussée depuis plusieurs mois, ordre de Steph, son surplus de poils aidait bien pour l'occasion. CHEWBACCAAAA ON T'AIME ! Le reste de son corps passait pour un gars bien costaud et un peu bourru, il s'était rasé tout ce que sa transformation lui avait apporté et qui le gênait. Il était maintenant un beau jeune homme de 18 ans et demi (on avait eu le droit de fêter son anniversaire et même d'avoir un peu d'alcool, je vous dis pas à quoi ressemble un groupe de surhumains bourrés ... Ça faisait peur ... Merci à mes talents de négociatrice ! Je pense que je devrais me présenter aux élections nationales ... Toi ?! Ouais va récurer les WC plutôt ! ... Rabat-joie ! Tu continue, tu vires de mes humeurs préférées la casse pied !), et faisait même ressortir son tatouage de loup dans le cou que je n'avais pas remarqué à la première rencontre.

Adrien, dit Charles, était le cousin d'un riche architecte et, étant un gosse pourri gâté, sa mère l'envoyait en désespoir de cause tenter sa chance dans le milieu professionnel. Je dois avouer que ce rôle lui allait très bien ! Il n'avait rien à cacher sur lui, juste à retenir ses phéromones et à éviter de faire des trous dans les gens avec l'acide de sa peau. Les doigts dans le nez ! La seule chose à changer chez lui était sa tendance à prendre des poses digne d'un mannequin et à faire fondre les filles sur son passage. Il cachait sa beauté, sa transformation l'avait plutôt arrangé que défiguré, il avait tout du bad boy le plus populaire de son lycée. Mais évidement, Dieu nous l'a envoyé avec un caractère de cochon et un goût prononcé pour les statues humaines découpées vivantes avec un soin maniaque ... Quel sadique, c'est un plaisir pour les yeux mais à n'approcher sans aucune façon !

V était un jeune milliardaire américain (il venait lui aussi de fêter ces 18 ans, mais nous avions été privé de bières ... je me demande bien pourquoi ...) en costume cravate ... MON DIEU LE BEAU GOSSE ! ... ce qui lui allait très bien. Sa carrure athlétique et son regard perçant sous des lunettes assez chère le montrait comme un homme qui savait ce qu'il voulait, un prédateur dans son domaine, la finance. Il avait appris à aplatir ses immenses ailes dans son dos, lors de sa "fabrication", on lui avait apparemment rajouté une articulation de plus, de sorte qu'on avait l'impression qu'il était un peu plus musclé au niveau du buste que des jambes, une chance qu'il soit si fin. Sa couleur violette était partie, et une barbe carrée avait pris place sur son menton pour faire encore plus professionnel. Mr Edward Kisse venait s'installer à Moscou, près des plus grandes puissances économiques, accompagné de sa fabuleuse, fantastique et parfaite petite fiancée, Mlle Alice Meran, moi.

J'avais gueulé lorsqu'on avait voulu me teindre en brune, du coup, je me suis retrouvé rousse. LA LOGIQUE HEIN STEPH ?! Je devais me comporter comme une jeune bourgeoise bien élevée une fois arrivée, et si je le faisais mal, la mini caméra qu'on portait chacun sur nos vêtements avertirait Mr Taranosviska et il se ferait une joie de nous envoyer une bonne décharge à nous "faire tortiller comme des ver de terre qu'on est en train de cuire" selon son expression. J'étais vêtu comme une jeune fille de bonne famille, je devais me faire discrète et ne pas quitter mon prochain mari d'un pouce ... Et marquer pétasse privée à gros seins sur mon front aussi tant qu'on y est ?!

L'on se trouvait dans un avion privé, avec plusieurs autres hautes personnalités qui servaient de leurres, je pouvais donc me défouler autant que je le voulais pour l'instant ...

- Tu oses toucher à mon joli cœur, elle est trop fragile et trop sensible pour toi, et je t'envoie en enfer mon cher Charles, intervint V, manquant de nous faire tomber de surprise, Adrien et moi, tant il était discret.

- Déjà à fond dans ton rôle à ce que je vois Mr Kisse, dis-je en lui lançant un regard agressif, je n'avais pas digéré le "fragile" et "sensible".

- Et tu devrais faire de même ...

V n'a pas le temps de finir sa phrase que je me retrouva collé à son bras en ma meilleure imitation de la parfaite cruche de service qui n'a rien d'autre à faire de sa vie que de satisfaire toutes les attentes de son fiancé. Cette partie là de moi, après la mission, je jure de la faire oublier à tout ceux de mon équipe à coup de poing s'il le faut ! VAS-Y FAIS PETER LES GANTS DE BOXE ! Depuis le début de l'énonciation des rôles, ils avaient pouffé de rire en voyant ce que j'avais péché ... 

- Mon chéri, tu devrais t'asseoir, nous allons bientôt atterrir, ce serait mauvais pour toi de froisser ton costume alors que tu as une réunion importante prévue juste après, dis-je d'une voix mielleuse en lui montrant bien que je connaissais ma place et que je n'avais pas oublié ce qui nous attendait.

V me regarde les yeux rond comme des billes, avant de reprendre son visage habituel et de me prendre dans ses bras en riant.

- Ça ne te va vraiment pas cette attitude soumise !

Je ne relève pas et profite d'être un peu plus élevé pour demander au groupe s'ils avaient bien compris ce qu'ils devaient faire.

- Gaël et moi, nous nous séparerons une fois dans la ville pour rechercher toutes les traces et preuves de l'existence de la secte, annonce Angélica.

- Je dois espionner Mr Laroslav et connaitre ses habitudes sur le bout des doigts, dit Adrien en piquant encore ! mon coussin pour la fin du vol.

- Et nous, nous nous occuperons de rencontrer le bonhomme en question en personne, finit V en soupirant.

- Parfait, prononçais-je alors que je sentais l'avion descendre, alors rendez-vous dans 4 jours au local prévu avec vos informations.

Quelque part, je me sentais vraiment excité ... Pourrais-je essayer d'écraser sa tête ? J'ai envie de voir sa cervelle s'écouler et de voir son crâne s'ouvrir AHAHAHAHAH !

Le Centre IonespelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant