3 - "Moi, une super-héroïne ?"

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Le lendemain après-midi, Liv et ma mère viennent me voir pour sortir. Les médecins m'ont refait toute une batterie de test et ont convenu qu'il était temps pour moi de retourner chez moi. Je suis ravie, étant donnée mon aversion pour les hôpitaux. 

Liv sèche les cours pour me tenir compagnie le reste de la journée, tandis que ma mère retourne travailler. Mon père m'a appelée ce matin pour prendre de mes nouvelles. Il avait l'air pressé et j'entendais sa femme piailler comme une autruche à l'arrière.

- Y a un truc qui a changé chez toi, me dit alors Liv, tandis que je me lève du canapé pour aller nous chercher à boire.

- Tu trouves ? lui demandé-je, innocemment.

- Ta peau est parfaite et j'ai l'impression que tu as maigri.

- Tu as remarqué alors ? Je dois avouer que je pensais devenir folle ou que les médicaments étaient trop forts et me faisaient halluciner.

- Tu crois que c'est à cause des lasers ?

- Je ne sais pas, réponds-je. Après tout j'ai eu beaucoup de chance.

- Tu deviens peut-être une super-héroïne ! s'extasie la rousse. Tu vas bientôt rejoindre les Avengers !

- Arrête un peu...

Je m'effondre sur le canapé. Les Avengers sont un groupe de héros qui protège l'humanité. Je les ai toujours adulés, mais n'ai jamais pensé à devenir l'un d'eux. Néanmoins, Liv a peut-être raison : quelque chose a changé en moi. Je le sens et pas seulement physiquement. Mes sens sont plus ouverts, je suis beaucoup moins maladroite, plus alerte.

- Ça va Evy ?

Je sors de mes pensées pour scruter ma meilleure amie. Elle me fixe de ses grands yeux verts, inquiète.

- Oui, oui, ne t'en fais pas. Je suis contente d'être rentrée. 

Liv me sourit puis reporte son attention sur l'écran télé. Dans mon esprit, des dizaines de théories se bousculent. 

Moi, une super-héroïne ?

La sonnerie de l'entrée me tire de mes pensées farfelues. Aussi molle qu'un sac à patates, je me lève et réajuste le short de mon pyjama. Mes grosses chaussettes m'empêchent d'arriver assez rapidement à la porte d'entrée et le visiteur sonne déjà une deuxième fois. J'ouvre la porte et me fige sur place. Quand je me rends compte de la tenue dans laquelle je me trouve et de la tête que je dois avoir, je rougis.

Hunter Dillon, tout sourire, se tient sur le pas de ma porte.

- J'avais peur que tu aies déménagé, avoue-t-il.

Je déglutis difficilement sans vraiment savoir quoi répondre. Hunter le remarque et poursuit :

- Je n'ai pas pu te rendre visite à l'hôpital parce que je ne fais pas partie de la famille, je suis donc venu pour voir si ma partenaire de Littérature allait bien.

Son ton est détendu, mais ses yeux fuient les miens. Je m'accorde un gloussement nerveux et tente une remarque sarcastique avant de me rendre compte que ça peut paraître morbide :

- Comme tu vois, j'ai toujours ma tête et je suis vivante.

Hunter reste silencieux. L'air frais du mois de Janvier me mord le visage et je commence à frissonner. 

- Tu veux entrer ? Il gèle dehors.

- Oui, merci.

Et c'est ainsi qu'Hunter Dillon entre dans ma maison. Il l'a déjà fait évidemment, mais à l'époque, il devait sûrement être mon meilleur ami et ces foutues hormones d'adolescente étaient encore désactivées. 

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