AGAINST MY DEMONS

Désillusion (2)

A plus de deux heures du matin, j'étais lessivé.

Madison avait un peu trop touché à l'alcool tout comme Margo et elle avait l'air d'avoir passé une bonne soirée. Malika quant à elle était partie depuis une heure. J'avais minimisé un maximum les conversations et j'étais resté planté comme un con seul dans mon coin, près du bar accompagné quelques fois de Rider et Jackson.

J'avais envie de tout casser.

« Je suis un putain de trou de cul, grognai-je en m'allumant une clope.»

Je posai mes bras contre la portière de ma voiture et me frottai les tempes.

« Incapable de choisir ce que je veux, énumérai-je, incapable de retenir une meuf et savoir quoi lui dire, incapable d'être fidèle avec une meuf bien.»

Je soufflai la fumée et frappai ma voiture du poing.

« Mason?»

Je levais la tête.

« Qu'est ce que tu fais là Madi?
- Bah je suis un peu bourrée et aussi un peu fatiguée alors j'aimerai bien rentrer, gloussa-t-elle.
- Ok je vais te déposer.»

Elle me sourit en titubant puis en se tenant à la voiture, elle ouvrit la porte et grimpa à l'intérieur.

« Attends pourquoi chez Marysa?
- J'aimerai être seul ce soir et je pense que tu as aussi besoin de te retrouver seule un peu.
- Oui tu as raison, soupira-t-elle en allongeant le siège.»

***

Je venais d'arriver devant chez son amie mais Madison dormait comme un loir. Je posai ma main sur la sienne mais elle me bougea pas pour autant.

Quelle grosse larve.

« Madi, souris-je.»

Rien. Pas un mouvement de cils.

Sérieux quoi.

Je retentais ma chance.

Toujours rien.

Ok, j'ai compris.

Je la montai à l'appartement de son amie -qui elle devait dormir vu sa tête-, la posai sur son lit, lui enlevai son manteau, ses chaussures, sa robe, son soutien gorge puis je lui passai une chemise de nuit que j'avais trouvé dans son armoire.

Dans un mouvement doux et protecteur, je posai mes lèvres sur son front et inspirai une dernière fois son parfum vanillé.

« Je suis désolé d'être moi et de t'avoir laissé rentrer dans ma vie Madi.»

Alors la ville de New York était baignée dans le noir de la nuit, je roulais sous la lumière les lampadaires et panneaux publicitaires à une vitesse folle. Je savais que j'allais merder. Je savais que j'avais merdé. Mais j'étais moi.

J'étais Killer.

Mason n'était plus qu'une âme errante dans un corps perdu,  abandonné dans la folie de ses propres vices. Les femmes, l'arrogance et ce besoin vital de me prouver que je n'avais pas de sentiments.

C'était moi.

C'était ce qu'était devenu la dépouille de Mason.

Lorsqu'elle vint m'ouvrir, seulement vêtue d'un chemisier en soie, ses seins pointant vers moi, tous mes tourments s'envolèrent en fumée.

Bordel.

« Mason? Qu'est-ce que tu fais là?
- J'en sais foutre rien.
- Tu ne devrais pas être ici. Où est Madison?
- Je l'ai déposé chez elle.»