Une nuit alcoolisée

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D'un geste lent et désespéré, je fermais ma porte d'entrée.

L'horloge en face de moi indiquait une heure du matin. Mes yeux me piquaient, ma gorge était serrée et j'avais froid putain. Dans un élan de colère, je me mis à pleurer de plus belle et ma Sam vint s'asseoir près de moi. La seule qui était là dans les moments difficiles. Elle me regarda d'abord puis elle pencha la tête sur le côté, me questionnant. Je baissais la tête, triste, sans aucune envie de bouger ni de dire ni de faire quoique ce soit. Elle me lécha finalement les mains puis souleva mon bras de son museau pour que je lui donne des câlins mais je n'étais clairement pas d'humeur.

« Va te coucher Sam, ordonnai-je.»

Elle se recula, sûrement vexée, et monta les marches jusqu'à ma chambre. Tout en écoutant ses pas, j'enfouis mon visage dans mes mains et serrai les dents tentant de me reprendre. J'étais faible et je détestais ça.

Quelle pédale.

Dans ma tête, je tentais de me raisonner et de me rappeler ma vraie nature.

Je suis Killer et personne ne compte pour moi. Je protège ma nation, je tue et cela fait de moi ce que je suis. Un homme fort, concentré sur son métier et sans sentiments.

Je ne suis rien d'autre.

Surpris dans mon sommeil par les aboiements de Sam, je me retrouvais un peu désorienté. J'étais dans mon lit alors que je ne me souvenais pas être monté. Peut-être l'effet du Jack que j'avais acheté à l'épicerie du coin.

Je sortis de mon lit en vitesse et l'appelai tout en me précipitant vers ma porte. Elle ne m'écoutait pas, quelque chose clochait. Et merde. Mon cœur se mit à tambouriner dans ma poitrine alors je pris le pistolet qui se trouvait dans ma table de nuit et descendis.

Sam était dans l'entrée et gueulai vers la porte, où il n'y avait strictement rien.

« Shh, dis-je en regardant l'horloge.»

Quatre heures putain. C'était quoi ce bordel?

Mon crâne me faisait clairement regretter mon bourrage de gueule de la veille et les aboiements de Sam n'avaient pas aidé.

Alors que j'allais retourner au lit, totalement perturbé par les actions précédentes de Samantha, j'entendis une voix qui venait de derrière la porte d'entrée. Est-ce que c'était l'un des effets secondaires d'une cuite que je ne connaissais pas? Pris de doutes, je m'approchai de la porte et tendis l'oreille.

...

Non!

Impossible.

Non, non, non pitié.

J'ouvris la porte et elle se tourna vers moi tout en explosant de rire et en ne manquant pas de s'éclater au sol.

Bordel de merde.

Madison tenait plus ou moins bien une bouteille de vin rouge presque vide dans sa main droite et son état était catastrophique. Un peu comme mon sosie il y a quelques heures.

A croire que nous avons eu la même fin de soirée.

Pour éviter qu'elle ne réveille le quartier, je me penchai vers elle et tentai d'avoir son attention.

« Accroche toi à moi, dis-je.»

Je passai un bras sous ses jambes et un autre dans son dos et la soulevai pour aller l'allonger dans mon salon. Pendant ce temps, elle marmonnait des choses incompréhensibles et caressait mes cheveux aussi délicatement qu'une nana bourrée.

« Allonge toi et tente de dormir. Je reviens.»

Je lui tournais le dos pour aller chercher une bassine et un gang d'eau tiède mais elle en décida autrement.

AGAINST MY DEMONSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant